les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

jeudi 13 juin 2013

réformisme....



LE REFORMISME MALADIE INFANTILE DE NOS DEMOCRATIES
Certes ! Plus nous descendrons bas, plus nous aurons quelques chances de rebondir haut ; mais la chute est périlleuse, les dégâts qu’elle fait parfois irréversibles et l’issue reste incertaine. La politique du pire est la pire des politiques.
Le progrès n’est jamais linéaire : il est fonction de l’engagement des hommes à le défendre et le promouvoir et donc des vicissitudes de leurs vies et des aléas de leurs aspirations. A l’échelle de quelques vies humaines, il serait possible de distinguer  dans ces mouvements vers le haut ou vers le bas des cycles relativement réguliers. Mais à la fin de chaque cycle : retour à la case départ parfois même en plus pire.  La faute à la crise, à la Chine, à l’Euro, à l’Europe … La faute à un grand méchant qui nous veut du mal et qu’on n’attrape jamais ! Le sentiment de pédaler dans la choucroute… Inexorablement. Tout progrès est impossible, sentiment qui fait les beaux jours des partisans du désordre dominant.
Un flou à faire pâlir d’envie les plus grands myopes.
 Jusqu’à ce que l’accumulation de coups de pieds au cul ne vienne un peu réveiller les consciences populaires et les convaincre qu’il ne serait pas mal que ça change un peu. C’est le moment que choisissent en général les chantres du socialisme (façon rue de Solférino) pour gloser à perte de vue sur le changement dans les termes les plus vagues possibles, avec des perspectives d’un flou à faire pâlir d’envie les plus grands des myopes. Ils seraient prêts à tout changer, la vie, le monde, la société, les gens, mais en laissant chaque chose à sa place. Ils prônent le mouvement, et ils ne bougent pas. Ils veulent qu’on les croie et ils n’arrêtent pas de nous mener en bateau. Ce n’est jamais le bon moment, le bon tempo, le bon contexte pour que les engagements soient tenus…
Donc faute de toucher aux structures du bâtiment, de repenser l’architecture, d’améliorer la vie qu’on peut y mener… on se contente de donner quelques coups de pinceaux sur la façade de façon à montrer que l’on a quand même fait quelque chose, c’est toute la portée du réformisme et de son incapacité à changer nos vies. Ils laisseront les oligarchies financières poursuivre leur travail tranquillou. Usés, ils se retireront pour laisser la droite poursuivre la tâche. Ils donneront ainsi une apparence démocratique à une alternance qui en aucun cas ne devra devenir une alternative : l’horreur !
Nos espoirs ruinés.
Chaque passage de la gauche-solférino au pouvoir m’a laissé la même impression d’inutilité absolue, de déception profonde de tous ceux qui avaient un quelconque espoir d’une politique autre, faite de démocratie renforcée, de justice sociale accrue, de progrès tangibles. Le contraire du réformisme quoi !
Nous serions ainsi condamnés à aller d’une droite réac et ringarde (pléonasme !) à un réformisme délétère (re-pléonasme !), qui ruinent l’un comme l’autre nos espoirs… et l’électorat de se laisser abuser et  bercer à la fois.
Tout ça ne peut marcher que s’il n’y pas de trouble-fête, et l’affaiblissement du parti communiste ne le mettait pas vraiment en état de jouer ce rôle-là. Ne serions-nous en train de sortir de cette mauvaise passe ?
Tout ça ne peut marcher que si ce courant réformiste imprègne le tissu social, à travers des organisations représentatives comme les syndicats : les apôtres de la division syndicale ont apporté beaucoup de zèle à faire croire que le seul syndicalisme possible est gentil, raisonnable, réaliste, sage et mou, qu’il faut en finir avec la lutte des classes, qu’un petit pas est toujours plus important qu’un saut dans l’inconnu, qu’il ne faut pas gêner les copains au pouvoir, parce qu’eux seuls savent ce qui est bon pour nous. Et il ne faut pas cacher que ce syndicalisme-là a ses partisans, comme la gauche–solférino a ses électeurs.
Assis ou couchés (comme vous voulez)
Plusieurs dossiers dans l’actualité permettent d’illustrer mon propos : les allocs, on fait mine de préserver le principe d’universalité, mais le projet retenu conduira à une baisse conséquente, en particulier pour les classes moyennes en touchant à la baisse du plafond du quotient familial. Pour les retraites, c’est pareil, la durée de cotisation sera considérablement allongée et les pensions seront réduites. Quant à l’accord sur la flexibilité-compétitivité, il passe le code du travail à la moulinette.  Avec la bénédiction du syndicalisme assis ou couché (c’est comme vous voulez), il faudra faire croire qu’on a sauvé quelque chose, les allocs, les retraites, le code du travail, alors qu’on n’a fait que les déglinguer un peu plus. Tout cela c’est de la réforme voyons, de la réforme nécessaire, intelligente, protectrice de l’avenir. Non ! Non ! Non ! Ce ne sont pas des reculs.
Il n’y a pas de tâches plus urgentes que de tordre le cou à ce réformisme-là, de saper la base sociale qui est la sienne, de dénoncer les bourrages de crânes médiatiques  qui le nourrissent, de renforcer le syndicalisme transformateur, de bouger, pas de faire semblant, pour de bon !
Et de faire de la politique complètement à gauche, de le faire de façon unitaire, ouverte et intransigeante, de débattre sans a priori avec tous ceux qui le souhaitent, de descendre dans la rue nombreux et souvent, de marcher pour reconstruire un espoir.
Le 5 Mai, le 2 Juin, ça a commencé,  ce n’est qu’un début, continuons le …..
Jean-Marie PHILIBERT.

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