les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 20 septembre 2021

ne pas être un peuple dindon

 

Ne pas être un peuple dindon !

 

(pardon  pour les dindons)

Le Macron avec l’assurance imperturbable de celui qui veut se payer la démocratie avance ses pions dans la perspective de 2022 pour tenter de nous refaire le coup de 2017, ni à droite, ni gauche, ni au centre d’ailleurs.

Ailleurs, c’est le mot qui lui va bien, avec ceux qui aiment le pouvoir personnel d’un homme plus fortiche que les autres, avec ceux qui ont la nostalgie du bonapartisme, avec ceux qui n’aiment la démocratie que lorsqu’elle peut servir leurs intérêts, avec ceux pour qui l’horizon politique se résume en embrouillaminis de toutes sortes, avec tous ceux qui ont compris que, plus cela sera confus, plus ils pourront se remplir les fouilles et celles de toute leur classe. La liste n’est pas exhaustive, et les ralliés de tous acabits peuvent s’agréger à la troupe de parvenus qui remplissent depuis cinq ans les allées du pouvoir.

L’homme de la situation

Après l’épisode gilets jaunes, au beau milieu d’une pandémie très utile d’ailleurs, le Macron multiplie les engagements qui n’engagent à rien, le climat, le social, vous allez voir ce que vous ne verrez pas…Il se répand à Marseille, sans convaincre. Il multiplie les postures internationales sans effets sur le cours des choses, s’assied avec allégresse sur la souplesse d’échine d’une bande de serviles affidés, pour se servir des événements afin de montrer qu’il est et reste l’homme de la situation et qu’en 2022 cela devrait marcher. En distribuant le pognon, « quoi qu’il en coûte ». En faisant que les plus riches le soient toujours plus. En réduisant les partis au rôle de faire-valoir. En se servant de l’emprise médiatique à sa botte, en jouant au maximum sur les réseaux sociaux. Djeun je suis, djeun je reste. La situation est mortifère pour la démocratie et à quelques mois des présidentielles il est malheureusement loisible d’en mesurer les dégâts sur les partis en particulier et sur les records d’abtention.

De la droite à son extrême

La droite ne sait plus où elle couche, depuis que certains de ses membres partagent la couche présidentielle ? A-t-elle une politique de rechange, ferait-elle pire, aussi mal, aussi libéralisme échevelé ? L’espace lui est chichement mesuré et ils sont pléthores à tenter de se le disputer. Le centre se dit que le Bayrou a enfin trouvé chaussure à son pied et un os à ronger, autant s’en satisfaire.

Reste une extrême droite dans le rôle du repoussoir qui ne sait plus s’il faut jouer au grand méchant et flatter ce qu’il peut y avoir de plus vil et barbare dans les soubassements d’un peuple en souffrance, racisme, exclusion, hypertrophie d’un moi qui vit du rejet des autres, ou bien tenter de se la jouer présentable, bien élevé, presque comme les autres ( observez attentivement Aliot).

Du morcellement à l’unité

Macron peut donc continuer sa route, les sondages lui ouvrent la voie : l’électorat est divisé selon une tendance lourde et déjà un peu ancienne des trois tiers, un pour la Marine, un pour la réaction sous la forme que vous voulez et un, morcelé, pour la gauche, d’où un duel annoncé avec le FN dont il sortirait vainqueur.

Un tel morcellement doit aussi beaucoup à l’entreprise macronesque puisqu’il en est issu, il fut ministre socialiste, il s’en est servi pour brouiller les pistes. Il illustre ainsi, on ne va pas être trop méchant, disons une certaine incapacité du parti socialiste à jouer la carte des transformations sociales et de la justice du même nom. Que le parti socialiste reste un maillon faible est une évidence, que tous les socialistes sincères ne s’en satisfassent pas aussi. Je reste convaincu que toute perspective de changement impose cependant d’en faire une composante de cette gauche qui est la seule à même d’y travailler. Au même titre que toutes les autres composantes, insoumise, écolo, coco… Comme il est possible d’y travailler dans les municipalités, les départements, les régions. Que chaque composante de cette gauche tente sa chance en tentant d’occuper un terrain préélectoral personne n’est en mesure de l’empêcher. Le PCF a sans doute raison à ce moment de ne pas s’exclure d’une course qui ,quoi qu’on dise, n’a pas encore commencé, parce qu’il incarne ce qu’il y a de plus crédible comme capacité à bousculer les règles du jeu, à condition de s’appuyer sur un terrain social qui y aspire, d’où le rôle essentiel des organisations syndicales. Mais avec l’ambition que le moment viendra, personne ne sait quand, mais le moins tard sera le mieux, où, pour ne pas être le peuple-dindon-de-la-farce il faudra se rassembler, se réunir pour peser de tout le poids nécessaire et décrocher la timbale. Le PCF est le mieux armé pour le faire Il faut se dire et se redire que beaucoup du peuple qui croit dans cette gauche y aspire.

Jean-Marie Philibert

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