Et un petit texte poétique ; pour marquer
la trêve des vacances !
La colère, le mot et la
chose
Il y a les
mots de tous les jours, les mots de l’actualité, de ce qui se fait ou ne se
fait pas.
Et puis il y
les mots plus rares, ceux qui l’on se réserve à soi-même pour se les raconter
les jours d’interrogations, de doute, les mots qui nous constituent, au jour le
jour, pour nous faire ce que nous sommes.
Ainsi du mot
« colère » qui me turlupine.
Parce qu’il
fait désordre, il bouscule, il faut s’en méfier, le calmer, le cacher, l’enrubanner
pour ne pas choquer.
« Pas un
mot plus haut que l’autre ! »
M’a-t-on
répèté à satiété pour dompter une colère envahissante.
Ma
« bonne » éducation s’arrête un instant devant ce précepte
Imbécile et
in-hu-main.
Elle rigole,
tant et plus, devant tant de méconnaissance
De ma
puissance vocale, comme de ma conscience.
Les orages,
les éclairs, le tonnerre, les éruptions intempestives, les vociférations folles
Sont des
signes que le corps, la tête et le reste fonctionnent, encore,
Avec la
colère qui va avec.
Ma colère ne
se susurre pas,
Ne s’excuse
pas d’être ce qu’elle est, violente, méchante, indomptable.
De vivre sa
vie malgré le temps qui passe.
Elle ne
supporte pas la mièvre sollicitude des oreilles sensibles.
Elle respire,
Elle rue,
Quand il faut
moucher les morveux,
Qui
attendaient une mansuétude qu’ils savaient pourtant impossible.
Elle se
libère quand tous les normalisés tentent de faire souffrir, d’ostraciser, comme
ils le font.
Elle est très
malheureuse de voir des êtres que j’aime ne pas prendre conscience de la peine
qu’ils font.
Elle regimbe,
sort par les yeux, électrise les neurones,
Mais elle ne
se tait pas.
Le respect
est à la dignité ce que les bulles sont au champagne.
J’ai besoin
des bulles. Nous voulons des bulles.
J’aime tous
ceux qui aiment les bulles,
Tous ceux qui
ne craignent pas de les faire éclater,
Pour toutes
les causes qui le méritent, pour toutes les valeurs qui y jouent leur survie..
La dignité un
peu conne qui n’a de cesse de me chatouiller en est une.
J’y
tiens !
Il y a des mots plus hauts que les
autres :
Ils le méritent.
Jean-Marie Philibert.
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