les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 21 janvier 2014

saint gattaz



Pour qui tant de religiosité ?
Le TC est en mesure de faire des révélations sur les entorses graves à la laïcité que le plus haut sommet de l’état, soumis pourtant depuis 1905 à la loi de séparation de l’église et de l’état, se permet au sein même du palais présidentiel : en effet depuis son élection, le président Hollande a souhaité que soit dévolu, au plus près de son bureau, un lieu à la célébration d’un saint pas encore canonisé, mais qui semble paré pour lui de toutes les vertus et de tous les pouvoirs sacrés possible.
Oui ! C’est incroyable, mais vrai, il existe à l’Elysée une chapelle Saint Gattaz et les témoins de la vie présidentielle, sous le sceau de la confidence, affirment que le président s’y retire tous les soirs… avant d’aller faire un tour de scooter.
Un acte de foi.
Certains ont cru dans un premier temps que les visites à Saint Gattaz avaient un lien avec les sorties nocturnes du président, et qu’il cherchait dans ce regain de religiosité à se faire pardonner quelque chose… Mais la consultation du livre de prières du Président nous conduit sur une tout autre piste qui est confirmée par la confession publique dont la conférence de presse présidentielle a été l’occasion le 14 janvier. En effet ce jour-là François Hollande a très publiquement affiché le culte qu’il voue à cette personnalité du patronat français au point que tous les commentateurs ont noté un changement très important. La vénération de Saint Gattaz est plus profonde qu’il n’y paraît, elle touche aux convictions les plus intimes, elle est un acte de foi (au sens plein du terme) dans la puissance surnaturelle du patron des patrons.
C’est ce que révèle sans ambages la prière à Saint Gattaz écrite de la main du fidèle François et que nous reproduisons in extenso.
Une prière écrite par le Président.
« Ave Patronus Saint Gattaz ! Patronissime patron  des patrons, vénéré entre tous les patrons de générations en générations, puisque ton papa t’a baigné dans ces saintes eaux patronales depuis ton plus jeune âge. Elles t’ont purifié, magnifié. Elles ont fait de toi un être hors du commun, capable de faire, tout seul, ce que ces pauvres salariés ne sont pas  en mesure de faire ensemble : créer, diriger et faire prospérer une entreprise. Ils te critiquent, mais c’est parce qu’ils ne savent pas. Les organisations syndicales te dénigrent, mais elles sont dans l’incapacité de saisir la puissance de tes pouvoirs. Moi-même j’ai pu en douter. Mais grâce à mes maîtres de l’ENA, j’ai appris la modestie et la résignation devant la toute- puissance de l’argent dont tu es le symbole. Je leur rends grâce, comme je te rends grâce de tout ce que tu fais pour nous.
Et afin de t’aider dans une tâche aussi ardue, modestement je viens t’apporter mon soutien et celui d’un gouvernement que j’ambitionne de convertir au même esprit d’entreprise que celui qui t’anime : oui, comme toi, nous n’augmenterons pas les salaires, oui, comme toi,  nous détruirons ce temple de l’égoïsme que représente le code du travail, oui, comme toi, nous laisserons la précarité et le chômage proliférer, oui, comme toi nous serons plein de mépris pour le populo, oui comme toi, nous managerons sans scrupule.
Mais nous n’y arriverons pas  seuls : nous avons besoin de tes lumières et de ton soutien. Tu sais que sans toi nous ne sommes rien. J’attends ton aide, je l’implore. Je sais bien que tu n’es pas un grand champion de la miséricorde, de la charité, mais, je  demande à tes frères-patrons par ton intercession de faire semblant de respecter les règles de la démocratie. Ils sont certes les maîtres du monde, mais cela ne doit pas trop se voir.
Cela ne pourra que renforcer votre toute puissance et vous permettre de continuer à remplir votre escarcelle de monnaies sonnantes et trébuchantes pour construire votre gloire éternelle. Amen ! »
Notre sainte à nous.
Pour faire obstacle au culte de saint Gattaz dont Hollande prétend être le thuriféraire, organisons une procession totalement laïque, en langue claire appelée ma-ni-fes-ta-tion ,  avec pancartes, calicots et slogans provocateurs en l’honneur de notre sainte à nous, celle qui porte les espoirs du plus grand nombre, celle qui veut donner aux exclus toute leur dignité, celle qui n’a de cesse de promouvoir la justice sociale : sainte Résistance, une sainte toujours jeune et alerte.
Jean-Marie Philibert.

