les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 16 juillet 2024

LES CHICAYAS

Les chicayas ! Parlons le Macron : à Marseille, il avait dénoncé les chicayas, traduisez les chicaneries. Sans dire que les chicayas sont aussi son domaine. La preuve ! En annonçant de façon précipitée la dissolution de l’assemblée, concoctée au sein d’un groupe de cloportes (c’est Le Maire qui le dit), Macron voulait réaliser le coup politique qui restaurerait son autorité, qui redonnerait confiance à ses troupes nidedroite-nidegauche, qui couperait l’herbe sous les pas du Rassemblement national, qui ferait définitivement éclater la gauche. Il a toujours pensé que la politique se résume à des coups, à des manœuvres dilatoires, à des paroles présidentielles jupitériennes très au-dessus de toute expression populaire. Les corps constitués, il ne les connaît pas. Le matraquage médiatique sans retenue que lui procurent religieusement ses affidés de la petite lucarne lui suffit. Il adore les chi… noiseries. Il pense ! « Le rapport au monde, à son histoire, au social, les difficultés de vivre du plus grand nombre sont des billevesées. La politique, comme la banque, c‘est de la tambouille. C’est ce que Rothschild m’a appris. Il y faut du culot, un mépris souverain (ah que j’aime ce mot) pour tout ce qui n’est pas moi, et une ambition à ma démesure… » De tout ça la bête est bien pourvue qui adore le pouvoir au point de ne jamais le partager… Mais cela ne le préserve pas des bêtises, que dis-je bêtises… des erreurs funestes qui plongent la Macronie et tous ceux qui y ont cru dans un merdum insondable où sa superbe croit qu’il est encore possible de surnager. D’où après quelques jours de silence inhabituel, une lettre aux Français –pour tenter de ne pas sombrer. Il se félicite de la « vitalité de notre République », considère que personne n’a gagné… donc qu’IL n’a pas perdu. Et préconise « un large rassemblement… des forces politiques qui se reconnaissent avec LUI dans les institutions républicaines » qui excluent l’extrême droite et la France Insoumise. Sauvons-nous ensemble, encore et toujours. Vive les chi…canes Le réel est gommé, la majorité relative du Nouveau Front Populaire, la reconnaissance du verdict des urnes, le rejet républicain du Rassemblement national, le rôle essentiel que le Parlement devrait jouer pour construire des convergences n’existent pas. Son pouvoir ne cherche qu’à se perpétuer autour d’un régime présidentiel et d’une constitution bien eu encline à la démocratie : il a perdu toute crédibilité, mais sans doute pas toute nocivité. Un signe fort que rien n’est sauvable chez Macron, les chantres du pouvoir, les serviteurs, les profiteurs, regardent ailleurs, cherchent l’issue personnelle qui les aidera à sortir de leur rôle d’utilité momentanée. Ils prennent leurs distances, d’Attal, à Darmanin, en passant par Le Maire, comme si l’histoire finie il faut inventer autre chose. Un miracle… La droite présentable fait aussi ses offres de service. Larcher s’y verrait bien, mais il n’est pas le seul. Ça grouille. On a perdu aux élections, mais on ne sait jamais. Un miracle est toujours possible. Des prétentieux sans scrupule dans une gadoue fétide. Cela ne nous étonne pas. Un miracle est toujours possible… grâce aux chicayas. On peut se désoler que du côté de Front Popu on mette autant de temps à mettre en œuvre un pouvoir qui en préserve l’unité, la détermination, la dimension sociale proclamée, le changement espéré. Les vieux démons survivent-ils ? Foin de chica…neries ! L’impatience est grande du côté de l’opinion bousculée et troublée par l’épisode, du côté des partenaires sociaux, syndicaux qui se reconnaissent dans le Front Popu qui ont prévu cette semaine de redescendre dans la rue, du côté de tous ceux qui attendent des mesures sociales , retraite, smic, salaire, droits… Elles seules sont en mesure de répondre à la demande populaire (les élections l’ont dit, faut-il le rappeler). Alors les chicayas, point final ! Jean-Marie Philibert