les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

dimanche 28 juin 2020

journal d'une inquiétude


Journal d’une inquiétude
Vendredi 26 Juin
Les temps sont contrastés, l’été tire ses premières salves, les plages petit à petit se remplissent, la ville dévoile à nouveau son attractivité, les cafés et restaurants reprennent vie, le dé-confinement produit ses effets et pourtant il y a comme de l’inquiétude dans l’air, même si chacun est heureux de retrouver quelque chose qui ressemble à une vie. Il y a de l’anxiété quant à notre capacité à surmonter une crise, quant à l’attitude des gouvernants à faire ce qu’ils ont dit « quoi qu’il en coûte ». La construction du monde d’après ne sera pas une sinécure. Même si je sens et j’espère que nos capacités de résistance ont gardé leur vigueur.
Mais dans ce bout de France, dans ce contexte difficile,  il se joue quelque chose qui n’a rien d’une bagatelle et qui aura de l’influence sur nos vies : le risque d’une municipalité d’extrême droite. J’ai envie d’en tenir le journal pour les dernières trente-six heures. La presse du jour bruisse des derniers moments de la campagne. Elle ne vole pas haut. Il y a heureusement tous ceux qui alertent du danger : gens de la culture d’ici et d’ailleurs et le texte de jean Vila.
Samedi 27 Juin
Je ne pense pas que les jeux soient faits. Les états d’âme n’ont pas fini de produire leurs effets. Les mêmes rengaines : « …bonnet-blanc et blanc bonnet … j’irai à la pêche…il aurait pas fallu faire comme ça … c’est la faute à…..» ( à compléter en fonction de ce que vous avez entendu).J’ose espérer que la proximité de l’élection  va mettre un peu de plomb dans la cervelle de beaucoup de ceux qui ont « débouriné » grave, en ne se rendant pas compte que s’abstenir, ou voter blanc, c’est tout comme voter Aliot. Et qu’une voix peut faire la différence ! Certes l’enthousiasme n’est pas au rendez-vous, mais la raison peut apporter ses lumières.
Dimanche 28 Juin
On y est : la carte d’électeur est prête, la masque aussi. Le GRRRRand quotidien local ne prend  aucun parti… comme pour mieux banaliser un événement qui pour moi n’a rien de banal. Il vaut mieux ne fâcher personne. Au TC, et ailleurs, nous, on a fait le job : on a uni, rassemblé, alerté contre l’extrême droite. Il y a les debout et ceux qui préfèrent attendre le verdict des urnes.
Le bulletin est dans l’enveloppe. Encore une fois,  j’y mets le nom de gens de droite. Je ne suis pas en colère, je ne veux pas de l’extrême droite dans ma ville. Mon vote est un geste barrière pour éviter un microbe dont la nocivité ne me semble pas suffisamment comprise par de nombreux électeurs que je pensais lucides. Enfin les jeux sont faits. Mon inquiétude rentrée va occuper mon quotidien. Je crains le pire… mais je veux encore espérer.
19 heures… L’abstention a été moins pire ici qu’ailleurs. Les premiers bulletins sont comptabilisés, c’est ric-rac… Mais tous ceux qui dans les couloirs de la mairie ressemblent à des démocrates ont triste mine. Seuls quelques mastuvu de la bande d’Aliot semblent y croire et commencent à jouer les importants. La rumeur se répand, ce serait 53-47 pour la « fachosphère ». L’inquiétude m’envahit définitivement, totalement. Le cataclysme transforme mon inquiétude en un sentiment que je ne sais plus définir
« Horrible ! » me dit un SMS.ami  C’est sans doute cela !
Une situation inexorable ? La lutte continue, continuera, il faudra continuer d’éveiller les consciences, agir, rassembler avec tous les démocrates sincères, tous les progressistes musclés et démasquer tous ceux qui font de l’embrouille des intelligences leur terrain de manœuvre.
L’expérience de ce 28 juin montre qu’ils y parviennent parfois.
Lundi 29 Juin
J’ai mal à ma ville.
Jean-Marie Philibert  

mercredi 17 juin 2020


A PERPIGNAN, NOUS, NOUS NE FAISONS PAS LE CHOIX DU PIRE

La situation politique de la ville est grave ; elle pourrait devenir plus grave encore après le second tour des municipales et l’accession d’un parti d’extrême droite aux commandes d’un conseil municipal.

Les signataires de cet appel veulent rappeler les enjeux de cette élection, alerter une opinion prête à se détourner de son issue et éviter toutes les conséquences malheureusement prévisibles pour la grande majorité de la population d’un basculement vers la droite extrême

Après le 28 Juin il sera trop tard pour gémir.

C’est dès maintenant qu’il faut l’empêcher.

Issus d’horizons divers, mus par un attachement profond aux fondements de la démocratie, attachés à la nécessaire mise en œuvre d’une politique sociale ambitieuse et solidaire, conscients de la situation de la ville où divisions sociales, exclusion, pauvreté sont le lot commun d’une large part de la population, lucides sur toutes les dérives du clientélisme qui ont entaché son histoire, nous voulons fermement et clairement dire que laisser Aliot et le Rassemblement national prendre les rênes de la ville serait une calamité, bien pire encore, qui conduirait à une impasse pour peut-être un long temps.

Nous voulons convaincre tous ceux qui s’interrogent sur leur participation au vote  que ne pas voter ou voter blanc ou nul, c’est ouvrir la voie à l’extrême droite quoi qu’ils disent, c’est contribuer  sur un plan plus large à remettre en selle une Marine Le Pen en difficulté.

Certes le choix  de voter Pujol est difficile, mais l’absence de choix risque d’être  plus que douloureux.

Seul un engagement citoyen large, massif, peut stopper une dérive mortifère pour la démocratie, pour la vie sociale, culturelle, économique locale. Il faut mettre un terme aux manipulations, confusions et illusions qui prolifèrent pour brouiller les esprits.

Le 28 Juin nous voterons pour éviter une catastrophe pour la ville.

Nous ferons tout pour que le refus d’Aliot soit le témoignage d’un engagement, d’un rassemblement citoyen apte à terme à permettre enfin un avenir de progrès pour la cité. Il est plus que temps





LISTE DES PREMIERS SIGNARAIRES

Mathilde ANGELONI

David ARABIA

Jean BARJAU ancien membre du CES

Tarek BENZINA, technicien

Guy BERNARD Fières et révolutionnaires PCF LGBT 66

Serge BONNERY

Nicolas CARRERE militant politique jeunesse

Benoit CASTANEDO, président de club de rugby Perpignan

Aurélie CLEDAT, UPVD

Marie CONSTANT, PCF association féminste

Joseph CONSTANT ancien délégué syndical

Pierre CORON

Kevin COURTOIS

Philippe DEBLAUWE, restaurateur

Fanny DEBONNAULT

Marie EL JAI, maître de conférences émérite, UPVD

Pascal FARINES, secrétaire départemental de fédération de parents d’élèves

Françoise FITER, vice présidente CD 66

Jacky FONT

Nicole GASPON

Michel GASPON

Gérard GERVIERS

Gérard GIRONELL, professeur syndicaliste

Roselyne GLEIZES GIVANOVITCH

René GRANMONT, directeur du TC,

Roger HILLEL

Monique JOUBERT présidente association féministe

Sarah JUMEL militante politique jeunesse

Rémi LACAPERE, conseiller départemental Perpignan 3

Rémy LANDRI, président fédération de parents d’élèves

Jean-Malik LEMAIRE

Marie LISSART,

Georges MALET

Michel MARC PCF

Vincent MALHERBE, délégué départemental des territoires de progrès

Robert MARTY, UPVD

Ségolène NEUVILLE, vice-présidente du conseil départemental

Christophe OLIVE délégué syndical conseiller prud’homme

Josy PASTOR

Joseph PASTOR

Noel PASTOR

Jany PHILIBERT, professeur et syndicaliste

Jean-Marie PHILIBERT, professeur et syndicaliste

Pierre PLACE syndicaliste européen, ancien responsable départemental

Elie PUIGMAL, retraité de la police, ancien maire de Saint Estève



Nicole REY présidente association de mémoire



Richard REY



Jaume ROURE, président d’honneur d’unitat catalane

Etienne ROUZIES, UPVD

Martine RUIZ, conseillère municipale de 1995 à 2014

Jean-Pierre SALDOU, retraité de la police,

Isabelle FRANCOLON-SALDOU, orthophoniste hospitalière

Marie-Pierre SADOURNY, conseillère départementale

Jacqueline SAINT-JOURS

Mohamed SMINI, restaurateur

Magali SOUM CLAUDE cadre MSA

Renée SOUM, première femme député des P.O.

