les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 19 mai 2020

Au Café du Commerce


Au Café du Commerce



Le Café du Commerce est fermé, mais on y entend des voix.

« -Le jour d’après, ça ne peut pas être comme le jour d’avant… ?

-C’était pas possible que ça continue, tout le monde reconnait que ça ne pouvait plus durer, que le covid est à prendre comme un avertissement, … une chance pour sortir d’une spirale folle…

-Même le Président, il a dit que sur l’hôpital il s’était trompé…

-Il faut les croire…

-Regardez comme ils sont bons et charitables, ils veulent qu’on donne un peu de notre RTT pour les soignants…

-Ils ont un tel souci de notre santé que, non contents de nous confiner pendant plusieurs semaines, ils nous ont puni par des PV chaque fois qu’on a désobéi parce qu’ils nous aiment …

-Certes ils n’ont pas une grande idée de notre sens des responsabilités, ils nous croient un peu infantiles, mais ont-ils tort ? Regardez comme tous les Perpignanais se sont tous précipités au Perthus le premier jour du déconfinement…

Nous mettre au pas

-ça c’est vrai… La nature humaine est ainsi faite : il faut des Castaner pour nous mettre au pas…

-Je dirai même plus : il faut un chef,  et le Macron il l’a bien senti, dès le début, en faisant son petit Jupiter…

-Certes, mais quand même, la France n’est pas la Chine… Enfin si c’est pour notre bien…

-Oh moi, j’accepte. Vous savez ce qui me manque le plus ? Ce sont les matches de l’USAP… »

Le grincheux de service qui a entendu ce début de conversation, qui est bien sûr syndiqué dans un syndicat qui fait dans la résistance, qui est quasiment passé du jour au lendemain des manifs pour les retraites à la retraite forcée de toutes les manifs (disparues dans le confinement), qui a compris que la bande au pouvoir oscille depuis le début de la pandémie entre le déni, les cagades et l’esbroufe, qui sait que la situation est grave et compliquée et qu’il faut et faudra se préserver, jusqu’à ce qu’on ait un/des remède(s) et surtout un vaccin, n’en peut plus devant l’avalanche de niaiseries qui alimentent de telles conversations.

Il hésite avant d’intervenir entre le violent remontage de bretelles ou une approche dialectique digne du grand Karl.

Il déniaise

« -Quand je vous entends je mesure les dégâts du confinement, pénible pour tout le monde, le décervelage médiatique auquel nous n’échappons pas, et la propension de chacun à croire qu’il détient une vérité…

-Mais qu’est-ce qu’il dit celui-là ? … Il est pas d’ici ! … Pour qui il se prend… On serait des couillons ?... 

-Oh que non ! Vous n’êtes pas des couillons : la preuve, écoutez ce que vous dites dans les sondages, vous n’avez aucune confiance dans les gugus qui gouvernent, vous avez raison, comme quand nous étions ensemble pour défendre les retraites. Mais le pouvoir avec ses perroquets porte-voix, toujours les mêmes, une centaine de m’as-tu-vu sans conscience qui pérorent quotidiennement dans la petite-grande lucarne nous trempent (et nous trompent) dans un tel embrouillamini que nous pouvons dire à la fois une chose et son contraire (comme la clownesque Ndiaye, la porte-parole de Macron) au grand bonheur de ceux qui nous gouvernent et nous exploitent. Ils ne servent qu’à ça d’ailleurs, mais ils le font si bien et quand je vous entends je me dis vraiment  qu’il faut que ça s’arrête, que le jour d’après ne peut pas être comme le jour d’avant. »

Au TC on est convaincu que, si on les laisse dire et faire, le jour d’après ce sera pire que le jour d’avant. Et au TC on n’aime pas jouer au couillon. On y est très mauvais d’ailleurs.

Jean-Marie Philibert.




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