les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 13 juillet 2015

Les Guignolset les Grecs



Des Guignols aux Grecs et des Grecs au Guignols
Fini de rigoler et surtout fini de rigoler des puissants qui nous gouvernent : les Guignols sont dans le collimateur et Bolloré le tout puissant a le doigt sur la gâchette. Il est décidé à tirer sur tous les effrontés qui font rire sans respecter ce qui doit l’être : le pouvoir et le pognon ! Et il ne sait pas le Bolloré en question que malgré ses interdits et ses entraves nous continuerons à nous moquer. Mais il est comme la mère Merkel, à propos de la Grèce, comme le grand sachem de la BCE, comme la grande duduche du FMI, comme tous ceux qui ont fait de l’Europe la chasse gardée de leurs portefeuilles : il est persuadé à 120% que l’argent a tous les pouvoirs et que les peuples ne sont là que pour lui obéir, que pour le vénérer. Qu’il ne leur vienne pas l’idée, le soupçon d’idée, le rêve confus de contester une règle aussi divine, inscrite dans les gènes de l’humanité depuis la nuit des temps.
Obéir, pas rigoler
Les Grecs et les Guignols de l’info sont logés à la même enseigne : ils doivent obéir à ceux qui ont la tune, sinon pan-pan-cucu : le chômage pour les humoristes de Canal Plus (ils comprendront-là les limites de l’humour !), et pour les Grecs, comme le chômage, la précarité, les coups portés aux salaires, aux pensions, aux droits sociaux, ils connaissent déjà, il leur faut une couche supplémentaire de misère pour bien comprendre. Un vidage brutal de la zone euro, une mise en quarantaine de l’Europe, une guerre économique et financière sans merci doivent leur faire comprendre que les noms de Tsipras, de Syriza ne leur porteront pas chance.
Faire la guerre
La guerre a été pendant des siècles un moyen pratique pour les puissants, aristos, bourges, richards, fachos, et mamamouchis de toutes obédiences de faire combattre les peuples entre eux, de provoquer ainsi de saines purges démographiques, qui pouvaient avoir des effets économiques bénéfiques. Elle détournait l’attention de l’essentiel, la perpétuation d’un système d’exploitation, d’aliénation dont les valeurs (dans tous les sens du terme) étaient partagées par tous ceux qui avaient par hasard, par choix, par turpitude choisi d’être du bon côté du manche, souvent avec une bénédiction divine à la clef. Ça aide ! Un beau Te deum à l’arrivée, avec de nombreux monuments aux morts, pourrait ensuite faire passer les pilules amères et les douleurs humaines.
La guerre est devenue économique, sociale, financière : les souffrances du peuple grec sont de cet ordre. Les morts sont sans doute moins violentes, mais pas moins réelles, quand on voit les malades grecs qui ne peuvent plus avoir les soins que nécessite leur état, quand on entend les difficultés qu’ils ont à se nourrir, à se loger, à vivre tout simplement.
Pour faire grossir le tas d’or
Le prétexte de la dette, des déficits, des erreurs économiques commises, a bon dos. Comme si l’Europe n’avait pas les moyens de nourrir décemment ses enfants. Comme si tous les Bolloré qui l’encombrent pour l’empêcher de vivre et de rire étaient dans l‘incapacité congénitale de lâcher un peu de leur pèze, comme si la finance internationale avait l’obligation absolue de continuer à faire grossir le tas d’or sur lequel elle se pavane.
Au moment où j’écris ces lignes, Tsipras travaille à une nouvelle recherche de compromis, propose un nouveau plan pour sortir d’une crise infernale son peuple qui le soutient. L’issue est incertaine. Il a choisi la seule voie possible, celle de la démocratie. Les Grecs nous donnent une leçon de courage, de dignité. A nous de les soutenir pour que la loi de l’argent se casse enfin les dents sur les murs de nos résistances. En Grèce, comme ailleurs.
Bolloré sans dents… Ce serait un bon sketch pour les Guignols ! Et un juste retour des choses.
Jean-Marie Philibert.

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