les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

samedi 19 janvier 2013

le lutte des classes



Les mauvaises pensées.
Tant d’efforts pour rien !
Tous ces penseurs convoqués pour annoncer la bonne nouvelle : Marx est mort ! Toutes ces campagnes médiatiques pour nous convaincre que les patrons sont devenus des entrepreneurs humanistes, que les banquiers sont les bienfaiteurs de l’humanité, que tous les ouvriers dorénavant seront chinois ou ne seront pas, n’auraient donc rien donné. Toutes les tentatives pour ringardiser les luttes sociales auraient donc échoué. Tous ces élus socialistes auraient été définitivement transformés en chantres de la concurrence libre et non faussée et en apôtres de l’austérité et l’électeur moyen ne serait pas convaincu. Damnation ! Abomination ! Belzebuth est de retour ! Et avec lui les mauvaises pensées.
L’impensable
Depuis des décennies, on utilise toutes les ressources du vocabulaire pour faire disparaître du terrain social ce qui pourrait faire désordre. Dieu sait et Marx aussi  que la classe ouvrière, ça fait désordre dans le paysage : ça ne porte pas les beaux costumes des beaux quartiers, ça n’a pas les bonnes manières de la duchesse de machin-truc, ça vit dans des immeubles où règne l’insécurité, et surtout, surtout ça manifeste trop-trop souvent, ça revendique, et du boulot et des augmentations et des droits, et même de la justice, de la justice vous pensez ? Mais voyons, c’est impensable. Il faut que ça cesse, il faut que le capital puisse répandre ses bienfaits sur tous. C’est cela l’égalité voyons et ça n’a rien à voir avec le nivellement par le bas qu’ont pu imaginer tous ces révolutionnaires marxistes… Beurk ! Rien que ces mots nous donnent de l’urticaire à nous les thuriféraires de la nouvelle société.
Une réalité.
Eh bien, ma bonne dame, mon bon monsieur, on s’est fatigué pour rien. Il y a une expression sur laquelle tous les efforts avaient été concentrés, qui avait été bannie du paysage, (dans les rédactions des journaux bien pensants son utilisation vous valait un licenciement immédiat et sans indemnisation), c’est … horreur … j’ose à peine l’écrire de peur que cela souille mon ordinateur dernier cri… c’est « lutte des classes ». Eh bien la lutte des classes n’est pas morte : c’est l’huma de mercredi qui nous l’apprend en rendant compte d’un sondage d’opinion réalisé à la demande du quotidien. Et  même que nos concitoyens auraient le sentiment largement majoritaire (56% chez les artisans et commerçants, 59% chez les professions libérales et cadres supérieurs, 57 % chez les employés et professions intermédiaire, 53 % chez les ouvriers et même, pensez donc, chez les inactifs 57 %) d’appartenir à une classe sociale. Et le pire c’est la suite, et là les chiffres sont encore plus éloquents : 62 % des inactifs, 63 % des ouvriers, 68 % des employés et professions intermédiaires, 60 % des professions libérales et cadres supérieurs, 59 % des artisans et commerçants pensent, ouvrez bien vos grandes oreilles, qu’en France, à l’heure actuelle, la lutte des classes est une réalité. U-N-E   R-E-A-L-I-T-E !!!!!!
Imaginez toutes les révisions déchirantes que cela va entraîner.
Je vais vous révéler un secret, à la rédaction du T.C., nous avions fait notre petit sondage depuis longtemps et nous savions que la machine à décerveler n’avait pas bien fonctionné. C’est la raison qui nous incitait chaque fois qu’il y avait un coup de mou sur le terrain social à prescrire un petit coup de lutte des classes. Mais je pense que là les perspectives s’ouvrent et qu’il ne faudra plus se contenter de petits coups par ci par là, mais d’un grand « cop d’escombre » pour redonner du goût à la vie. C’est ce que je nous souhaite pour 2013 !
Jean-Marie PHILIBERT.

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