Les
mauvaises pensées.
Tant
d’efforts pour rien !
Tous ces
penseurs convoqués pour annoncer la bonne nouvelle : Marx est mort !
Toutes ces campagnes médiatiques pour nous convaincre que les patrons sont
devenus des entrepreneurs humanistes, que les banquiers sont les bienfaiteurs
de l’humanité, que tous les ouvriers dorénavant seront chinois ou ne seront
pas, n’auraient donc rien donné. Toutes les tentatives pour ringardiser les
luttes sociales auraient donc échoué. Tous ces élus socialistes auraient été définitivement
transformés en chantres de la concurrence libre et non faussée et en apôtres de
l’austérité et l’électeur moyen ne serait pas convaincu. Damnation !
Abomination ! Belzebuth est de retour ! Et avec lui les mauvaises
pensées.
L’impensable
Depuis des
décennies, on utilise toutes les ressources du vocabulaire pour faire
disparaître du terrain social ce qui pourrait faire désordre. Dieu sait et
Marx aussi que la classe ouvrière, ça fait désordre dans le
paysage : ça ne porte pas les beaux costumes des beaux quartiers, ça n’a
pas les bonnes manières de la duchesse de machin-truc, ça vit dans des
immeubles où règne l’insécurité, et surtout, surtout ça manifeste trop-trop
souvent, ça revendique, et du boulot et des augmentations et des droits, et même
de la justice, de la justice vous pensez ? Mais voyons, c’est impensable.
Il faut que ça cesse, il faut que le capital puisse répandre ses bienfaits sur
tous. C’est cela l’égalité voyons et ça n’a rien à voir avec le nivellement par
le bas qu’ont pu imaginer tous ces révolutionnaires marxistes… Beurk !
Rien que ces mots nous donnent de l’urticaire à nous les thuriféraires de la
nouvelle société.
Une réalité.
Eh bien, ma
bonne dame, mon bon monsieur, on s’est fatigué pour rien. Il y a une expression
sur laquelle tous les efforts avaient été concentrés, qui avait été bannie du
paysage, (dans les rédactions des journaux bien pensants son utilisation vous
valait un licenciement immédiat et sans indemnisation), c’est … horreur … j’ose
à peine l’écrire de peur que cela souille mon ordinateur dernier cri… c’est « lutte
des classes ». Eh bien la lutte des classes n’est pas morte : c’est
l’huma de mercredi qui nous l’apprend en rendant compte d’un sondage d’opinion
réalisé à la demande du quotidien. Et
même que nos concitoyens auraient le sentiment largement majoritaire
(56% chez les artisans et commerçants, 59% chez les professions libérales et cadres
supérieurs, 57 % chez les employés et professions intermédiaire, 53 % chez les
ouvriers et même, pensez donc, chez les inactifs 57 %) d’appartenir à une
classe sociale. Et le pire c’est la suite, et là les chiffres sont encore plus
éloquents : 62 % des inactifs, 63 % des ouvriers, 68 % des employés et
professions intermédiaires, 60 % des professions libérales et cadres supérieurs,
59 % des artisans et commerçants pensent, ouvrez bien vos grandes oreilles,
qu’en France, à l’heure actuelle, la lutte des classes est une réalité.
U-N-E R-E-A-L-I-T-E !!!!!!
Imaginez
toutes les révisions déchirantes que cela va entraîner.
Je vais vous
révéler un secret, à la rédaction du T.C., nous avions fait notre petit sondage
depuis longtemps et nous savions que la machine à décerveler n’avait pas bien
fonctionné. C’est la raison qui nous incitait chaque fois qu’il y avait un coup
de mou sur le terrain social à prescrire un petit coup de lutte des classes.
Mais je pense que là les perspectives s’ouvrent et qu’il ne faudra plus se
contenter de petits coups par ci par là, mais d’un grand « cop d’escombre »
pour redonner du goût à la vie. C’est ce que je nous souhaite pour 2013 !
Jean-Marie
PHILIBERT.
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