les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 7 avril 2015

manuelete



La tragique histoire de Manuelete
Vous vous souvenez sans doute tous de la tragique histoire de Manolete, ce grand torero qui dans les années qui suivirent la guerre civile espagnole remplissait les arènes : il révolutionna la tauromachie. Il est considéré comme le fondateur de la corrida moderne. Il était à la recherche de la passe idéale et sur le sable de l’arène du lieu géométrique où il pourrait la mettre en œuvre et esquiver la charge du fauve. Malheureusement ça n’a pas toujours marché comme il le souhaitait et le 28 août 1947, il s’est fait prendre par la corne d’un taureau qui lui perça l’artère fémorale provoquant une hémorragie qui lui sera fatale.
Des airs de toréador qui entre dans l’arène
Manolete disparu, il a gardé des admirateurs qui cultivent son souvenir. Une indiscrétion parvenue jusqu’à la rédaction du tc, à cause de notre situation frontalière,(sa famille espagnole a parlé), nous a appris que Manuel Valls est un fan absolu du toréro défunt au point que dans l’intimité il impose que l’on ne l’appelle que Manuelete. Et il est vrai que notre premier ministre prend très souvent des airs de toréador qui entre dans l’arène.
D’abord il est droit comme un i, la cambrure toujours très marquée. Ses vestes, ses jaquettes n’ont aucune amplitude et il les garde toujours très bien boutonnées, très près du corps, son port de tête est altier et même s’il n’est pas de grande taille, il donne le sentiment de vous regarder de haut. Surtout il est vingt-quatre heures sur vingt-quatre d’un sérieux imperturbable : son regard acéré et volontairement fixe donne systématique le sentiment de passer au-dessus du vôtre, histoire de vous faire clairement comprendre qu’il n’est pas exactement du même monde que vous. Ses traits expriment le moins de sentiments possible et jamais le moindre doute. Quant au sourire, à la bienveillance, à l’ouverture aux autres, un grand matador n’en a pas besoin puisqu’il doit s’imposer à des monstres de chair et de violence armés de cornes redoutables qui n’ont aucune sensibilité à la gentillesse humaine. A l’observer attentivement depuis qu’il fait premier ministre, il donne le sentiment de se complaire dans ce monde et d’être toujours prêt à entrer dans quelque arène que ce soit pour affronter la bête.
Raide comme un piquet
Observez-le à la Chambre des députés, dans des réunions publiques, dans des cérémonies officielles, Manuelete est raide comme un  piquet ( au propre et au figuré), fier comme Artaban, prêt à en découdre avec quiconque ne baissera pas les yeux devant sa toute puissance.
Rien ne l’arrête : il conduit sa majorité dans une bérézina électorale, des voix nombreuses s’élèvent pour demander une réorientation politique, tous les clignotants économiques sont au rouge, la souffrance sociale prolifère, les injustices s’accroissent… Il n’entend rien, ne voit rien. Il maintient le cap. Il torée :  olé ! Hollandino semble d’accord, ses péons vont au charbon, les aficionados du parti socialiste restent sans voix. Le peuple en a marre des coups de muleta. Un grand nombre d’électeurs perdent la jugeote au point de croire le racisme et la xénophobie sont des valeurs humaines. Valls s’en fout, il torée : olé !
Le peuple n’a pas perdu ses cornes
Manuelete devrait méditer le destin du grand matador : il est tombé sur une bête qui lui a appris que toute gloire est éphémère. Ils sont nombreux les premiers ministres qui se sont pris pour des matadors, pour des cadors, pour des petits chefs qui n’ont pas voulu entendre le peuple.
Ils ont sans doute cru qu’il avait perdu ses cornes, sa puissance, sa force.
Tu te trompes, Manuelete ! Après la tragique histoire de Manolete, ne nous oblige pas d’écrire celle beaucoup plus modeste de Manuelete.
Si tu insistes, tu y auras droit !
Jean-Marie Philibert.

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