mercredi 15 janvier 2014

Election



Résolu !
Dans ces temps préélectoraux nous allons retrouver les grands classiques des municipales, dans les discours, comme dans les comportements, avec l’ambition, non affichée bien sûr, mais néanmoins bien réelle, de tromper son monde, et de rester le khalife, ou de le devenir. La taille de la commune importe peu : de Finestret à Perpignan et au-delà, les constantes sont les mêmes.
Le local.
La première d’entre elles est de convaincre l’électeur que ce qui compte, ce qui comptera, ce n’est que le local, que dans ce local l’urgence immédiate est d’y vivre bien, que toute l’énergie de l’équipe municipale sera consacrée à ce noble dessein : vivre sans souci, comme un poisson dans l’eau,  les orteils en éventail, connaître le bonheur à Trifoullis-les Oies, ou ailleurs. Très loin de la politique politicienne, pleine de grands méchants encartés qui nous veulent du mal, qui veulent nous diviser avec des conflits qui nous dépassent et auxquels nous ne comprenons rien, innocents que nous sommes. Pas de gauche ou de droite, cette division d’un autre âge, qui a fait tant de mal. Rien que de la bonne volonté, du dévouement, de la générosité. Le degré zéro de la politique ! Noblement baptisé la défense des intérêts locaux.
Le floutage.
La démarche est aisée dans les petites communes, où le personnel politique putatif (ce n’est pas un gros mot) ne se bouscule pas toujours au portillon ; elle est un peu plus compliquée dans les communes plus importantes, où les enjeux de pouvoir sont plus conséquents et où toutes les sensibilités cherchent  à s’exprimer, où les clans, les rivalités sont inscrits dans la mémoire locale et sont régulièrement réactivés à chaque rendez-vous électoral. Là on assiste à une autre pratique très fréquente, le floutage de l’étiquette : ainsi tel candidat-maire de droite d’une grosse commune du département, va se revêtir subrepticement d’une sensibilité de gauche, invisible à l’œil nu (devinez qui !). Nous avons eu des experts en floutages, je pense à la famille Alduy, ne parlons pas du père, champion toutes catégories, mais contentons-nous du fils, ainsi lors des dernières municipales, celles des chaussettes, Jean-Paul Alduy faisait référence à son très lointain engagement adolescent à la gauche extrême pour casser son image de réactionnaire peu scrupuleux. Soyons donc attentifs à tous les flouteurs, vous verrez qu’ils vont foisonner.
Et le retournement de veste.

Et comme cela risque de ne pas suffire, pour brouiller un peu plus les pistes,  on va ouvrir très grandes les portes aux renégats, aux traitres, aux parjures, aux félons, plus prosaïquement aux spécialistes du retournement de veste. Ceux qui viennent du clan d’en face, mais qui pour de très nobles raisons morales (bien sûr) renient ce qu’ils ont fait et dit pendant des années pour se rallier à ce qu’ils ont combattu pendant le même temps, pour servir bien sûr leur commune (non, non, pas leurs intérêts !) et tenter d’occuper un rôle à la mesure (ou à la démesure) de leur ambition. La liste Alduy-Pujol n’est pas en reste dans cette pratique aussi, et ils trouvent régulièrement des hommes et de femmes de peu de foi qui pour quatre sous et un peu de gloriole vont aller sans vergogne à la soupe. La force des principes, l’attachement aux valeurs, la fidélité aux engagements… A la trappe !
J’ai la faiblesse de penser qu’on ne régénèrera pas la vie politique de ce pays avec des pratiques d’un autre âge qui sont aux antipodes des enjeux d’importance qui concernent la gestion de nos communes, comme la gestion du pays. Il revient à l’électeur de jouer pleinement son rôle en exigeant clarté des discours et rectitude des engagements : la démocratie n’est pas un don du ciel, mais une lente conquête, jamais totalement aboutie.
On peut sans doute regretter que les forces progressistes donnent ici ou là le sentiment d’avoir du mal à dégager une ligne claire (je pense en particulier aux difficultés que connaît le Front de Gauche et aux aléas, malheureusement habituels,  de l’union avec l’ensemble des forces de gauche). Il n’en reste pas moins que face à des menaces réelles de l’extrême droite, face à l’esprit revanchard et rétrograde de la droite, face au sarkozisme mollasson à la sauce hollandaise, faisons la seule politique qui peut faire bouger les choses, celle d’un engagement résolu à gauche. RE-SO-LU ! Très-très loin des bassesses et de la servilité ambiantes.
Jean-Marie Philibert.

dimanche 12 janvier 2014

bons (?) voeux
















je voeux



Je vœux, tu vœux, il vœux !
Elle est sympathique la tradition qui veut que chaque passage à une nouvelle année s’accompagne de toute une sarabande de voeux pieux et moins pieux : les responsables politiques en tête, tout le monde veut avoir son espace et dire au bon peuple que 2014…. Gnagnagnagna.
J’y vois peut-être aussi comme une angoisse devant un temps inconnu dont on voudrait conjurer les emmerdouilles qu’il pourrait nous réserver.
J’y vois l’occasion de se donner un peu de force pour affronter un avenir qui a du mal à nous sourire et qui nous rendrait bien neu-neu si nous n’y prenions garde. Evitons donc de devenir neu-neu. Et convainquons-nous que la plus efficace  des décisions à prendre est celle de renoncer enfin à tous les renoncements pour aller enfin, enfin, enfin de l’avant.        
                                          (être ou ne pas être neu-neu)
Enfin construire, parce que nous ne vivons pas une époque drôle ! Peut-être, et plus sûrement, une drôle d’époque, dirons-nous, où prolifèrent ceux qui rêvent de nous empapaouter grave (je ne cite pas de noms, mais vous les connaissez et reconnaissez). Arrêtons de nous cacher, de nous laisser numériser, enfermer, étouffer. 
                          
 Parce que, quoi qu’en pensent les fils des puissants,  naître rien, c’est déjà quelque chose, de très précieux qu’il est de la plus haute importance de préserver.
.                    Toujours les grands mots ! Où veux-tu en venir ?
Mais à ça…. Prendre enfin la parole  et tenter de faire bouger le monde !                    


Pour trouver l’étoilenfin, oui, vous la connaissez, elle crèche quelque part tout près de nous dans la galaxie de l’utopie, et elle hante nos rêves les plus ambitieux. C’est notre énergie, notre sang, notre feu.  Je voeux, tu vœux, il voeux .
                                                                                                   
Jean-Marie Philibert.