De l’ânerie !
Même proférée par la plus haute instance
de l'état, même exprimée avec la certitude de celui
qui sait pour les manants qui n'ont pas de mémoire, même relayée par tous les bénis-oui-oui qui ont
l'anticommunisme primaire, secondaire et tertiaire comme fondement de toute
leur psychologie, une ânerie reste une ânerie et celle qu'Hollande a
subrepticement glissée dans l'émission de Canal plus
mettant un signe d'équivalence entre le FN de
maintenant et le PCF des années soixante-dix est un modèle du genre.
Le propre de l’ânerie
Le
propre (c’est une façon de parler !)
d'une ânerie est de n'avoir aucun fondement sérieux, vérifiable, tangible, de ne
s'appuyer sur aucune rationalisation, d'être apparemment d'une
gratuité absolue et de donner le sentiment que l'on
s'adresse à des imbéciles prêts à
gober n'importe
quoi. Enfin une ânerie n'est jamais totalement innocente et elle ne dédaigne pas de répandre son venin sur ceux
qui n'en peuvent mais. On est exactement dans ce cas de figure avec la
niaiserie hollandaise. Il n'est pas à son coup d'essai.
Un non-sens qui a du sens.
Mettre
sur le même plan un parti d'extrême droite qui a fait de
l'exclusion, de la ségrégation, de l'injustice son fonds
de commerce et le PCF (des années soixante-dix comme de
celles qui ont précédé
ou suivi
d'ailleurs) qui les a toujours combattues est un non-sens, mais un non-sens qui
peut accréditer l'idée que du communisme au fascisme la frontière est ténue et qu'il est préférable de renoncer à
toute ambition
de changer le monde plutôt que de courir un risque.
C'est là un discours que de nombreux
zozos sous l'effet de campagnes médiatiques et idéologiques sans retenue sont
prêts à entendre, à
répéter : l'esprit critique est
une denrée si rare et rechigne souvent à
s'attaquer aux
lieux communs (fussent-ils les plus éculés) qui obstruent notre
conscience. Si vous ne les partagez pas, ces lieux communs, vous devenez le mécréant qu'il importe de
circonscrire, l'empêcheur de penser bêtement en rond : le communiste est de ceux-là. Tout est fait pour vous exclure parce que vous
troublez le ronron dominant. D'où le coup de griffe d'Hollande
qui aimerait bien que l'on oublie l'ensemble de ses renoncements aux valeurs de
la gauche, à la diversité
de la gauche, à la radicalité de certaines de ses
composantes, et en particulier la composante communiste. Parce que, lui, le
ronron il adore.
Il
aimerait pouvoir poursuivre sa politique qui tourne le dos aux besoins sociaux
sans crainte d’être un peu bousculé par une France qui résiste.
Moi Président, hi-han !
Il fait
l’âne avec la fausse naïveté qui le caractérise pour se donner les moyens de continuer un peu,
en crachant sur certains de ceux qui l’ont
élu (sans beaucoup d’illusion certes).
Il fait
l’âne en travestissant l’histoire et en gommant les avancées sociales importantes dont le PCF a été un acteur important, du
Conseil National de la Résistance à l’arrivée de la gauche au pouvoir en passant par la
difficile préservation d’acquis systématiquement
grignotés.
On aura
du mal à comprendre la vie politique en cours et les
manœuvres en tous genres qui la traversent si on refuse
de voir comment la plus grande partie des appareils politiques (y compris celui
qui a pignon sur rue à l’Elysée et à la rue de Solferino) orientent leurs interventions pour réduire au maximum tous les
penchants vers la mise en œuvre d'une politique de réelle transformation sociale.
La radicalité leur fout la trouille et pourtant c'est la
seule issue. Écoutez leurs dénigrements systématiques de ce que tentent
les grecs, de ce qu'aimeraient tenter les espagnols.
« Moi, président, je ferai l’âne chaque fois qu’il
le faudra pour que vous soyez les plus dociles possible ! »
François, arrête
de dire des bêtises !
Jean-Marie
Philibert.