les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 19 septembre 2022

Le droit divin ...Elizabeth... Charles...

>Le droit divin… Elizabeth… Charles… C’est-à-dire un droit qui au mieux repose sur une foi qui peut être sincère, qui au pire est construite sur des fantasmagories (pour être très anciennes elles restent des fantasmagories). Un droit qui est au droit ce que la pensée magique est à la pensée rationnelle : il n’a pour lui que la crédulité de ses adeptes. Ils semblent encore nombreux au Royaume Uni à considérer que le sang royal n’est pas que du sang, mais un signe venu de très loin pour distinguer celle, celui, ceux, celles qui ont participé, qui participent, qui participeront à l’incarnation collective de la communauté qu’ils constituent, avec ou sans les colonies. De la monarchie… Certes la monarchie, pour résister, a su se parer au cours des soubresauts de son histoire de pratiques politiques qui faisaient de ses sujets, sinon des citoyens pur jus, au moins des membres d’une communauté qui pouvait décider de pans importants de la vie collective. L’absolutisme a mis de l’eau dans son vin. Les monarchies n’ont perduré en Europe que parce qu’elles se sont constitutionnalisées pour devenir acceptables et présentables et pour continuer à régner dans un consensus flou qui surtout préserve l’ordre dominant. Il n’en reste pas moins que nous ne sommes pas dans des parangons de démocratie et que l’exigence d’égalité doit supporter plus que quelques exceptions. Elles sont bien utiles parce ce qu’elles permettent d’accepter les autres divisions sociales, qui ne tiennent plus au sang, mais à l’argent. Les Britanniques qui ne sont pas des imbéciles savent ces choses-là, mais dans leur masse se reconnaissent dans leur histoire monarchique. La disparition de la Reine Elizabeth et l’émotion qu’elle suscite en sont une preuve vivante. Il faut y voir l’expression d’une singularité qui fait la personnalité d’un peuple divers, attachant. Il faut dire que la longévité de son règne, un caractère bien trempé, les épreuves affrontées, le souci de préserver des traditions en les adaptant, le rapport proche et distant avec une société où elle pouvait paraître à la fois anachronique et de son temps, ont construit un destin hors du commun. Le battage médiatique a fait le reste. …au droit naturel Jusqu’à nous faire prendre le droit divin pour le droit naturel, jusqu’à nous convaincre qu’il ne faut pas trop secouer l’ordre pérenne du monde, qu’il y a des puissants et des moins puissants, des familles royales ou autres qui vivent grassement de la sueur de leurs peuples, qu’il en a toujours été ainsi, et que sans doute quelque chose qui ressemble à la providence divine organise le tout, à notre insu, et pour notre bien, bien sûr. Le vieux monde est toujours-là, avec ses nostalgies. Relisons nos philosophes des Lumières (Voltaire, Rousseau, Diderot…) pour prendre l’antidote et une sérieuse dose de droit naturel. Cela ne sera pas inutile. Jean-Marie Philibert.

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