les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 27 mai 2024

Le p'tit truc en plus

Le p’tit truc en plus. Un film à voir AB-SO-LU-MENT par tous ceux qui ne l’ont pas vu. Un p’tit bonheur ! Je pense, je sais, qu’il n’a pas dû être facile à faire, qu’il tient de la prouesse, malgré la modestie de son titre et qu’il mérite grandement le succès qu’il obtient, dû essentiellement au bouche à oreille des premiers spectateurs qui y ont pris un plaisir surprenant. Un film qui fait du bien dans le monde « raide » qui est le nôtre. Il met en scène une troupe de jeunes en situation de handicap qui partent, avec leurs éducateurs, pour un séjour de vacances. Les bras cassés Au moment où deux bras cassés, le père et le fils, Paulo et Sylvain, braquent une banque, se font surprendre, s’enfuient comme ils peuvent, ne retrouvent pas leur voiture, envoyée à la fourrière parce que mal garée. Pour échapper à leurs poursuivants, ils vont se retrouver devant l’éducatrice, organisatrice du séjour, qui prend l’un d’eux pour le retardataire qu’elle attend et qui accepte l’autre comme éducateur supplémentaire. Et c’est parti ! Nous partageons la vie du gite, Sylvain a du mal à se faire passer pour ce qu’il n’est pas, mais parvient à tisser des liens avec tous, en jouant sans vraiment y parvenir au handicapé. Son père cherche en vain une issue. Des relations se nouent. La vie s’organise. Souvent foutraque, mais jamais lassante. Du suspense. Des surprises jusqu’au bout. Une histoire toujours bondissante ! Des personnages émergent. Une (des) histoire(s) d’amour aussi. Un très subtil équilibre Il ne s’agit en rien d’un nouveau pensum sur le handicap, mais d’un équilibre très subtil qu’Artus, réalisateur et acteur, a su installer entre l’humour potache, les vies pas comme les autres, l‘humanité pleine de tendresse et le besoin de montrer qu’il n’y a pas que des raisons de désespérer, bien au contraire. Ce p’tit truc en plus est un ferment de notre condition à préserver. Mais il est vrai qu’il détonne dans un monde du cinéma qui ne cesse de nous amener de l’autre côté d’un miroir pour éveiller nos fantasmagories : le festival de Cannes célèbre à outrance ce clinquant comme pour nous faire oublier un réel souvent pesant. C’est une belle revanche que l’équipe du film ait pu prendre lors de leur montée des marches où les différences affichées jouaient une autre carte que celle de la convention du lieu, de ses artifices, de ses sourires aseptisés, une carte faite de joie de vivre, d’espoir, d’acceptation des autres, de tous les autres. Que tous les acteurs et artisans du film soient remerciés pour un tel moment de respiration humaine. Jean-Marie Philibert.

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