les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 10 octobre 2022

Annie Ernaux

Annie Ernaux nobélisée… Annie Ernaux est la 17 ° femme à obtenir le prix Nobel. Il faut s’en réjouir sans retenue. Pour elle d’abord, un hommage international du plus haut niveau est ainsi rendu à son travail littéraire, à sa force, à sa « justesse », comme elle dit, à sa résonance dans les consciences. Il faut s’en réjouir aussi pour toutes les femmes qui tentent de faire bouger le monde dans ces temps compliqués. Il faut s’en réjouir aussi pour les classes populaires dont elle se revendique et qu’elle a fait entrer en littérature. Sa responsabilité est de témoigner de ce monde et d’elle dans ce monde, de son expérience de femme, de mère, de son expérience du couple, de l’amour. Avec humanité, mais sans concession. Le regard et la plume très acérés. Une écriture personnelle Elle l’a d’abord fait dans des romans, ensuite depuis « La Place » en 1984, Annie Ernaux est passée à une écriture plus personnelle, il y est question de son père mort en 1967. « Le roman n’était plus possible et toute mon écriture en a été bouleversée. J’ai abandonné la fiction ». Elle nous parle donc du café-épicerie de ses parents, de son enfance, de son adolescence, des drames qui s’y jouent et qui la poursuivent. C’est «La Honte ». Il y aura aussi les livres de l’âge adulte comme « Passion simple » et « L’Occupation »qui sont des évocations sans concession de la passion, de la jalousie. Mais elle ne s’enferme jamais dans l’évocation intimiste, elle fait de son récit, de ses récits, des ouvertures vers le monde, vers les autres, en particulier ceux qui partagent ses origines et qui n’ont que très rarement les honneurs de la littérature. Son singulier devient universel, c’est le titre de l’article que l’ Huma lui consacre et qui dit l’essentiel de sa démarche. Une démarche servie par une écriture sans ornement, sans fioriture : il ne s’agit pas de séduire le lecteur, mais de le toucher par ce qui est, par ce qu’elle vit un peu comme nous tous. Lire, relire Ce prix Nobel est une occasion de relire ou de découvrir un auteur qui est aux antipodes de nos temps d’artifices. Pour les connaisseurs relisez Annie Ernaux, tout ! Pour ceux qui la découvriraient commencez par « Les Années » qui mêle vie personnelle, histoire collective, dans une traversée de notre siècle dont elle partage les combats des femmes, des hommes, des travailleurs, comme nous tout simplement.

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