les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 26 septembre 2022

Opiniâtres

OPINIATRES Les pouvoirs successifs depuis de nombreuses années n’ont de cesse de « réformer » les retraites. « Réformer »… comprendre faire travailler plus longtemps pour des pensions de plus en plus riquiquis. Le mot réforme ou réformer servant d’attrape mouche pour que l’on pense qu’il n’y a rien d’autre à faire que d’accepter de se faire avoir par des « réformateurs » qui ont un souci constant de notre bien-être, de notre avenir et qui, eux seuls, ont compris ce que nous, pauvres imbéciles, sommes incapables de soupçonner. Ils savent Eux savent que les caisses sont vides, qu’il va falloir payer plus longtemps des pensions, fussent-elles modiques, à des mémés et pépés qui vivront de plus en plus vieux, que ça suffit de toujours faire dans le social, qu’il serait bon, et même plus que bon, de remplacer cet assistanat désuet par un système assuranciel moderne où les grands manitous de la finance pourraient faire leurs choux gras. Le modèle social français dont pourtant Macron se veut le défenseur (mensonge) donne la migraine à tous ceux qui comme lui rêvent d’un capitalisme ultra-libéral où l’état se centrerait sur ces fonctions régaliennes pour laisser le pognon et ceux qui le possèdent transformer le monde en marché sauvage. Nous le peuple, nous serions à la fois les victimes et les ouvriers consentants, disciplinés, vivant modestementd’une illusion de liberté. Le triomphe des égoïsmes Sans aucune contrainte de droit social. Sans aucun souci de la solidarité. Chacun pour soi. Le triomphe des égoïsmes. Les artisans des différents projets de réformes des retraites que nous avons connus depuis plus de vingt ans maintenant sont nourris par les mêmes fantasmes qui sont plus ou moins adaptés à la situation. Avant le COVID avec la retraite par points (2019), il s’agissait de nous faire croire qu’il y avait là un modèle indépassable où chacun trouverait son compte. Une bataille perdue pour le pouvoir plus tard, (2022) la retraite par points passe aux oubliettes pour ressortir une antienne éculée : pour partager des richesses, il faut les produire, et comme il faudra plus de richesses pour combler des déficits incontournables (re-mensonge), il faut donc travailler plus longtemps jusqu’à 65 ans au moins. La lutte Et surtout, surtout ne pas s’interroger sur le partage des richesses, sur les divisions de la société qui ne cessent de s’accroître, sur les exclusions, les souffrances et les injustices qu’elles génèrent. Si la question de la réforme des retraites nous poursuit avec une telle opiniâtreté réactionnaire, c’est parce que s’y joue un des enjeux majeurs de notre société : la persistance, le renforcement de notre modèle social porteur de progrès sociaux pour le plus grand nombre qui ne se défend que parce que nous le défendons ensemble syndicalement, politiquement, avec toute l’opiniâtreté de la justice et du progrès. Opiniâtreté contre opiniâtreté …. Mais, horreur, c’est la lutte des classes ! Jean-Marie Philibert

lundi 19 septembre 2022

Le droit divin ...Elizabeth... Charles...

>Le droit divin… Elizabeth… Charles… C’est-à-dire un droit qui au mieux repose sur une foi qui peut être sincère, qui au pire est construite sur des fantasmagories (pour être très anciennes elles restent des fantasmagories). Un droit qui est au droit ce que la pensée magique est à la pensée rationnelle : il n’a pour lui que la crédulité de ses adeptes. Ils semblent encore nombreux au Royaume Uni à considérer que le sang royal n’est pas que du sang, mais un signe venu de très loin pour distinguer celle, celui, ceux, celles qui ont participé, qui participent, qui participeront à l’incarnation collective de la communauté qu’ils constituent, avec ou sans les colonies. De la monarchie… Certes la monarchie, pour résister, a su se parer au cours des soubresauts de son histoire de pratiques politiques qui faisaient de ses sujets, sinon des citoyens pur jus, au moins des membres d’une communauté qui pouvait décider de pans importants de la vie collective. L’absolutisme a mis de l’eau dans son vin. Les monarchies n’ont perduré en Europe que parce qu’elles se sont constitutionnalisées pour devenir acceptables et présentables et pour continuer à régner dans un consensus flou qui surtout préserve l’ordre dominant. Il n’en reste pas moins que nous ne sommes pas dans des parangons de démocratie et que l’exigence d’égalité doit supporter plus que quelques exceptions. Elles sont bien utiles parce ce qu’elles permettent d’accepter les autres divisions sociales, qui ne tiennent plus au sang, mais à l’argent. Les Britanniques qui ne sont pas des imbéciles savent ces choses-là, mais dans leur masse se reconnaissent dans leur histoire monarchique. La disparition de la Reine Elizabeth et l’émotion qu’elle suscite en sont une preuve vivante. Il faut y voir l’expression d’une singularité qui fait la personnalité d’un peuple divers, attachant. Il faut dire que la longévité de son règne, un caractère bien trempé, les épreuves affrontées, le souci de préserver des traditions en les adaptant, le rapport proche et distant avec une société où elle pouvait paraître à la fois anachronique et de son temps, ont construit un destin hors du commun. Le battage médiatique a fait le reste. …au droit naturel Jusqu’à nous faire prendre le droit divin pour le droit naturel, jusqu’à nous convaincre qu’il ne faut pas trop secouer l’ordre pérenne du monde, qu’il y a des puissants et des moins puissants, des familles royales ou autres qui vivent grassement de la sueur de leurs peuples, qu’il en a toujours été ainsi, et que sans doute quelque chose qui ressemble à la providence divine organise le tout, à notre insu, et pour notre bien, bien sûr. Le vieux monde est toujours-là, avec ses nostalgies. Relisons nos philosophes des Lumières (Voltaire, Rousseau, Diderot…) pour prendre l’antidote et une sérieuse dose de droit naturel. Cela ne sera pas inutile. Jean-Marie Philibert.

mercredi 7 septembre 2022

FABOUNTEMS

FABOUNTEMS (toute petite humeur) Des années de fréquentation des responsables de l’éducation nationale ont amené le syndicaliste que j’étais, que je reste, à dresser une typologie des « hauts fonctionnaires » qui à Montpellier ou à Perpignan, « faisaient », comme disent les mauvais élèves, recteurs ou inspecteurs d’académie (aujourd’hui directeur départemental). Il y a les zimbus qui méprisent les personnels et souvent tout ce qui n’est pas au sommet de l’échelle : insupportables ! Il y a les accros du service public qui vous font comprendre que votre galère est aussi la leur : chapeau ! Et puis il y a tous ceux qui fuient les problèmes, que les contingences douloureuses souvent du réel embarrassent, qui pensent carrière. « Mais non, Monsieur Philibert, tout va bien, ne vous inquiétez pas »… même quand la catastrophe est à nos portes. Nous étions plusieurs à les appeler en catalano macaronique « FABOUNTEMPS ». J’ai cru comprendre que le locataire de la rue Giraudoux à Perpignan, où siège l’inspection d’académie, mot qui n’a plus cours, est un fabountems Jean-Marie Philibert.