les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

jeudi 14 novembre 2013

Ah ! Ah !



De Euh-Euh-Euh à Ah ! Ah !
 De Euh-Euh-Euh à Ah ! Ah ! L’avenir est dans les onomatopées ! Dans ce monde qui perd la boule et le sens,  accrochons-nous aux bruits et aux sons que l’actualité nous envoie. La semaine dernière, c’étaient les volte-face de Hollande qui n’arrêtait pas de tourner  sur lui-même pour chercher des issues à la souricière dans laquelle il s’était perdu tout seul. Euh ! Euh ! Euh ! Les euh-euh-euh n’ont pas cessé qu’un nouveau bruit se répand à très grande vitesse ? C’est Ah ! Ah !... Ah-ah par ci, ah-ah par là. Du ah-ah partout. Et malgré sa tonalité  apparemment rigolarde, il n’est pas là pour nous faire rire. C’est le contraire.
Punie !
Et même s’ils l’ont joué «  sérénité un peu crispée », du genre « même pas peur », Hollande et tout le gouvernement ne semblaient pas particulièrement réjouis de voir l’agence de notation Standard and Poor’s annoncer qu’elle avait baissé la note de la France. Elle avait AA+, elle n’aura plus que AA (sans +). Punie ! Au piquet ! Faut-il rire de cette infantilisation économique ? Faut-il en rire  quand un grand expert économiste de l’agence en question explique : «  Nous ne percevons pas pour la période à venir de plan d’ensemble articulé permettant de libérer le potentiel de croissance préalable indispensable à la baisse du chômage. »
Et il a fallu attendre novembre 2013 pour que la porte ouverte soit enfin enfoncée par les grands stratèges de l’économie : il y a des mois et des mois qu’une lecture même rapide et sommaire de la presse syndicale, ou celle du T.C.,  leur aurait appris à ces grands sachems de l’économie  (et nous sommes des tonnes à le dire et à le répéter) que la lutte pour l’emploi passe nécessairement par le développement économique et donc par la croissance, que rigueur et austérité nous plombent.
L’horizon du profit
Il y a là une revendication cruciale, à laquelle gouvernement, patronat restent désespérément sourds, prisonniers qu’ils sont des plus-values exorbitantes et à court terme  que les puissances financières imposent à l’économie mondialisée. Et les pressions sur le coût du travail, sur les droits sociaux, sur les charges des entreprises qu’il faut impérativement réduire, sur les réformes imparables qui s’imposent pour moderniser une économie totalement ringarde,  sur la remise en cause de droits nationaux archaïques, ne visent en fin de compte qu’à rendre encore plus efficace l’exploitation des peuples au profit de ceux qui n’ont pour tout horizon que… le profit.
Je crains que la « croissance » dont nous parle la finance internationale ne s’inscrive dans ces perspectives-là et n’ait pas grand-chose à voir avec la satisfaction des besoins sociaux, de nos besoins sociaux, dont j’ai comme le sentiment qu’ils se moquent.
Les réponses du gouvernement ne laissent pas le moindre espoir  de voir mettre l’économie et la croissance sur les rails de la satisfaction de ces besoins.  François Hollande n’a eu bizarrement aucun Euh-euh-euh en la matière. « Nous ne changeons rien, nous continuons comme avant, nous sommes sur la bonne voie… » … celle qui va dans le mur peut-être.
Ah ! Ah ! Ouh ! Ouh ! Hi ! Hi ! Aïe ! Aïe ! N’acceptons plus d’être pris pour des imbéciles. Donnons aux mots du  sens, donnons au mot croissance le seul sens qui compte : celui de nous permettre de vivre… enfin !

Jean Marie PHILIBERT.

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