les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

dimanche 13 juillet 2014

le défi



Le défi.
Un rendez-vous manqué : pouvait-il en être autrement de la conférence sociale à la sauce Valls-Hollande?
Surtout après les mouvements à la SNCF, surtout en plein cœur de la bataille des intermittents, surtout face aux abandons, de la part du pouvoir, dont la SNCM est lobjet.
La capacité du gouvernement à mettre en œuvre une politique sociale digne de ce nom sarrête aux portes du MEDEF et aux oukases de son saint patron Gattaz 2.
Des couleurs sociales ?
La conférence sociale avait été annoncée à grands renforts de messages politico-publicitaires, elle devait être un grand moment de dialogue, après une période dagitation forte, elle aurait pu apporter calme et sérénité. Elle devait permettre de lancer les suites du pacte de responsabilité, par exemple la  mise en œuvre des mesures envisagées sur la prise en compte de la pénibilité dans le travail. Elle devait peindre de couleurs un peu plus sociales les premiers temps du gouvernement Valls qui en manquaient étrangement.
Et puis patatrac : rien ne marche comme prévu. Discuter de la pénibilité, Gattaz ne veut plus. Il voulait, il y a quelque temps, mais cest fini. Imaginer quil soit contraint de lâcher un petit quelque chose, même pour ceux qui ont les boulots les plus durs, ça le met en transe. Il a donc écrit à Manuel Valls pour lui imposer de supprimer de lordre du jour cette discussion et lautre dobéir, comme si le parti socialiste ne pouvait pas faire autrement que de prendre ses ordres au Medef.
On a les amis quon mérite.
La lutte des classes, cest dun démodé ! On a les amis quon mérite. Même la CFDT est en colère, cest dire limportance de la reculade. Les représentants des salariés les plus déterminés (CGT, FO, FSU et Solidaires), placés devant le fait accompli, ont refusé de cautionner une telle rencontre et nont pas participé aux travaux dune conférence  vidée de son contenu.
Les autres ont choisi davaler la nouvelle pilule, même amère, et sont restés fidèles à leur rôle de faire-valoir dune politique sociale,. qui na plus grand chose de social, mais qui peut aider Hollande et son team denfer à passer l’été et à se projeter dans des projets  pour la rentrée. Il y en a un qui vaut son pesant de cacahouètes, il a été annoncé par Valls en fin de conférence, cest louverture de nouvelles discussions sur la modernisation du dialogue social. Il est interdit de rire !
De conférence en conférence : les chemins qui ne mènent nulle part.
Il nest donc rien sorti de sérieux de la conférence sociale, si ce nest que pour Hollande, cest la seule méthode possible (« pour faire avancer notre pays et les réformes » dit-il) qui ne conduise à rien qu’à une prochaine conférence sociale dont on peut craindre quelle ne conduise, elle aussi, à rien dautre quune énième conférence sociale.
Il faut en espérer (cest le message des batailles en cours) que les salariés, les précaires, les intermittents, les chômeurs, les sans-droits, les exclus de tous poils, les jeunes dans la galère, les moins jeunes dans la misère ne trouvent saumâtre la méthode qui consiste à les prendre pour des imbéciles de la part dun pouvoir qui nest ni le premier ni le dernier à tenter de les mettre au pas.
Quil se prétende de gauche ne change rien aux enjeux dune lutte qui doit se renforcer, sorganiser, sinventer au quotidien dans la mise en œuvre dune solidarité forte et solide, dune démocratie sociale où le syndicalisme qui a lambition de participer à la transformation de la société (le seul à mes yeux digne de ce nom) devra nécessairement agir en convergence avec tous ceux qui, dans le peuple, luttent, tout simplement pour la justice et le progrès. Cest sans doute plus compliqué que ça en a lair, mais les défis sont faits pour être relevés.
Jean-Marie Philibert.







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire