les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 1 juin 2020

restons lucides


Restons lucides!



Quand au fond de votre palais, vous vous dites tous les matins que vous sortez de la cuisse de Jupiter, quelle conception pouvez-vous avoir de la liberté, des droits,  de tous ceux qui n’ont pas eu votre lignage et vos origines surnaturelles. Vous saviez que la demeure élyséenne vous était bien sûr destinée et vous aviez même senti (inventé) que le bon peuple de France regrettait profondément d’avoir raccourci Louis XVI. C’est dire que sur les fondements de la démocratie vous posez allègrement le vôtre. C’est ce qui se vérifie, y compris à propos du Covid.

Avait-on le choix?

D’abord soyons clairs : que la pandémie impose des contraintes pour se protéger individuellement et collectivement ne fait aucun doute. La parole des spécialistes est primordiale, à moins de vous croire investi d ‘une science infuse venue des confins de votre ignorance qui vous dit que cette grippette partira comme elle est venue et qu’il faut faire comme si elle n’était pas là. Le confinement, la fermeture des écoles, des commerces, des lieux publics, la distanciation, la vie au ralenti, avait-on le choix ?

Même si des mesures comme les attestations de sortie à montrer, la promptitude policière à parfois faire du zèle, les discours martiaux des pouvoirs publics ( le trio Macron-Philippe-Castaner), pouvaient laisser présager que tout cela qui tombait sur la gueule du bon peuple pouvait peut-être lui apprendre à la fermer (sa gueule) plus souvent. Mais devant un civisme qui ne s’est jamais démenti, un respect scrupuleux du confinement, l’acceptation des sacrifices, ils ont dû freiner une tentation ancienne de se servir de la situation pour serrer la vis à des Gaulois réfractaires, qui du droit du travail au droit à la retraite en passant par les saillies des gilets jaunes s’employaient avec succès à savonner la planche de ce pouvoir réactionnaire.

Quelques coups portés aux libertés

Et pour asseoir un peu moins mal un pouvoir mal assuré, quoi de mieux que quelques coups portés aux libertés publiques, aux droits politiques, et sociaux.

Bien sûr pour la bonne cause du moment : lutter contre la maladie.

Les lois d’urgence  en rajoutent une couche sur les remises en cause du droit du travail, la durée en est augmentée, les protections sont diminuées. Le confinement impose nécessairement que toute forme de protestation sociale proscrive la manifestation, l’expression collective, à moins de prendre une prune et même un peu plus. Une Toulousaine qui avait affiché sur son balcon toute sa détestation du blanc bec au pouvoir a même eu quelques ennuis avec la police. Quant aux droits de nos représentants députés, sénateurs, ils ont dû se battre avec virulence pour obtenir une écoute minimale qui n’a pas convaincu le pouvoir de mettre intelligence et souplesse dans une situation où la tension rajoutait à la tension, comme si l’exacerbation de ces tensions et la remise en cause des libertés étaient des objectifs en soi. Utiles sans doute pour leur pomme !

STOPCOVID

Le déconfinement s’opère avec le même état d’esprit. On peut même dire qu’il en rajoute avec le même prétexte Se mettent en œuvre le flicage organisé, l’intrusion dans votre vie, au mépris des règles, et de votre capacité personnelle à vous prendre en charge. Des équipes composites de bric et de broc, vous suivront si vous êtes atteints, au mépris du secret médical : réinventerait-on la crécelle des pestiférés du Moyen Age ?

Et modernisme oblige, la dernière trouvaille STOP-COVID, pour vous suivre toujours et en tous lieux et vous informer de toute rencontre fortuite avec le COVID. Le fichage universel, vieille  obsession du Georges Orwell de «1984» revient à la Une. Grâce à votre téléphone portable et une application que vous aurez bien sûr librement téléchargée.

Il va sans dire, mais ça va encore mieux en le disant, qu’au TC on vous conseille fermement pour votre et notre liberté de continuer à vous-nous protéger bien sûr sans avoir recours à STOPCOVID qui non content de ne pas vous assurer une quelconque protection supplémentaire bafoue votre vie et la lucidité élémentaire qui fait de nous, de vous, des êtres libres et responsables.

Jean-Marie Philibert

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