De
Euh-Euh-Euh à Ah ! Ah !
De Euh-Euh-Euh à
Ah ! Ah ! L’avenir est dans les onomatopées ! Dans ce monde qui
perd la boule et le sens,
accrochons-nous aux bruits et aux sons que l’actualité nous envoie. La
semaine dernière, c’étaient les volte-face de Hollande qui n’arrêtait pas de
tourner sur lui-même pour chercher des
issues à la souricière dans laquelle il s’était perdu tout seul. Euh !
Euh ! Euh ! Les euh-euh-euh n’ont pas cessé qu’un nouveau bruit se
répand à très grande vitesse ? C’est Ah ! Ah !... Ah-ah par ci,
ah-ah par là. Du ah-ah partout. Et malgré sa tonalité apparemment rigolarde, il n’est pas là pour
nous faire rire. C’est le contraire.
Punie !
Et même s’ils l’ont joué « sérénité un peu
crispée », du genre « même pas peur », Hollande et tout le
gouvernement ne semblaient pas particulièrement réjouis de voir l’agence de
notation Standard and Poor’s annoncer qu’elle avait baissé la note de la France.
Elle avait AA+, elle n’aura plus que AA (sans +). Punie ! Au piquet !
Faut-il rire de cette infantilisation économique ? Faut-il en rire quand un grand expert économiste de l’agence
en question explique : « Nous ne percevons pas pour la période à
venir de plan d’ensemble articulé permettant de libérer le potentiel de
croissance préalable indispensable à la baisse du chômage. »
Et il a fallu attendre novembre 2013 pour que la porte
ouverte soit enfin enfoncée par les grands stratèges de l’économie : il y
a des mois et des mois qu’une lecture même rapide et sommaire de la presse
syndicale, ou celle du T.C., leur aurait
appris à ces grands sachems de l’économie
(et nous sommes des tonnes à le dire et à le répéter) que la lutte pour
l’emploi passe nécessairement par le développement économique et donc par la
croissance, que rigueur et austérité nous plombent.
L’horizon du
profit
Il y a là une revendication cruciale, à laquelle
gouvernement, patronat restent désespérément sourds, prisonniers qu’ils sont
des plus-values exorbitantes et à court terme
que les puissances financières imposent à l’économie mondialisée. Et les
pressions sur le coût du travail, sur les droits sociaux, sur les charges des
entreprises qu’il faut impérativement réduire, sur les réformes imparables qui
s’imposent pour moderniser une économie totalement ringarde, sur la remise en cause de droits nationaux
archaïques, ne visent en fin de compte qu’à rendre encore plus efficace
l’exploitation des peuples au profit de ceux qui n’ont pour tout horizon que… le
profit.
Je crains que la « croissance » dont nous parle la
finance internationale ne s’inscrive dans ces perspectives-là et n’ait pas
grand-chose à voir avec la satisfaction des besoins sociaux, de nos besoins
sociaux, dont j’ai comme le sentiment qu’ils se moquent.
Les réponses du gouvernement ne laissent pas le moindre
espoir de voir mettre l’économie et la
croissance sur les rails de la satisfaction de ces besoins. François Hollande n’a eu bizarrement aucun
Euh-euh-euh en la matière. « Nous ne changeons rien, nous continuons comme
avant, nous sommes sur la bonne voie… » … celle qui va dans le mur
peut-être.
Ah ! Ah ! Ouh ! Ouh ! Hi !
Hi ! Aïe ! Aïe ! N’acceptons plus d’être pris pour des
imbéciles. Donnons aux mots du sens,
donnons au mot croissance le seul sens qui compte : celui de nous
permettre de vivre… enfin !
Jean Marie PHILIBERT.
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