Le B...
Vous
aviez la naïveté de croire que le rôle des partis politiques
dans une démocratie dont ils sont un des outils
primordiaux, est, en même temps que l'organisation
de la prise de pouvoir, un effort constant pour clarifier les choix à
faire, pour
dessiner les projets à mettre en œuvre, et pour
avoir la préoccupation résolue de l'intérêt, si ce n'est général, au moins collectif. Le
tout bien sûr en établissant la relation de
confiance la plus solide entre le peuple, le plus grand nombre, et l'organisation
que vous cherchez à promouvoir. Pour résumer : à
être tout
simplement crédible ! Étape indispensable pour être cru.
Vous
avez tout faux.
Il
n'est que d'observer les réalités socio-politiques pour mesurer l'étendue de votre naïveté.
C'est
partout le B..! Et on doit faire avec, où que vous soyez. Et ce sont
ceux qui ont mis leur boutique dans un tel B... qui prétendent être en capacité
de régler tous les problèmes politiques, mais aussi économiques, sociaux, juridiques...du pays.
Le B... de droite
Observez
la droite "presentaple": ils n'arrêtent pas de se taper dessus.
Ils font ensemble des risettes devant les caméras, et puis ils se
flinguent avec allégresse. Leur seul projet, la revanche, les maroquins
et les sinécures officielles.
Pour le peuple, toujours plus de précarité, de mépris. Ils sont devenus Républicains, paraît-il, mais l'objectif l'est
bien peu. Et chacun ne veut jouer que sa partition, de la zizanie au B... La
frontière est ténue.
À la droite extrême, dite frontiste et nationale,
c'est encore plus pire. Il faut tuer le père qui a trop pêche dans le pétainisme, l'antisémitisme, le négationnisme pour apparaître enfin comme propre sur
soi. Et vas-y qu'on se déchire. Les militants sont
divisés, les adhérents sont paumés; et pourtant pour tous les
racistes, toutes ces vagues d'immigrés aux portes de l'Europe,
c'est pain bénit pour faire son beurre électoral. Parce que là le fond de la tambouille n'a pas changé, c'est sus aux étrangers. Eux, le B... Ils
s'en nourrissent.
Le
Bayrou, au centre, l organise tout seul son petit B.... En passant du soutien
d'Holllande aux mamours avec Juppé,
par exemple.
Le B... de gauche
Hollande,
lui, tente de sauver les meubles et pour cela il a grandement besoin du B...
ambiant. Vive la confusion et une gauche qui ne sait plus ce qu'elle est ! Il
sait qu'il a trompe son monde, son parti, ses alliés, ses électeurs
et qu'il va au-devant d'une raclée,
il n' a d'autres solutions que de jeter le trouble, de se cacher derrière Manuel, d'éparpiller
ceux qui dans le PS tentent d'imposer des changements, de laisser dire qu'il
est à la fois la gauche, la réforme, la modernité, le grand copain des patrons, l'ennemi du chômage et que son parti n'a pas d'autres choix que de
suivre cette voie suicidaire. Les militants hésitent devant l'ampleur du B...On les comprend.
Les
verts, ou plutôt EELV sont dans la même bouillie ; il y a clivage entre ceux qui veulent
s'en nourrir et ceux qui ne rêvent que de quitter la galère. Ils pataugent aussi dans le B...
Le Front de Gauche et le B..
Mais le
B... ne s'arrête pas là...
Le Front de Gauche connaît lui aussi les tourmentes,
entre les foucades melenchonesques et l'austérité
laurentienne,
entre des conceptions unitaires à géométrie variable et le petit
jeu des médias qui personnalisent au maximum les positions, l'électeur peut s'interroger,
la ligne a perdu de sa lisibilité et on a le droit, ici, de le
dire pour, peut-être, en sortir …du
B...
Je
crains et j'espère, à la fois, qu'on soit, dans ce
front unitaire et déterminé, les seuls en capacité de le faire. La tâche est compliquée.
Jean-Marie
PHILIBERT.
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