les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

jeudi 7 novembre 2013

hollande



EUH…EUH…EUH…
Pendant de longs mois à l’Elysée on n’a pas pris au sérieux la gravité du mal dont souffrait le président ; on se rendait compte que les hésitations étaient une donnée forte de son caractère, que son onomatopée favorite « Euh… Euh… Euh ! » croissait et se multipliait tous les jours un peu plus, on lui donnait des conseils pour qu’il soit plus entreprenant, « vas-y François, ose ! ». Rien n’y faisait. Et plus le temps passait, plus le mal empirait jusqu’à ces dernières semaines où tous les jours la valse-hésitation tournait à une telle vitesse qu’elle pouvait donner le mal de mer aux cœurs et aux esprits les plus aguerris.
J’avance, je recule.
 Et j’avance… et je recule, et je te fiscalise l’épargne populaire et je ne te la fiscalise plus. Et je te mets en place l’écotaxe… et je te la suspends… où ? Et je laisse Valls expulser Léonarda et sa famille et puis je lui dis de revenir toute seule. Et je dis aux ministres de la fermer et je ne dis rien quand ils l’ouvrent. Et je vais taxer les footeux à 75 %, et peut-être que je vais reculer là aussi. Je balance, je flotte, je me tâte, j’atermoie, je tergiverse.
Grand conciliabule dans l’entourage présidentiel : on va dans le mur ! Il faut faire quelque chose ! Le pédalo va couler !  Les idées fusent : il faut le doper ! Il faut modifier son régime alimentaire ! Il doit faire plus de sport ! Il devrait aller consulter les voyantes ! Il doit repartir faire la guerre au Mali, ça lui avait fait du bien.  Il faut que Ségolène s’en occupe à nouveau. Ce n’est pas possible de continuer ainsi, il doit se soigner, pourquoi pas une psychothérapie ?
Sur le divan.
ET de convoquer subito-presto à l’Elysée un des plus grands pontes de la connaissance des profondeurs de l’âme pour une première séance d’urgence. Il nous fait asseoir le François sur un des divans du palais et l’invite à parler de lui, de la conscience qu’il peut avoir à décider une chose, puis son contraire.
 « Euh … Que dirais-je ?  Je ne sais pas si je dois dire ou ne pas dire ! C’est dur de dire quand on ne sait pas quoi dire ! Et faire, c’est pire, que faire ? Je ne sais pas quoi faire… M’attaquer à la finance, comme je l’avais dit il y a bien longtemps, mais ils vont me faire du mal si je le fais… et je suis un tendre. Me disputer avec Monsieur Mittal parce qu’il ferme Florange, il est plus fort que moi. Empêcher les usines de fermer, augmenter les salaires, développer le service public, donner aux jeunes des perspectives, la tâche est si grande qu’elle annihile ma volonté. Je suis né mou, voyons ! Et ce n’est pas le grand bain que j’ai pris pendant des années dans les méandres vaseux des politiques économiques et sociales, toujours très molles, mises en place par les socialistes qui m’a fait du bien. Je me suis ramolli tous les jours un peu plus  jusqu’à devenir le mou absolu. Peut-on en sortir ? Ai-je envie d’en sortir ? Je ne sais pas… bien sûr, comme d’habitude. »
Une cure de vraie vie.
C’est là que notre thérapeute, perplexe devant l’incapacité de sa science à combattre une telle psychose-ramollo, a été traversé par une idée élémentaire mais pleine de bon sens. Pourquoi ne pas user d’un contrepoison et injecter de la lutte des classes à outrance dans un esprit qui  semble l’avoir complètement oubliée et qui s’est totalement endormi dans les bras du libéralisme financier ? Il réunit l’entourage du président et propose d’envoyer François faire un stage, non rémunéré bien sûr, dans un abattoir de Bretagne qui va fermer, dans une usine de PSA qui est menacée, dans un hôpital touché par les compressions de personnels, dans un collège du 9-3, et cerise sur le gâteau à Pôle-Emploi où il sera chargé du service des réclamations. Ce sera l’électrochoc de la vraie vie. Et peut-être que le déclic se produira…
Je pense qu’il n’est pas le seul à en avoir besoin…

Jean-Marie PHILIBERT.

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