les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

dimanche 5 février 2012

le off

Le « Off»
A l’occasion de son voyage aux Antilles, Sarkozy nous a une nouvelle fois amenés à découvrir les charmes et les plaisirs du « off ». Le « off », mais quèsaco ? Mais oui ! Vous connaissez, c’est quand les grands de ce monde confient des secrets en leur demandant de les garder pour eux à des journalistes qui s’empressent d’aller tout raconter à la cantonade.  Aux Antilles  donc, notre Nicolas des Sept Douleurs s’est épanché devant un groupe de journalistes qui , sans aucun doute, ont pris des notes… pour ne pas s’en servir.
L’épanchement.
Et vas-y que je te dise mes états d’âme : «  Cinq ans ce n’est rien. La vie passe tellement vite. De toute façon je suis au bout. Et cela ne me fait pas peur… » Et je t’évoque la défaite, et je t’évoque la mort. A la question du choix qu’il ferait en cas de défaite entre le Carmel et l’UMP, il répond sans hésiter : « Le Carmel ». C’est dire si l’UMP c’est rigolo ! A la question « Mais vous croyez que vous avez une chance encore d’être élu ? », il répond en commençant ainsi : « Le miracle… ».
Il envisage d’écrire : attention aux fotes, Nicolas. Il est conscient de ses limites, « C’est difficile l’écrit, c’est hyper intime, c’est douloureux. » Et d’ajouter, « un homme politique  qui est creux en off, c’est qu’il est nul ! » Là on est très-très loin des phrases de Bossuet. Mais c’était du « off », ce n’était pas lui, il n’a rien dit, vous n’avez rien lu, rien entendu… Mais tout le monde en parle.
La prétérition.
Le « off »  c’est le retour d’un procédé rhétorique bien connu et paradoxal, la prétérition. Feindre de ne pas vouloir dire ce que néanmoins on dit très clairement et même souvent avec force. Par exemple : « Par respect pour le chef de l’état, je ne dirai pas ici que sa défaite éventuelle aux prochaines élections présidentielles sera une source de joie pour beaucoup d’entre nous, non je ne le dirai pas ! » Je ne l’ai pas dit puisque j’ai dit que je ne l’ai pas dit, mais maintenant tous les lecteurs du TC le savent pourtant, et je pense même qu’ils sont nombreux à partager mon sentiment.
Il est possible d’imaginer tous les « off » que cette campagne électorale peut susciter.
« Je parle tout le temps du centrrrre, mais en fait le centrrre je m’en moque, et je m’en moque d’autant plus que c’est du vide. C’est de la poudre de perlimpinpin pour attraper les zozos qui ont peur d’apparaître pour ce qu’ils sont … des réacs … comme moi » : de qui est-ce ?
Des « off » encore et toujours.
«Moi, réac, vous voulez rire, je suis encore plus pire, j’ai de la haine partout et pour tout ce qui n’est pas moi… ou mon papa. Je ne connais qu’une couleur le blanc. Je n’ai pas un soupçon d’humanité. J’ai un profond mépris pour les journalistes et pourtant ils me font la pub, ces cons ! » Vous avez deviné ?
« Je vais évoquer le changement, la justice et tout le toutim. Je vais revendiquer le rêve et mettre en avant plein de mesures qui ne coûtent rien ou pas grand-chose. Mais qu’ils ne viennent pas  m’emmerder avec l’augmentation du SMIC et un vrai retour à la retraite à 60 ans… je suis comme l’autre François, je change la vie, sans changer ce qui la constitue… », Vous avez trouvé sans doute.
« Petit Jésus faites que j’aie les 500 signatures pour me présenter et faire payer à Sarko de m’avoir virée du gouvernement comme une malpropre… » Mais oui, vous la connaissez, elle a la rancune tenace.
Et le plus beau pour la fin : «  Changer… changer pour de vrai… pour de vrai de vrai… un peu beaucoup … passionnément … à la folie … avec vous … avec vous … avec vous … C’est du off, mais je sais que vous m’entendez ! » Mais qui parle ?
Je n’irai pas jusqu’à vous dire que la route de la vérité peut aussi passer par le off. Non ! Non ! Je ne vous l’ai pas dit.
Jean-Marie PHILIBERT

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