Pierre-Etienne SOUM, artiste, président école Chamanart

Roland VILALTA, Nouveaux noms pour la liste




lundi 1 juin 2020

restons lucides


Restons lucides!



Quand au fond de votre palais, vous vous dites tous les matins que vous sortez de la cuisse de Jupiter, quelle conception pouvez-vous avoir de la liberté, des droits,  de tous ceux qui n’ont pas eu votre lignage et vos origines surnaturelles. Vous saviez que la demeure élyséenne vous était bien sûr destinée et vous aviez même senti (inventé) que le bon peuple de France regrettait profondément d’avoir raccourci Louis XVI. C’est dire que sur les fondements de la démocratie vous posez allègrement le vôtre. C’est ce qui se vérifie, y compris à propos du Covid.

Avait-on le choix?

D’abord soyons clairs : que la pandémie impose des contraintes pour se protéger individuellement et collectivement ne fait aucun doute. La parole des spécialistes est primordiale, à moins de vous croire investi d ‘une science infuse venue des confins de votre ignorance qui vous dit que cette grippette partira comme elle est venue et qu’il faut faire comme si elle n’était pas là. Le confinement, la fermeture des écoles, des commerces, des lieux publics, la distanciation, la vie au ralenti, avait-on le choix ?

Même si des mesures comme les attestations de sortie à montrer, la promptitude policière à parfois faire du zèle, les discours martiaux des pouvoirs publics ( le trio Macron-Philippe-Castaner), pouvaient laisser présager que tout cela qui tombait sur la gueule du bon peuple pouvait peut-être lui apprendre à la fermer (sa gueule) plus souvent. Mais devant un civisme qui ne s’est jamais démenti, un respect scrupuleux du confinement, l’acceptation des sacrifices, ils ont dû freiner une tentation ancienne de se servir de la situation pour serrer la vis à des Gaulois réfractaires, qui du droit du travail au droit à la retraite en passant par les saillies des gilets jaunes s’employaient avec succès à savonner la planche de ce pouvoir réactionnaire.

Quelques coups portés aux libertés

Et pour asseoir un peu moins mal un pouvoir mal assuré, quoi de mieux que quelques coups portés aux libertés publiques, aux droits politiques, et sociaux.

Bien sûr pour la bonne cause du moment : lutter contre la maladie.

Les lois d’urgence  en rajoutent une couche sur les remises en cause du droit du travail, la durée en est augmentée, les protections sont diminuées. Le confinement impose nécessairement que toute forme de protestation sociale proscrive la manifestation, l’expression collective, à moins de prendre une prune et même un peu plus. Une Toulousaine qui avait affiché sur son balcon toute sa détestation du blanc bec au pouvoir a même eu quelques ennuis avec la police. Quant aux droits de nos représentants députés, sénateurs, ils ont dû se battre avec virulence pour obtenir une écoute minimale qui n’a pas convaincu le pouvoir de mettre intelligence et souplesse dans une situation où la tension rajoutait à la tension, comme si l’exacerbation de ces tensions et la remise en cause des libertés étaient des objectifs en soi. Utiles sans doute pour leur pomme !

STOPCOVID

Le déconfinement s’opère avec le même état d’esprit. On peut même dire qu’il en rajoute avec le même prétexte Se mettent en œuvre le flicage organisé, l’intrusion dans votre vie, au mépris des règles, et de votre capacité personnelle à vous prendre en charge. Des équipes composites de bric et de broc, vous suivront si vous êtes atteints, au mépris du secret médical : réinventerait-on la crécelle des pestiférés du Moyen Age ?

Et modernisme oblige, la dernière trouvaille STOP-COVID, pour vous suivre toujours et en tous lieux et vous informer de toute rencontre fortuite avec le COVID. Le fichage universel, vieille  obsession du Georges Orwell de «1984» revient à la Une. Grâce à votre téléphone portable et une application que vous aurez bien sûr librement téléchargée.

Il va sans dire, mais ça va encore mieux en le disant, qu’au TC on vous conseille fermement pour votre et notre liberté de continuer à vous-nous protéger bien sûr sans avoir recours à STOPCOVID qui non content de ne pas vous assurer une quelconque protection supplémentaire bafoue votre vie et la lucidité élémentaire qui fait de nous, de vous, des êtres libres et responsables.

Jean-Marie Philibert