les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 23 mai 2023

Le cinéma et la vie

Le cinéma et la vie Depuis un siècle et même un peu plus le cinéma fait rêver. Le pouvoir de l’image dans des salles obscures, où nous sommes souvent comme en apesanteur, est tel qu’il est devenu non seulement une industrie florissante, une source de pognon très régulière, un outil idéologique aux mains des puissants, une distraction universelle, un lieu où le luxe peut donner l’impression qu’il devient de temps à autres populaire. Le capitalisme s’y sent si à l’aise qu’il se permet d’autoriser à des créateurs un peu plus sourcilleux que les autres de critiquer le système, et par là même de donner bonne conscience à beaucoup. Les artifices Quant aux rites, aux cérémonies, aux pratiques qui accompagnent ce 7° art, ils sont à l’image des artifices qui le constituent. Cannes en offre année après année une image saisissante qui semble plus forte que le temps. Des femmes, des hommes dans des toilettes opulentes, beaux comme ce n’est pas permis, un sourire inextinguible aux lèvres, des manières plus que policées, une montée royale des marches du Palais du festival, sous l’œil des caméras du monde entier, le tout accompagné des commentaires dithyrambiques de thuriféraires qui ont tout à gagner à taire leur esprit critique. Cannes est donc un spectacle dans le spectacle pour, à la fois nous embarquer dans cette usine à rêves, mais aussi, j’ai envie d’ajouter et avant tout, pour nous vendre à l’avance, et promouvoir les nouveaux produits aptes à nourrir les fantasmagories, jamais en panne, des spectateurs potentiels que nous sommes. Les éclats de voix n’y sont pas bien vus. La Du Barry à la rescousse Il faut pour troubler un peu le milieu des tremblements de terre, comme celui de l’affaire Weinstein et du mouvement MeToo qui l’a suivi pour y provoquer quelques vagues et en dévoiler les pratiques sexistes et l’idéologie réactionnaire qui les sous-tend. Elles baignent un milieu qui veut trop souvent faire joli-joli, gommer les aspérités, mais qui eut s’autoriser quelques incursions dans le réalisme. Mais les interstices sont révélateurs, ainsi le film qui a fait l’ouverture, Jeanne Du Barry, une favorite jetée dans les bras d’un roi vieillissant qui mettra Versailles en émoi… avant de finir sur l’échafaud pendant la Révolution. Maïwen joue le rôle de la Du Barry, elle réalise le film et ne cache rien de ses idées antiféministes. Elle confie le rôle de Louis XV à Johnny Depp qui traîne après lui quelques casseroles sur des violences conjugales. L’esthétique raffinée du film fera sans doute passer une sauce faisandée. Ainsi va le cinéma ! Cannes applaudit. Trublionne et trublions Si ce n’est que des trublions, dans le cas présent une trublionne vient mettre son grain de sel dans ce milieu policé. Adèle Haenel dans une lettre publiée dans Télérama dénonce. Elle dénonce « l’obsession du monde du cinéma à vouloir rester léger et ne surtout parler de rien… » Elle dénonce « la complaisance généralisée du métier vis-à-vis des agresseurs sexuels et plus généralement, la manière dont ce milieu collabore avec l’ordre mortifère écocide raciste du monde tel qu’il est ». Adèle fait de la politique, elle ne s’en cache pas ; elle participe ainsi activement à la lutte contre la réforme des retraites. Son appel n’est pas sans écho : un collectif d’actrices et d’acteurs reproche au Festival d’envoyer « le message que dans notre pays nous pouvons continuer d’exercer les violences en toute impunité ». Histoire de mettre un peu de vraie vie dans un milieu qui tend à régulièrement l’oublier. Jean-Marie Philibert

mardi 2 mai 2023

le syndicalisme

Le syndicalisme On le disait vieillissant, dépassé, divisé, anachronique et en grande partie inutile… un ornement pour démocraties fatiguées… utile pour dire qu’ici ou là pouvaient survivre des corps intermédiaires qui pouvaient à l’occasion faire semblant de discuter de quelque chose. Il était méprisé des pouvoirs… au point que dans toute ma carrière de délégué syndical, tous les recteurs et même certains préfets rencontrés avaient proscrit le mot syndicat de leur vocabulaire pour employer le mot totalement neutre d’organisations professionnelles pour les désigner. La course d’obstacles Malgré les obstacles le syndicalisme a poursuivi sa tâche, avec des soubresauts, des hauts, des bas, avec les travailleurs qui lui faisaient confiance, avec un monde médiatique qui lui savonnait régulièrement la planche et qui lui réservait la portion congrue, avec une droite et une extrême droite politique qui le combattaient, avec des sociaux-démocrates qui au pouvoir rêvaient de s’en servir, avec un patronat … ravi de la situation. Des signes existaient que le feu couvait sous la cendre, que la bête bougeait encore, que el pueblo unido… Au TC nous les auscultions avec régularité et satisfaction. C’est utile une presse progressiste ! Macron tout à son aveuglement antisocial (rappelez-vous toutes les petits phrases assassines contre le peuple indignes d’un président de la république) a poussé le bouchon le plus loin possible pour les mettre à genoux, pour les faire taire pour longtemps, pour mettre notre pays sous la coupe absolue d’un capitalisme triomphant où tout ce que nous avons construit, gagné, à la sueur de nos luttes, droits sociaux, services publics, retraites, sécu seraient rognés, avant de disparaître dans le melting-pot d’un mondialisme sauvage. Une vie mature Eh bien, ami(e)s et camarades, c’est raté. Le 1° Mai 2023 confirme ce que le mouvement social présagé, préparé, le syndicalisme vit de sa belle vie mature, diverse et colorée, avec toutes les générations, avec une joie sans pareille, avec un humour sans limite, avec la santé manifeste que donne l’unité. C’est une nouvelle d’importance dont nous devons nous réjouir… tous ensemble… tous ensemble… tous ensemble. Jean-Marie Philibert.