les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 22 juillet 2014

l'ordre du monde



L’ordre du monde …
Votre hebdomadaire préféré, le TC, bien sûr, va marquer une pause ... estivale, pause méritée pour l’équipe qui, semaine après semaine, réfléchit, observe, questionne, débat, se frictionne de temps en temps pour tenter d’apporter une information fiable, politique et critique sur la vie du département et bien au-delà, dans un univers médiatique où la profusion le dispute à la confusion et où le nivellement des consciences semble un univers indépassable.. Nous, au TC, on aime bien le dépassement, mais on n’a pas toujours les forces, la place, le temps d’oser tous les dépassements intempestifs qui répondraient à nos ambitions. Alors à la veille de quelques semaines de silence, je m’autorise un pot-pourri de dépassements en tous genres, histoire de rattraper quelques actes manqués. Il y en aura pour tous les goûts.
Foutage de gueule.
L’Europe s’élargit, se construit, comme elle peut, impose ses règles aux états et son austérité aux peuples, elle aide la finance internationale à imposer son ordre, l’Otan à jouer aux gendarmes du monde, elle dit combattre les paradis fiscaux et va imposer un ex-premier ministre d’un paradis fiscal le luxembourgeois, Jean Pierre Junker, comme président de la commission. Paradoxe ou foutage de gueule !  Que le citoyen européen se sente peu concerné par cette tambouille est un encouragement à continuer sur la même voie qui rassemble de la droite à la gauche sauce Hollande-Valls. Comme nous sommes déniaisés depuis quelques lustres, nous savons qu’il n’y a rien à attendre de cette « gauche-là », si ce n’est à travailler pour qu’un discours progressiste sur l’Europe devienne de plus en plus audible.
Les tartuffes.
Le peuple palestinien subit une nouvelle agression de l’armée israélienne : Gaza  n’est plus seulement la plus grande prison à ciel ouvert du monde, elle est en plus la cible de bombardements incessants et d’interventions terrestres d’une violence inouïe. Et cela au moment où les forces palestiniennes avaient trouvé le chemin de la réconciliation, au moment où les espoirs de paix n’étaient plus totalement chimériques. Parait-il que les Israéliens ciblent les victimes : il s’agirait des lanceurs de roquettes du Hamas. A voir l’âge de certaines victimes, on lance les roquettes très jeunes à Gaza. En Israël et chez tous leurs soutiens, les tartuffes prolifèrent qui tentent de confondre victimes et bourreaux. Faut-il s’étonner si le tandem Valls-Hollande est à classer dans la catégorie « tartuffes » et est plus enclin à interdire les manifestations de soutien au peuple palestinien qu’à œuvrer efficacement à la construction difficile d’une paix durable.
Les gentils et les méchants.
En Ukraine, règne une certaine agitation, on peut même parler de confusion, de menaces d’éclatement de ce pays en proie à de graves violences, là aussi l’Europe a apporté sa pierre à la division, en jouant aux oies les plus blanches possible, bien sûr ! On pourrait penser les compagnies aériennes assez sages pour éviter de traverser le ciel d’un pays dangereux. Que nenni ! Que pensez-vous qu’il arrivât : un missile a atteint un avion malaisien. Mais les vieux réflexes ont ressurgi : c’est un coup des russes. Ah ! Ceux-là le jour où ils ne feront plus de bêtises, ils vont nous manquer.
Un monde où il n’y aurait que des gentils et des méchants et quelques milliards d’ « humains » vaillants, dociles, prêts à travailler pour presque rien, sourds, muets et aveugles  pour laisser les gentils s’occuper de l’ordre des choses. Hollande, il serait bien sûr du côté des gentils et Valls aussi, mais lui il aurait le droit de garder l’air méchant. Ce serait la nouvelle formule de la lutte des classes, formule rue de Solferino !
Ils ne sont pas seuls.
Pendant ce temps, la Grèce, le Portugal, l’Espagne poursuivent leur cure d’amaigrissement, dans le silence et la résignation (c’est ce que les gentils espèrent), la France s’enfonce dans la crise, l’UMP dépense les derniers sous qui lui restent, le F ront de gauche rêve à un destin de phénix capable de renaître de ses cendres, le Front national est en embuscade, les intermittents poursuivent leur lutte et interviennent dans beaucoup de spectacles pour la faire partager. A entendre les applaudissements qui ponctuent leurs propos, ils ne sont pas seuls… L’ordre du monde… et ceux qui le contestent.
Jean-Marie Philibert.

