les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 18 mars 2024

LES CITOYENS VIGILANTS

Les citoyens vigilants Il fait flèche de tout bois. Il est bien sûr dans la politique, même s’il ne reconnaît pas toujours sa droite et sa gauche, qu’il confond avec la droite. Il croit que c’est pareil. Il essaie de contenir le Rassemblement National sans beaucoup de succès. Il cherche à piéger les Républicains sans succès non plus. Il voudrait se trouver une majorité sans résultat. Il use et abuse du 49.3. Il se sert de ses élus, comme de godillots. Il les gronde ou il les jette quand ils n’obéissent pas (voir la loi immigration). Il change les ministres à sa convenance, les met sous surveillance. Macron fait de la politique ! De la politique au social La politique le mène au social. Là il donne la pleine mesure de ses ambitions rétrogrades, les droits à la retraite sont bafoués. La nation proteste, il n’entend pas. Il rogne les droits des chômeurs. La sécu est dans le collimateur et ainsi de suite. Il n’entend rien. Après le social, l’économique, et là il tranche dans le vif des budgets votés pour économiser quelques milliards et s’attirer les grâces des agences de notation. Les salaires n’augmenteront pas. Les profits, oui ! Les patrons seront contents et lui aussi de voir que les souffrances sociales perdurent, que les services publics s’escagassent pendant que les riches, les très riches, le sont beaucoup plus. Le politique, le « social », l’économie sont les facettes d’une activité présidentielle déjà connue, activité somme toute et avant tout réactionnaire incapable d’entendre ce que dit un peuple qui lutte. Et puis le « sociétal » Mais le monarque au petit pied ne se satisfait pas de ce qu’il perçoit comme une action classique qui ne donne pas assez de lustre à son règne : il s’invente des incursions « sociétales », comme pour marquer les esprits et les temps. Il veut montrer que rien ne saurait échapper à son emprise mégalo-maniaque. Il récupère Badinter et son action abolitionniste, l’aurait-il été en 1981 ? Il fait entrer au Panthéon les résistants du groupe Manouchian et il devient un peu résistant, l’aurait-il été en 44 ? Il fait voter l’inscription dans la constitution de l’IVG et il devient féministe et progressiste, se surprenant lui-même et avec lui beaucoup d’élus qui hésitaient. De la vie à la mort Enfin dans la foulée il annonce un projet de loi sur la fin de vie qui, sans le dire vraiment, nous approche de l’euthanasie : en balayant les réserves émises, en considérant qu’il s’agira là d’une avancée majeure, en mesure de nous permettre de gérer notre destin. Le tout avec une assurance sans bornes, en mettant le gouvernement hors-jeu, en considérant que les élus ne pourront qu’acquiescer un projet aussi bien ficelé dans sa cervelle présidentielle …ou monarchique. Les débats citoyens et publics que nécessiteraient de telles mesures seront escamotés par des sondages d’opinion qui remplaceront la réflexion collective et démocratique. Alors que la société vibre de multiples et ininterrompues aspirations à être écoutée et entendue, que l’exercice macronien du pouvoir s’assied sans vergogne sur les fondements républicains, que la question fondamentale du partage des richesses n’est jamais traitée, le pouvoir s’achemine vers une fin de règne où les confusions politiques, économiques, sociales et « sociétales » peuvent ouvrir la voie à toutes les aventures. Il faut créer un groupe de « citoyens vigilants». Jean-Marie Philibert

lundi 4 mars 2024

LA GUERRE

La guerre Il nous a tout fait, et ne voilà-t-il pas qu’il nous en prépare une nouvelle. Quand tout tourne au vinaigre, la fuite en avant est une échappatoire pour occuper les esprits. Quand vous ne voulez pas répondre aux besoins sociaux, quand vous sentez que l’impasse politique se referme sur vous et votre troupe, quand vous vous doutez que les prochaines élections européennes vous annoncent une déculottée, quand vous avez besoin d’un bataillon de policiers pour visiter le salon de l’agriculture avec des gens qui vous crient des méchancetés, quand dans le monde les esprits s’échauffent sans chercher à entendre raison, que dire ? Que proposer ? Qu’inventer pour faire semblant d’agir sur les événements ? Mais la guerre voyons ! Une bonne petite guerre qui va occuper les jeunes et les esprits, qui donnera du travail à notre armée, qui nous détournera de toutes les contingences locales et qui nous permettra de nous attaquer aux méchants qui pullulent. Des troupes françaises en Ukraine Macron, comme un grand, tout seul avec lui-même, nous propose, nous proposerait, envisagerait, pour faire plier Poutine, d’envoyer des troupes françaises en Ukraine. La nouvelle a fait l’effet d’une bombe, mais la bombe a fait pschittttt. Tous les alliés potentiels de l’Europe, comme de l’Otan, ont regardé ailleurs. Et tous de promettre de continuer à fournir des armes, des munitions, des déclarations d’amitié, de soutiens indéfectibles … mais en laissant les Ukrainiens faire le travail avec ce qu’on leur envoie et qui nous coûte tant d’argent. Calmer l’impétrant L’opinion publique en France a faiblement réagi : les vatenguerre ne sont pas légion. De plus rien n’est moins sûr que cette initiative permette de déboucher sur une victoire et une paix durable. Et il a fallu l’appel des forces politiques progressistes pour calmer l’impétrant jusqu’à la prochaine foucade. Parce que les motifs d’inquiétudes se multiplient, y compris avec une barbarie, qui peut surprendre les esprits les plus endurcis : la planète peut offrir l’occasion d’aller jouer les zorros sur tous les points chauds. Je pense à Gaza, à la Palestine… et aux massacres qu’une armée régulière, celle d’Israël impose en aveugle à une population palestinienne sans aucune protection. Y mettre un terme Les milliers de morts de toutes les guerres en cours ne justifient qu’une seule chose : œuvrer dans la communauté internationale à y mettre un terme pour ne pas encore plus entasser de la désespérance sur la désespérance et éloigner toujours un peu plus la paix à construire. Jouer les matamores ne sert dans le moins pire des cas qu’à se donner bonne conscience à peu de frais, dans les pires à jouer la carte de déflagrations que le XX°siècle a connues. Nous avons donné ! Il serait peut-être temps de mettre et remettre dans les cervelles des ambitions aussi utiles que vertueuses : celle de mettre un terme aux égoïsmes sauvages, celle de construire un monde de paix et de respect d’autrui, celle d’un partage de la richesse qui permette à chacun de vivre décemment. La tâche est immense. Elle ne passe pas par la (les) guerre(s). Mais par l’engagement résolu, raisonné du plus grand nombre. Jean-Marie Philibert