les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 7 mai 2018

pour le numéro spécial "fête"du TC


Des fantômes chez les cocos

Par une chaude soirée de juin vous vous promenez ou vous vous promènerez dans les allées du Bocal du Tech dans les flonflons de la Fête du TC. Vous ne vous doutez pas qu’il s’agit là d’un lieu hanté. Des fantômes chez les cocos !

Eh oui ! Il y a tous ces jeunes et ces moins jeunes, toutes ces figures connues et inconnues qui font la foule bigarrée, tous ceux que vous avez rencontrés les mois précédents dans les multiples rassemblements-manifestations-défilés, tous ceux qui peuvent, comme dit le poète, porter le nom de camarades, tous ceux dont la solidarité vous réchauffe le cœur. Tous ceux bien réels, souriants et un peu poussiéreux, heureux de se voir si nombreux. Selon votre niveau d’absorption de pastaga, punch ou autre produits dopants, vous les verrez en double peut-être, mais il s’agira d’êtres de chair et de sang. Pas des fantômes !

Un personnage sans âge

Mais dans les interstices  d’une réalité obscure, au détour d’une allée un peu moins animée, loin des spots de la scène centrale, gardez l’esprit en éveil et vous verrez peut-être un personnage un peu flou, sans âge, tellement le temps l’a patiné : tous les ans il me donne rendez-vous au même endroit et il sait que je viendrai. On a plaisir à se retrouver.  Je pense qu’il fait de même avec beaucoup d’autres habitués de la fête.

 Il a, paraît-il,  deux cents ans maintenant et ne change pas. La longue barbe blanche, le cheveu long, quelque peu hirsute et cracra, la posture fière et le regard haut, sans complaisance, mais plein d’humanité. Certes le costume est un peu démodé, la redingote est élimée, mais rigoureusement boutonnée, pour éviter de donner une impression de négligé qui ne siérait pas à la majesté sobre d’un  personnage hors du commun.

Le papy-gâteau

Et il n’est jamais seul, il est entouré d’une bande de toujours jeunes et joyeux drilles qui contrastent avec son sérieux. On sent des fauteurs de troubles patentés et expérimentés. En papy-gâteau il s’amuse de leurs débordements. Eux, on les connaît et reconnaît, on les retrouve souvent lorsque dans la société les affaires tournent au vinaigre, lorsque le peuple rouspète, lorsque les ouvriers manifestent. Ils portent des noms si bizarres que l’on dirait des gros mots difficilement compréhensibles.

Et une

Il y a celle qui fourre son nez partout, qui s’amuse à dire à chacun qu’il est aussi son contraire et qui n’en a jamais fini de parler pour nous convaincre de l’étroitesse de notre esprit : c’est l’exubérante Dialectique. Elle est mignonne tout plein, mais je plains ses parents. A la maison elle doit être intenable, parce qu’elle veut se dépasser sans cesse pour saisir une vérité qui échappe.

Et deux et trois

Elle a toujours avec elle une bonne copine une dénommée Plusvalue qui est presque aussi insupportable qu’elle parce qu’elle se croit obligée de jouer sans arrêt à la marchande et de piquer du pognon à tous ceux qui la croient honnête. A cette Plusvalue là il ne m’étonnerait pas qu’il lui arrive des bricoles. Tout comme à la troisième de l’équipe, elle porte le doux nom d’Aliénation, elle en fait des dégâts celle-là, sans souvent que l’on s’en rende compte. Elle roule tout son monde dans la farine. Devant leur mentor elles sont sages comme des images, mais dès qu’il tourne le dos, c’est l’enfer.

Et quatre et cinq

Les deux garçons ont plus de retenue, ils portent des noms célèbres, mais qui ne sont pas non plus  dans le calendrier, Matérialisme pour l’un, et Socialisme pour l’autre. A la fête du TC ils baignent dans le bonheur, parce que tout le monde ne parle que d’eux pour en dire le plus grand bien.

La perle

Mais celle qu’ils entourent tous de la plus grande sollicitude, c’est une vraie princesse qui ouvre toutes les portes et toutes les consciences, qui contre vents et marées ne se trompe jamais en séparant le bon grain de l’ivraie, la classe laborieuse des zopulents, en montrant toujours la voie à suivre, c’est cette perspicace Luttedesclasses. C’est la préférée de son papy, celle qui lui permet de garder  son éternelle jeunesse et de revenir tous les ans prendre et reprendre ce bain de jouvence dans les allées du Bocal du Tech.

Le papy vous l’avez reconnu sans peine. Papy Karl qu’il s’appelle, un vrai fantôme ou un fantôme vrai, comme vous voudrez. Je suis sûr que vous le rencontrerez aussi. Quant à ses petits enfants, vous savez bien, ils ne nous quittent plus.



Jean-Marie Philibert

1 commentaire:

  1. Excellent Jean Marie et revigorant.
    Ce sont de telles références qui nous permettent de rester jeunes !.....

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