les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 14 novembre 2023

LA DIFFICILE GESTATION D'UNE COMMUNAUTE HUMAINE

La difficile gestation d’une communauté humaine. J’ai toujours beaucoup d’hésitations à me lancer dans les commentaires de la politique internationale, j’ai le sentiment que tellement de choses m’échappent je ne peux que dire des bêtises. Mes hésitations sont accrues quand cette actualité est l’objet de toutes sortes d’horreurs guerrières, terroristes, sanguinaires où la mort compte seule, où les esprits sont tellement échauffés qu’ils sont dans l’incapacité d’entendre raison et où mon pacifisme (pas que le mien d’ailleurs) est complètement hors sujet. Alors qu’il devrait être la seule issue viable ! Tous les problèmes du monde me concernent. Je vais donc chercher à contourner la difficulté, en traitant de l’ordre-désordre de notre planète dans ses dimensions globales, parce que ce qui se passe à Gaza, en Israël, en Arménie, et partout où les armes grondent et où les hommes meurent, dépasse toutes les frontières et met en jeu un équilibre-déséquilibre mondial. Pendant des décennies, des puissances (super !) s’en sont crues les dépositaires sans demander un quelconque avis à quiconque, en s’appuyant sur leurs puissances militaires, économiques, financières, même géographiques et culturelles. La liste n’est pas exhaustive. Sûres qu’elles étaient de leur supériorité, ces super puissances se sont tout autorisées. Aux siècles derniers, à coloniser des pays, à exploiter leurs richesses, à soumettre leurs habitants pour leur apporter bien sûr une civilisation qui devait les faire rêver. Les super puissances à la manœuvre Un monde partagé entre colonisateurs et colonisés. … jusqu’au moment où il a fallu prendre la poudre d’escampette ou/et s’adapter. Le monde a ensuite connu l’affrontement des deux blocs, américain et soviétique, dont nous vivons quelques séquelles encore. Les superpuissances sont restées à la manœuvre. L’Europe, l’Occident ont occupé les avant-postes du libéralisme capitaliste mondialisé et bien sûr, nous avec. Avec l’ambition d’’en rabattre le moins possible, et pour les riches et puissants de l’être toujours plus. L’illusion d’une paix improbable et un développement économique réel, surtout inégalitaire, « semblaient » faire l’objet d’un consensus, fragile. Piégé ? Mais ce monde-là à force de regarder son nombril, son escarcelle, de croire en sa toute-puissance est en voie de se faire piéger par une effervescence qui active ou réactive des conflits, où toutes les ambitions, les passions, les fanatismes s’exacerbent, où les terrorismes sont à la manœuvre et où les fabricants d’armes se frottent les mains. Les conflits de l’Ukraine, Israël et la Palestine, l’Arménie ne manquent de rien… La communauté internationale est dans une incapacité totale à y mettre le holà. Les résolutions de l’ONU sont sans effet. Le Sud Global De ce partage du pouvoir et des richesses, des pans entiers de la planète en sont restés exclus : des pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine… Ils ne considèrent pas ces guerres comme les leurs. Et ils ont pris déjà depuis quelques années leurs distances avec des évolutions, des politiques qui les marginalisent, ils refusent une dichotomie où ils compteraient pour du beurre. On parle de Sud global Et 2023 a vu l’arrivée à maturité de ce Sud global plus affirmé. Ce groupe se structure : en août, Johannesburg a accueilli un sommet du groupe BRICS – un bloc composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud – au cours duquel 21 pays du Sud ont posé leur candidature. Six ont été invités à le faire : l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis – et ils le rejoindront officiellement en janvier 2024. Beaucoup des ex-colonisés et des non-alignés s’y reconnaissent. Jusqu’à représenter une large part de la population mondiale. On se doute au vu de ceux qui le composent que rien ne doit être simple à l’interne. Ce ne sont pas des bisounours, ni des démocraties patentées. Mais ce Sud Global veut compter, exister. Il peut aider à fonder un monde multipolaire, où la domination des mêmes, toujours recommencée, n’aura plus les mains totalement libres pour gouverner à sa guise, de tragédie en tragédie. Ecoutons le Président Lula qui se veut un des représentants de ce Sud Global. : « Je pense que nous sommes des victimes, nous sommes traités comme des algorithmes et il est nécessaire que l’humanisme réagisse. […] Nous devons vaincre l’individualisme, qui est en train de s’emparer de l’humanité. L’humanité est née pour vivre en communauté. » Jean-Marie Philibert.

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