les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan
Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent
mercredi 16 septembre 2015
etranges etrangers
Etranges
étrangers…
Avez-vous eu l’occasion de voir la vidéo du maire de Béziers,
grand humaniste devant l’éternel, ceint de son écharpe tricolore et entouré de
caméras et de policiers municipaux, rendant visite à des migrants syriens
installés dans SA ville et leur jetant au visage qu’ils n’étaient pas les
bienvenus ?
Face à ça, le moindre discours de la mère Merkel appelant les
Allemands à un effort important pour accueillir un nombre important de migrants
apparaît d’un progressisme auquel elle ne nous avait pas habitués. Entre les
deux, nombre de responsables politiques
français tiennent des propos mi-chèvres-mi-choux : on va accueillir, oui,
oui, il le faut, c’est humain, mais nous, on veut des chrétiens, nous on veut
des gentils, nous on veut… Et on fait mine de s’organiser à grands renforts de
relais médiatiques. Mais avec le trouillomètre à zéro, parce qu’il y a des
sondages qui disent que les Français ne sont pas favorables et que les
élections à venir sont dans toutes les têtes. Alors on tente le grand écart
entre la générosité, la solidarité d’un côté et la fermeté de l’autre. On ne se
laissera pas déborder !
Insupportable !
Et puis il y a l’image insupportable de ce petit migrant mort
sur une plage turque !
Cette mort est insupportable, comme beaucoup d’autres
malheureusement ; mais ce qui l’est aussi, c’est, face à ce drame, à ces
drames, à ces tragédies, faudrait-il dire, le repliement sur soi, la montée des
égoïsmes, l’aveuglement assumé, les manipulations médiatiques, idéologiques,
l’indifférence haineuse, porte ouverte à toutes les vilénies. D’autant que nos
parents, nos grands-parents, ici, ont pu vivre des événements comparables, ont
dû subir l’ostracisme et les portes fermées, la dureté du monde, dans un passé
pas si lointain. Serions-nous devenus un peuple sans mémoire ?
Et l’incurie de l’état
qui ne fait pas ce qu’il doit ! Je n’en veux pour preuve que la situation
dans laquelle il laisse croupir les centaines de migrants arrivés sur notre sol
depuis des années et qui, sans la solidarité active des associations, des
militants n’auraient pas de quoi survivre, se loger, se nourrir.
Demain ?
Le fera-t-il demain ? Il tentera de faire croire qu’il
le fait pour ne pas heurter une opposition divisée, il s’abritera derrière
l’inertie de l’Europe, il lâchera trois
sous, il dira que l’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, il
mettra les maires dans le coup et il passera à un autre sujet. Sans chercher à
aborder ce qui fait le cœur de cette situation.
Remettre de
l’humain
D’abord le sort inhumain de tous ceux qui, parce qu’ils
fuient la guerre, la famine, l’oppression, ne voient pas d’autre issue que
l’exil. Partir, comme on peut, où on peut, pour tenter de sauver sa peau et
celles de vos enfants, de votre famille. Et il nous revient à nous de remettre
de l’humain dans cette humanité. Nous, les états, les institutions, les
gouvernements, les associations, les individus, les citoyens. Sans chipoter.
Parce qu’ils sont très nombreux à attendre.
Agir
Ensuite la neutralisation des responsables d’une telle
situation, les responsables affichés, les fauteurs de violences en tous genres,
mais aussi ceux qui ouvertement, ou moins ouvertement, les soutiennent, ou
profitent de leurs « jeux » sur l’échiquier mondial. Les
organisations internationales, les « grands » pays, l’Europe, ont la
capacité d’agir.
Les
consciences
Enfin, ici, les consciences et les valeurs qui les
animent : il ne faut pas laisser le terreau xénophobe sans réponse. C’est
la porte ouverte à toutes les dérives. Une action d’ampleur de tous les démocrates, de tous les
progressistes s’impose. Nous étions des millions de Charlie : serions-nous
devenus des millions de péteux et de salauds ? Les difficultés de nos propres
vies ne justifient rien. La seule réponse à faire est celle de Jacques Prévert.
