les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mercredi 15 janvier 2014

Election



Résolu !
Dans ces temps préélectoraux nous allons retrouver les grands classiques des municipales, dans les discours, comme dans les comportements, avec l’ambition, non affichée bien sûr, mais néanmoins bien réelle, de tromper son monde, et de rester le khalife, ou de le devenir. La taille de la commune importe peu : de Finestret à Perpignan et au-delà, les constantes sont les mêmes.
Le local.
La première d’entre elles est de convaincre l’électeur que ce qui compte, ce qui comptera, ce n’est que le local, que dans ce local l’urgence immédiate est d’y vivre bien, que toute l’énergie de l’équipe municipale sera consacrée à ce noble dessein : vivre sans souci, comme un poisson dans l’eau,  les orteils en éventail, connaître le bonheur à Trifoullis-les Oies, ou ailleurs. Très loin de la politique politicienne, pleine de grands méchants encartés qui nous veulent du mal, qui veulent nous diviser avec des conflits qui nous dépassent et auxquels nous ne comprenons rien, innocents que nous sommes. Pas de gauche ou de droite, cette division d’un autre âge, qui a fait tant de mal. Rien que de la bonne volonté, du dévouement, de la générosité. Le degré zéro de la politique ! Noblement baptisé la défense des intérêts locaux.
Le floutage.
La démarche est aisée dans les petites communes, où le personnel politique putatif (ce n’est pas un gros mot) ne se bouscule pas toujours au portillon ; elle est un peu plus compliquée dans les communes plus importantes, où les enjeux de pouvoir sont plus conséquents et où toutes les sensibilités cherchent  à s’exprimer, où les clans, les rivalités sont inscrits dans la mémoire locale et sont régulièrement réactivés à chaque rendez-vous électoral. Là on assiste à une autre pratique très fréquente, le floutage de l’étiquette : ainsi tel candidat-maire de droite d’une grosse commune du département, va se revêtir subrepticement d’une sensibilité de gauche, invisible à l’œil nu (devinez qui !). Nous avons eu des experts en floutages, je pense à la famille Alduy, ne parlons pas du père, champion toutes catégories, mais contentons-nous du fils, ainsi lors des dernières municipales, celles des chaussettes, Jean-Paul Alduy faisait référence à son très lointain engagement adolescent à la gauche extrême pour casser son image de réactionnaire peu scrupuleux. Soyons donc attentifs à tous les flouteurs, vous verrez qu’ils vont foisonner.
Et le retournement de veste.

Et comme cela risque de ne pas suffire, pour brouiller un peu plus les pistes,  on va ouvrir très grandes les portes aux renégats, aux traitres, aux parjures, aux félons, plus prosaïquement aux spécialistes du retournement de veste. Ceux qui viennent du clan d’en face, mais qui pour de très nobles raisons morales (bien sûr) renient ce qu’ils ont fait et dit pendant des années pour se rallier à ce qu’ils ont combattu pendant le même temps, pour servir bien sûr leur commune (non, non, pas leurs intérêts !) et tenter d’occuper un rôle à la mesure (ou à la démesure) de leur ambition. La liste Alduy-Pujol n’est pas en reste dans cette pratique aussi, et ils trouvent régulièrement des hommes et de femmes de peu de foi qui pour quatre sous et un peu de gloriole vont aller sans vergogne à la soupe. La force des principes, l’attachement aux valeurs, la fidélité aux engagements… A la trappe !
J’ai la faiblesse de penser qu’on ne régénèrera pas la vie politique de ce pays avec des pratiques d’un autre âge qui sont aux antipodes des enjeux d’importance qui concernent la gestion de nos communes, comme la gestion du pays. Il revient à l’électeur de jouer pleinement son rôle en exigeant clarté des discours et rectitude des engagements : la démocratie n’est pas un don du ciel, mais une lente conquête, jamais totalement aboutie.
On peut sans doute regretter que les forces progressistes donnent ici ou là le sentiment d’avoir du mal à dégager une ligne claire (je pense en particulier aux difficultés que connaît le Front de Gauche et aux aléas, malheureusement habituels,  de l’union avec l’ensemble des forces de gauche). Il n’en reste pas moins que face à des menaces réelles de l’extrême droite, face à l’esprit revanchard et rétrograde de la droite, face au sarkozisme mollasson à la sauce hollandaise, faisons la seule politique qui peut faire bouger les choses, celle d’un engagement résolu à gauche. RE-SO-LU ! Très-très loin des bassesses et de la servilité ambiantes.
Jean-Marie Philibert.

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