les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 11 octobre 2022

Roulé(e)s

Roulé(e)s… Non ! Avec la bande au pouvoir il n’y a pas que les cols qui seront roulés dans les temps hostiles que nous affrontons : les futurs retraités sont de la « fête », les chômeurs actuels et futurs aussi, les salariés continuent à être roulés… dans la farine d’augmentations salariales toujours attendues, les jeunes continuent à être tourneboulés par un parcours-sup, course d’obstacles. Tous roulés. L’uniforme Et pour que le spectacle soit total l’uniforme de l’hiver, crise énergétique oblige, sera col roulé pour tous, pour Manu qui veut donner l’exemple, pour Maire qui veut faire peuple et pour tout un chacun. C’est la grande nouveauté du capitalisme ultra libéral, nous imposer un uniforme qui nous fait bien comprendre que l’adversité est devant nous, qu’il faut s’y préparer et suivre les préceptes d’un gouvernement qui est à la manœuvre pour nous infantiliser tous les jours un peu plus. Pour nous faire oublier l’essentiel : les difficultés de nos vies dont il se moque, les injustices dont il se nourrit, l’exploitation d’une classe laborieuse qui produit des richesses pour les puissants d’ici et d’ailleurs. Dans une période, plutôt guindée, celle des années 60, le pull col roulé informe et démesuré dont je m’affublais représentait comme un signe de révolte contre une société qui avait gardé le souci du paraître… Ma mémé n’était pas contente. Quelques décennies plus tard, au début du troisième millénaire, cela devient le signe d’une soumission à l’ordre dominant, et à ses contraintes imbéciles. Les campagnes menées quotidiennement pour nous convaincre des semaines à l’avance que l’on va se geler pour cause de pénurie énergétique, et qu’on sera incapable de s’habiller en conséquence reflètent l’indigence du pouvoir et de ses porte-voix. Serions-nous devenus infantiles ? Couvre-toi « Couvre-toi bien, mets un cache-col, prends des gants », me disait Mémé quand j’étais petit… Déjà ses conseils m’agaçaient. M’entendre dire à mon âge par une bande d’incapables que je dois mettre un col roulé pour lutter contre le froid m’insupporte et j’y vois comme une raison supplémentaire de contester un pouvoir à vomir, dans lequel nous ne pouvons pas nous reconnaître… et pas seulement à cause de ses conseils vestimentaires. Nous sommes très nombreux ! Les plus nombreux sans doute. Nous contestons souvent, régulièrement, nous ne renonçons pas à nos combats pour la justice, la solidarité, la démocratie. Mais, pour dire vrai, nous le faisons de façon quelque peu désordonnée, nous avons du mal à nous unir, à nous réunir. Rappelons les péripéties des dernières élections présidentielles et législatives, l’union fut laborieuse. Observons la difficulté à construire la plus large union syndicale. Même pas froid Et pourtant nous savons tous que toutes ces unions sont des passages obligés. Il n’y faut pas l’uniformité de cols roulés généralisés, mais il y faut les bigarrures de tenues colorées, mélangées et séduisantes d’un peuple qui n’a froid, ni aux yeux, ni au reste, et qui est en mesure de construire son printemps. Jean-Marie Philibert

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