les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

dimanche 10 mai 2020

Une parole qui fait du bien


Une parole qui fait du bien

Les temps bousculent les consciences : ils sont propices aux interrogations, à quelques éclairs de lucidité et sans doute aussi pour les plus téméraires, ou les plus craintifs, à des remises en cause, à des aggiornamenti ou à des ruptures plus radicales. La presse bruisse ainsi de propos personnels, collectifs qui, à la lumière du corona qui nous tombe sur le coin de la figure, disent le pourquoi, le comment, ce qu’il n’aurait pas fallu faire, ce qu’il est aujourd’hui urgentissime de faire enfin. Ils stigmatisent souvent une insouciance coupable. Ils déplorent les atermoiements, l’incapacité du gouvernement à prendre l’exacte mesure de la situation et remercient chaleureusement tous ceux qui des hôpitaux aux impératifs collectifs du quotidien font face. Très souvent la tonalité de ces propos insiste sur les souffrances imposées à une nature qui n’en peut mais,  et qui à travers le covid voudrait nous lancer un avertissement. Comme souvent, chacun voulant raconter la sienne, avec la haute idée de la légitimité de ce qu’on pense, ces déclarations ont surtout de l’intérêt pour ceux qui les profèrent.

Des perles

Mais, il peut y avoir quelques perles, quelques éclairs fulgurants, quelques moments où on aura l’impression d’entendre une parole qui nous enrichit. Ce ne sera pas dans la petite ou grande lucarne de la téloche qui n’a de cesse que de gloser sur le discours gouvernemental à des fins anesthésiantes et/ou effrayantes. Internet peut apporter des paroles qui ne nous laissent pas indifférents. Les déclarations de Vincent Lindon mises en ligne par Mediapart sont de cet ordre-là. C’est sans doute pour cela, parce qu’elles peuvent déranger, que les canaux médiatiques officiels restent très discrets. On les comprend. Ecoutez-les.

Pas un trublion

Le Vincent n’est pas un trublion : un de ses derniers grands rôles avait été celui d’un chômeur dans « La loi du marché » qui lui avait valu un prix d’interprétation à Cannes, mais il est issu de la haute, comme on dit, et  ses amours l’ont conduit à fréquenter les pouvoirs. Il a soutenu Bayrou, puis François Hollande. Aujourd’hui il dézingue sans sommation Macron et sa bande.

Il part de la difficulté du système de santé à faire face à la pandémie, des dégâts subis à cause de l‘imposition aux hôpitaux d’une rentabilité maximale, à la surdité du pouvoir devant les luttes des personnels. Il lie cette politique aux privatisations à tous crins menées avant Macron et avec Macron. Vendre ce qui fait la richesse du pays ! Il dénonce la dérive monarchique du régime et rappelle cette affirmation éclairante de l’impétrant monarque : « Dans la politique française, l’absent est la figure du roi dont je pense  fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort ».

Changer le système

Il revient sur les coups portés au droit du travail, aux allocations-chômage et à tous les cadeaux  à « ceux qui n’ont besoin de rien ». La politique de la carotte et du bâton est stigmatisée, tout comme l’incapacité à prendre la mesure des choses face à l‘épidémie et le recours au mensonge, comme dans l’épisode des masques. L’organisation du dé-confinement ne trouve pas grâce à ses yeux.

Il plaide pour changer le système, au profit de ceux pour qui les « lendemains ne chantent pas ». Contre les inégalités, il propose pour les plus riches une contribution exceptionnelle qu’il appelle taxe « Jean Valjean ». Il veut faire honte aux exilés fiscaux. Il veut réparer notre démocratie, en instituant de vrais contre-pouvoirs, en responsabilisant les élus, comptables de leurs actions et en sanctionnant les formes avérées de corruption politique.

Et cerise sur le gâteau, il veut la plus juste des rémunérations pour tous ceux qui choisiront de servir la collectivité. De façon à avoir les meilleurs.

Que du bon sens ! Enfin !

En ces temps troublés la rencontre d’une belle personne fait du bien. Profitons-en…

Jean-Marie Philibert.

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