Marché de dupes
Cette semaine
sont tombées les premières réponses de Parcourssup mis en place pour affecter
les étudiants dans l’enseignement supérieur : c’est la cata !
Vous pensiez que le bac avait un sens, une valeur. Il avait,
dans des temps un peu anciens, ouvert tant de portes et symbolisé des avancées
sociales pour des catégories sociales qui le considéraient un peu comme un
sésame magique. Vous pensiez que le bac, premier titre universitaire vous
offrait le droit de poursuivre, à l’université justement, votre formation.
C’est fini ! Celle qui va vous ouvrir ou vous fermer la porte de
l’université, c’est une machinerie
informatique incontrôlable qui décide pour vous sans que vous compreniez
vraiment pourquoi et comment.
L’incompréhension
C’est le sentiment des futurs bacheliers, de leurs parents qui ont
reçu le 22 mai les premières réponses de la machine. Première conséquence et
premières incohérences : l’incompréhension ! Il y a plus de 800 000
demandes, il y a environ 800 000 places dans le supérieur (il en
manquerait près de 50 000 pour accueillir tous les candidats) : plus
de la moitié ne se voient rien offrir, et ce qui est proposé à environ 400 000
jeunes correspond pour la plupart à des vœux qu’ils ont élargis pour préserver
leurs chances, mais qui dans la majorité des cas ne les satisfait pas.
Des dizaines de milliers de places restent vides alors qu’elles
sont demandées. Les critères sont restés
opaques, les procédures plus que diverses. Les personnels chargés de la sélection
embarrassés (c’est un euphémisme).Les seuls à décrocher le graal, ce sont les
super dossiers qui ont attiré toutes les convoitises, ils ont été repérés dans
tous les secteurs où ils ont concouru, et ils sont une petite minorité. Et
encore même dans cette catégorie, les candidats mécontents sont légion, parce
qu’ils n’ont pas tous suivi une même stratégie.
Le bac parasité
Les jeunes voient leur préparation au bac parasitée par
l’incurie d’un gouvernement qui, dans les faits, veut rendre plus étroite
l’entrée dans l’enseignement supérieur. Il cherche à renforcer la sélection, et
à la mettre en œuvre là où elle n’existait pas, dans les facultés. Il n’a aucune
ambition quant à la démocratisation véritable de l’éducation. Bien au
contraire ! Dans ce secteur, comme dans les autres, il choisit la voie du
recul des droits, celle l’inégalité programmée que justifieraient les mérites
personnels. Il omet sciemment la seule solution véritable : la création de
places dans les universités et les budgets qui vont avec.
JMP