dimanche 13 juillet 2014

le défi



Le défi.
Un rendez-vous manqué : pouvait-il en être autrement de la conférence sociale à la sauce Valls-Hollande?
Surtout après les mouvements à la SNCF, surtout en plein cœur de la bataille des intermittents, surtout face aux abandons, de la part du pouvoir, dont la SNCM est lobjet.
La capacité du gouvernement à mettre en œuvre une politique sociale digne de ce nom sarrête aux portes du MEDEF et aux oukases de son saint patron Gattaz 2.
Des couleurs sociales ?
La conférence sociale avait été annoncée à grands renforts de messages politico-publicitaires, elle devait être un grand moment de dialogue, après une période dagitation forte, elle aurait pu apporter calme et sérénité. Elle devait permettre de lancer les suites du pacte de responsabilité, par exemple la  mise en œuvre des mesures envisagées sur la prise en compte de la pénibilité dans le travail. Elle devait peindre de couleurs un peu plus sociales les premiers temps du gouvernement Valls qui en manquaient étrangement.
Et puis patatrac : rien ne marche comme prévu. Discuter de la pénibilité, Gattaz ne veut plus. Il voulait, il y a quelque temps, mais cest fini. Imaginer quil soit contraint de lâcher un petit quelque chose, même pour ceux qui ont les boulots les plus durs, ça le met en transe. Il a donc écrit à Manuel Valls pour lui imposer de supprimer de lordre du jour cette discussion et lautre dobéir, comme si le parti socialiste ne pouvait pas faire autrement que de prendre ses ordres au Medef.
On a les amis quon mérite.
La lutte des classes, cest dun démodé ! On a les amis quon mérite. Même la CFDT est en colère, cest dire limportance de la reculade. Les représentants des salariés les plus déterminés (CGT, FO, FSU et Solidaires), placés devant le fait accompli, ont refusé de cautionner une telle rencontre et nont pas participé aux travaux dune conférence  vidée de son contenu.
Les autres ont choisi davaler la nouvelle pilule, même amère, et sont restés fidèles à leur rôle de faire-valoir dune politique sociale,. qui na plus grand chose de social, mais qui peut aider Hollande et son team denfer à passer l’été et à se projeter dans des projets  pour la rentrée. Il y en a un qui vaut son pesant de cacahouètes, il a été annoncé par Valls en fin de conférence, cest louverture de nouvelles discussions sur la modernisation du dialogue social. Il est interdit de rire !
De conférence en conférence : les chemins qui ne mènent nulle part.
Il nest donc rien sorti de sérieux de la conférence sociale, si ce nest que pour Hollande, cest la seule méthode possible (« pour faire avancer notre pays et les réformes » dit-il) qui ne conduise à rien qu’à une prochaine conférence sociale dont on peut craindre quelle ne conduise, elle aussi, à rien dautre quune énième conférence sociale.
Il faut en espérer (cest le message des batailles en cours) que les salariés, les précaires, les intermittents, les chômeurs, les sans-droits, les exclus de tous poils, les jeunes dans la galère, les moins jeunes dans la misère ne trouvent saumâtre la méthode qui consiste à les prendre pour des imbéciles de la part dun pouvoir qui nest ni le premier ni le dernier à tenter de les mettre au pas.
Quil se prétende de gauche ne change rien aux enjeux dune lutte qui doit se renforcer, sorganiser, sinventer au quotidien dans la mise en œuvre dune solidarité forte et solide, dune démocratie sociale où le syndicalisme qui a lambition de participer à la transformation de la société (le seul à mes yeux digne de ce nom) devra nécessairement agir en convergence avec tous ceux qui, dans le peuple, luttent, tout simplement pour la justice et le progrès. Cest sans doute plus compliqué que ça en a lair, mais les défis sont faits pour être relevés.
Jean-Marie Philibert.