Pour qui tant de
religiosité ?
Le
TC est en mesure de faire des révélations sur les entorses graves à la laïcité
que le plus haut sommet de l’état, soumis pourtant depuis 1905 à la loi de
séparation de l’église et de l’état, se permet au sein même du palais
présidentiel : en effet depuis son élection, le président Hollande a
souhaité que soit dévolu, au plus près de son bureau, un lieu à la célébration
d’un saint pas encore canonisé, mais qui semble paré pour lui de toutes les
vertus et de tous les pouvoirs sacrés possible.
Oui !
C’est incroyable, mais vrai, il existe à l’Elysée une chapelle Saint Gattaz et
les témoins de la vie présidentielle, sous le sceau de la confidence, affirment
que le président s’y retire tous les soirs… avant d’aller faire un tour de
scooter.
Un acte de foi.
Certains
ont cru dans un premier temps que les visites à Saint Gattaz avaient un lien
avec les sorties nocturnes du président, et qu’il cherchait dans ce regain de
religiosité à se faire pardonner quelque chose… Mais la consultation du livre
de prières du Président nous conduit sur une tout autre piste qui est confirmée
par la confession publique dont la conférence de presse présidentielle a été
l’occasion le 14 janvier. En effet ce jour-là François Hollande a très
publiquement affiché le culte qu’il voue à cette personnalité du patronat
français au point que tous les commentateurs ont noté un changement très
important. La vénération de Saint Gattaz est plus profonde qu’il n’y paraît,
elle touche aux convictions les plus intimes, elle est un acte de foi (au sens
plein du terme) dans la puissance surnaturelle du patron des patrons.
C’est
ce que révèle sans ambages la prière à Saint Gattaz écrite de la main du fidèle
François et que nous reproduisons in extenso.
Une prière écrite par le
Président.
« Ave Patronus
Saint Gattaz ! Patronissime patron
des patrons, vénéré entre tous les patrons de générations en
générations, puisque ton papa t’a baigné dans ces saintes eaux patronales
depuis ton plus jeune âge. Elles t’ont purifié, magnifié. Elles ont fait de toi
un être hors du commun, capable de faire, tout seul, ce que ces pauvres
salariés ne sont pas en mesure de faire
ensemble : créer, diriger et faire prospérer une entreprise. Ils te
critiquent, mais c’est parce qu’ils ne savent pas. Les organisations syndicales
te dénigrent, mais elles sont dans l’incapacité de saisir la puissance de tes
pouvoirs. Moi-même j’ai pu en douter. Mais grâce à mes maîtres de l’ENA, j’ai
appris la modestie et la résignation devant la toute- puissance de l’argent
dont tu es le symbole. Je leur rends grâce, comme je te rends grâce de tout ce
que tu fais pour nous.
Et afin de t’aider dans une
tâche aussi ardue, modestement je viens t’apporter mon soutien et celui d’un
gouvernement que j’ambitionne de convertir au même esprit d’entreprise que
celui qui t’anime : oui, comme toi, nous n’augmenterons pas les salaires,
oui, comme toi, nous détruirons ce
temple de l’égoïsme que représente le code du travail, oui, comme toi, nous
laisserons la précarité et le chômage proliférer, oui, comme toi nous serons
plein de mépris pour le populo, oui comme toi, nous managerons sans scrupule.
Mais nous n’y arriverons
pas seuls : nous avons besoin de
tes lumières et de ton soutien. Tu sais que sans toi nous ne sommes rien.
J’attends ton aide, je l’implore. Je sais bien que tu n’es pas un grand
champion de la miséricorde, de la charité, mais, je demande à tes frères-patrons par ton
intercession de faire semblant de respecter les règles de la démocratie. Ils
sont certes les maîtres du monde, mais cela ne doit pas trop se voir.
Cela ne pourra que renforcer
votre toute puissance et vous permettre de continuer à remplir votre escarcelle
de monnaies sonnantes et trébuchantes pour construire votre gloire éternelle.
Amen ! »
Notre sainte à nous.
Pour
faire obstacle au culte de saint Gattaz dont Hollande prétend être le
thuriféraire, organisons une procession totalement laïque, en langue claire
appelée ma-ni-fes-ta-tion , avec
pancartes, calicots et slogans provocateurs en l’honneur de notre sainte à
nous, celle qui porte les espoirs du plus grand nombre, celle qui veut donner
aux exclus toute leur dignité, celle qui n’a de cesse de promouvoir la justice
sociale : sainte Résistance, une sainte toujours jeune et alerte.
Jean-Marie
Philibert.