les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 30 août 2022

Dormir dans le fossé

 

Dormir dans le fossé

Il est des raccourcis qui résument à merveille le monde paradisiaque qui est le nôtre et où il importe avant tout que chacun reste à sa place…

Les bords de la Méditerranée nous en offre à profusion : les villas luxueuses avec accès direct à des plages privées pour quelques-uns et la promiscuité joyeuse de tout un peuple en vacances sur des plages de sables qui n’en finissent plus. Enfin tout un peuple il ne faut pas exagérer. IL y a ceux qui restent à la maison par manque de moyen.

Entre Banyuls sur Mer et Brégançon, le fossé est encore plus grand, si grand qu’il semble impossible à combler. Le Président joue les m’as-tu-vu sur son jet-ski aux frais de la république, avec un mépris souverain pour le vulgus pécum pour lequel il prône les sacrifices et l’économie des énergies. Il est tout à sa superbe. Les autres ont les pieds dans la gadoue : les travailleurs saisonniers, qui à Banyuls venaient d’un peu partout pour gagner quelques sous sont interdits de camping municipal où ils trouvaient refuge les années précédentes et deviennent  dans un même élan, par une opération hautement symbolique, à la fois vendangeurs, travailleurs pauvres et sans domicile fixe, si ce n’est un petit coin de vigne sans eaux, ni commodités. Les pouvoirs publics se taisent, le patronat local pareil. Ils sont sans doute essentiellement préoccupés de la quantité et de la qualité de la récolte pas de la masse de souffrance qu’elle aura imposée à ceux qui, faute de posséder la terre, sont contraints de la travailler pour mal survivre.

Jean-Marie Philibert

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