Elle a plus d’un demi-siècle :
Etranges étrangers
Vous êtes de la ville
Vous êtes de sa vie
Même si mal en vivez
Même si vous en mourez
samedi 12 septembre 2015
Le B
Le B...
Vous
aviez la naïveté de croire que le rôle des partis politiques
dans une démocratie dont ils sont un des outils
primordiaux, est, en même temps que l'organisation
de la prise de pouvoir, un effort constant pour clarifier les choix à
faire, pour
dessiner les projets à mettre en œuvre, et pour
avoir la préoccupation résolue de l'intérêt, si ce n'est général, au moins collectif. Le
tout bien sûr en établissant la relation de
confiance la plus solide entre le peuple, le plus grand nombre, et l'organisation
que vous cherchez à promouvoir. Pour résumer : à
être tout
simplement crédible ! Étape indispensable pour être cru.
Vous
avez tout faux.
Il
n'est que d'observer les réalités socio-politiques pour mesurer l'étendue de votre naïveté.
C'est
partout le B..! Et on doit faire avec, où que vous soyez. Et ce sont
ceux qui ont mis leur boutique dans un tel B... qui prétendent être en capacité
de régler tous les problèmes politiques, mais aussi économiques, sociaux, juridiques...du pays.
Le B... de droite
Observez
la droite "presentaple": ils n'arrêtent pas de se taper dessus.
Ils font ensemble des risettes devant les caméras, et puis ils se
flinguent avec allégresse. Leur seul projet, la revanche, les maroquins
et les sinécures officielles.
Pour le peuple, toujours plus de précarité, de mépris. Ils sont devenus Républicains, paraît-il, mais l'objectif l'est
bien peu. Et chacun ne veut jouer que sa partition, de la zizanie au B... La
frontière est ténue.
À la droite extrême, dite frontiste et nationale,
c'est encore plus pire. Il faut tuer le père qui a trop pêche dans le pétainisme, l'antisémitisme, le négationnisme pour apparaître enfin comme propre sur
soi. Et vas-y qu'on se déchire. Les militants sont
divisés, les adhérents sont paumés; et pourtant pour tous les
racistes, toutes ces vagues d'immigrés aux portes de l'Europe,
c'est pain bénit pour faire son beurre électoral. Parce que là le fond de la tambouille n'a pas changé, c'est sus aux étrangers. Eux, le B... Ils
s'en nourrissent.
Le
Bayrou, au centre, l organise tout seul son petit B.... En passant du soutien
d'Holllande aux mamours avec Juppé,
par exemple.
Le B... de gauche
Hollande,
lui, tente de sauver les meubles et pour cela il a grandement besoin du B...
ambiant. Vive la confusion et une gauche qui ne sait plus ce qu'elle est ! Il
sait qu'il a trompe son monde, son parti, ses alliés, ses électeurs
et qu'il va au-devant d'une raclée,
il n' a d'autres solutions que de jeter le trouble, de se cacher derrière Manuel, d'éparpiller
ceux qui dans le PS tentent d'imposer des changements, de laisser dire qu'il
est à la fois la gauche, la réforme, la modernité, le grand copain des patrons, l'ennemi du chômage et que son parti n'a pas d'autres choix que de
suivre cette voie suicidaire. Les militants hésitent devant l'ampleur du B...On les comprend.
Les
verts, ou plutôt EELV sont dans la même bouillie ; il y a clivage entre ceux qui veulent
s'en nourrir et ceux qui ne rêvent que de quitter la galère. Ils pataugent aussi dans le B...
Le Front de Gauche et le B..
Mais le
B... ne s'arrête pas là...
Le Front de Gauche connaît lui aussi les tourmentes,
entre les foucades melenchonesques et l'austérité
laurentienne,
entre des conceptions unitaires à géométrie variable et le petit
jeu des médias qui personnalisent au maximum les positions, l'électeur peut s'interroger,
la ligne a perdu de sa lisibilité et on a le droit, ici, de le
dire pour, peut-être, en sortir …du
B...
Je
crains et j'espère, à la fois, qu'on soit, dans ce
front unitaire et déterminé, les seuls en capacité de le faire. La tâche est compliquée.
Jean-Marie
PHILIBERT.
Inscription à :
Articles (Atom)