les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 8 juillet 2019

sortir rentrer


SORTIR / RENTRER



Même si elle commence en janvier pour se terminer en décembre, les années pour moi n’ont jamais fonctionné ainsi. Quand je faisais le prof, je commençais en septembre pour finir en juillet, quand avant je faisais l’élève, c’était pareil, et à la retraite je suis resté sur ce schéma. Et je remarque, maintenant que je fais le journaliste que pour la vie politique, sociale, culturelle c’est pareil. Il y a une sortie et une rentrée. En général une sortie qui fait du bien à tout le monde, devant le cumul des emmerdements et une rentrée que l’on sait, que l’on espère, que l’on voudrait chaude, riche, pleine de promesse.


Rappelez-vous

Rappelez-vous la dernière rentrée, septembre 2018 ! Il a fallu affronter les choix politiques et économiques de Macron qui, tout à sa gloire jupitérienne, ne pouvait pas concevoir qu’ils puissent être remis en cause.

Et que je te réduise tes droits, ton pouvoir d’achat, ton espoir de mieux vivre. Et que je t’alourdisse les impôts et que je t’invente de nouvelles taxes. Et que je te méprise tant et plus, et que je t’insulte à l’occasion. Et qu’à l’Elysée je me  permette et je permette n’importe quoi, à la bande à Benalla. La souffrance sociale, connais pas. La justice sociale encore moins. Les nantis, les riches, les opulents, les premiers de cordée : tout pour eux et puis ça ruissellera bien un jour, et un peu, sur les riens qui ne savent que quémander.


Révolte

Les syndicats (pas tous) faisaient le boulot, le Macron et sa bande méprisaient commedab ... Jusqu’à un mois d’octobre où des gilets jaunes ont fleuri tant et plus sur les carrefours, certes avec des discours disparates, pas toujours d’une limpidité idéologique renversante, avec plein de gens qu’on n’avait pas trop l’habitude de voir là. Mais avec une volonté commune de dire leur colère, leur révolte devant leur situation difficile, de plus en plus difficile et devant l’arrogance du pouvoir.

Ils sont venus, revenus pendant des semaines, des mois. Ils ont bravé les interdits et fait connaissance avec la violence policière. Ils se sont rendu compte que les syndicats et les syndiqués étaient dans la même galère et que sans doute des convergences pouvaient être utiles. La police fut pendant de longs jours la seule réponse d’un pouvoir enfermé dans ses certitudes... Jusqu’au jour où ayant enfin compris que ce peuple en colère ne lâcherait pas le morceau, quelques miettes lui furent jetées pour le calmer.


Tournant ?

Laisser passer l’orage, préserver un pouvoir secoué et continuer presque comme avant. C’est ce que des éditorialistes bien en cour ont appelé le tournant social du quinquennat. On n’a pas tous la même notion du tournant et du social.

Sur un terrain plus politique les européennes ont embrumé la situation. Macron a sauvé la face. Le Pen a rempli son escarcelle. .Et la gauche a volé en morceaux : elle avait tout fait pour, en n’écoutant pas les cocos qui prônaient une démarche unitaire. Le talent de Yan Brossat n’y a rien changé.


La lutte des classes camarades !

Et donc pour la suite et donc la rentrée, on reprendrait le scénario catastrophe.

Les allocations chômages seraient passées à la moulinette. La retraite serait mise au point… mort. Les services publics seraient en voie de disparition. Quant au statut des fonctionnaires, il ne serait plus qu’un souvenir. Ne parlons pas de l’hôpital, il resterait en souffrance ; il est fait pour ça, d’ailleurs. Quant à l’école, au collège, au lycée, au bac ils deviendraient l’école des pauvres et des diplômes qui n’en sont plus. Bien sûr ce sont là des réformes incontournables. Dans la classe dominante on cherche à pourrir la rentrée dès la sortie. Ainsi va la vie chez les puissants.

Dans l’autre classe, celle d’en face, celle de la lutte (des classes, eh oui! ça marche comme ça) celle qui rassemble le peuple et ceux qui luttent en jaune et de toutes les couleurs, la sortie, elle, se fait nourrie des mois de résistance et toujours pleine des volontés de transformer le monde. Quant à la rentrée, elle se fera sous les mêmes auspices, avec une même ambition. Renforcée peut-être.

Peut-on rêver un peu et se dire que l’unité, le rassemblement, la détermination collective, si  les forces qui les incarnent s’y mettent vraiment pourraient changer le climat et les perspectives, il n’y a pas d’autres choix pour faire renaître l’espoir. Là on aurait, on aura (?) une vraie rentrée renforcée.

Jean-Marie Philibert

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