Eh bien ! Oui ! Mélenchons-nous !
Osons ! Mélenchons- nous nombreux,
déterminés, ambitieux et résolus. Mélenchons- nous à la ville et à la
campagne, à la mer et à la montagne,
dans les quartiers et même sur les places publiques. Mélenchons-nous sans
retenue dans toutes les richesses de notre diversité. Mélenchons-nous sans
crainte pour faire bouger une société que les puissants du jour sclérosent pour
mieux la dominer. Mélenchons-nous pour faire tomber les barrières de la peur,
de la peur des autres en particulier dont se nourrissent les dérives xénophobes
et fascisantes d’une droite extrême et d’une droite un peu moins extrême, mais
tout de même contaminée. Mélenchons-nous parce qu’il est sûr que tout seuls nous
n’y arriverons pas. Mélenchons-nous parce que c’est la voie de ceux qui veulent
construire ensemble.
Mélenchons-nous, parce qu’ils ont une trouille bleue que ce
« mélenchons » réussisse à faire bouger les lignes d’un partage du
pouvoir entre gens de bonne compagnie qui ont fait du traité de Lisbonne, de la
concurrence libre et non faussée, des contraintes du marché, de l’austérité, la
pierre angulaire de la mise au pas des peuples. Mélenchons-nous parce que la
finance y est violemment hostile, c’est un signe qui ne trompe jamais.
Vite et bien
Mais qu’est-ce qu’on attend ? Ils ont cassé les
retraites (pour les sauver, paraît-il). Ils ont saccagé les services publics.
Ils ont privatisé tout ce qui pouvait rapporter quatre sous. Ils n’en finissent
pas de détruire tout ce qui peut représenter un acquis : la protection
sociale, le code du travail, les 35 heures, l’école. En revenant ainsi sur
toutes les avancées qui remontent au programme du Conseil National de la
Résistance (il y a plus de 60 ans), on dirait qu’ils regrettent que l’occupation
allemande ait pris fin, on dirait que le pétainisme de cette époque et son
cortège de soumissions, de veuleries, de mensonges et d’horreurs sont leur horizon indépassable.
Mélenchons-nous pour résister, mélenchons-nous vite et bien.
Des plus jeunes aux moins jeunes, des plus timorés aux plus
audacieux, cela ne peut que nous faire un bien énorme de ne plus rester figés
dans la glèbe de nos solitudes, de nous mettre en situation d’agir ensemble,
tous ensemble- tous ensemble-tous ensemble.
Pour construire un
avenir : un avenir, pas un cauchemar, avec ses femmes et ces hommes qui
dorment dans les rues ! Avec ses maisons de l’emploi qui portent si mal
leur nom (les personnes qui y travaillent sont les premières à le dire) , avec ses
Samu sociaux, ses restos du cœur et leur cortège d’exclus, de malheureux.
Construire du
neuf !
Ils nous ont habitués et condamnés au rafistolage, à la
survie, à la « sagesse », comme ils disent, au
« réalisme ». Ils ont tout fait
pour démontrer que c’était la seule et unique issue possible au nom du
pragmatisme. Les plus téméraires ont même osé invoquer le réformisme de leur
démarche politique pour nous faire avaler des couleuvres plus grosses qu’eux,
et pour nous faire croire que nous avancions en reculant. Ils ont distribué quelques
miettes aux plus dociles et enrichi quelques courtisans. Regardez dans la
lucarne extra-plate , vous les verrez à satiété. Ils ont fait parader les
forces de police pour impressionner les plus récalcitrants. Tous les matins et
tous les soirs sous les prétextes les plus divers et souvent les plus
malhonnêtes, ils ont cassé du lien social … qu’il a fallu jour après jour
retisser difficilement.
A chaque manifestation du peuple ils n’ont pas vu, pas
entendu. Les millions de manifestants pour défendre les retraites…. Invisibles.
Ils espèrent encore et toujours nous enfermer dans la
résignation … pendant que d’autres ont toujours du mal à prendre l’exacte
mesure des attentes populaires.
Le peuple dans sa diversité, dans toutes ses couleurs, dans
toutes ses espérances, dans toutes ses inventions, dans toutes ses expériences,
et elles sont infinies, est notre bien commun. Alors Mélenchons-nous sans
trêve, ni repos. Pour être nous-mêmes.
Jean-Marie PHILIBERT.
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