les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 1 juillet 2014

le peuple



Le peuple, le front et le prince moderne.
Si vous avez besoin de donner un contenu concret au mot populaire, je vous conseille d’aller faire un tour au Bocal du Tech, à la fin du mois de juin quand s’y tient la fête du Travailleur Catalan, le mot populaire s’y pare de toutes ses nuances, et dans un contexte politique peu folichon, cela fait du bien et peut aider à remettre les idées en place. Non ! Non ! Le peuple n’a pas fui … puisqu’il est là, au rendez-vous de ceux qui refusent la résignation. Le peuple n’a pas divorcé d’avec la politique … puisqu’il vient à une fête éminemment politique aux antipodes du social-libéralisme que la majorité gouvernementale tente de promouvoir. Le peuple serait-il têtu ?
Le désordre des choses.
Le peuple n’aurait-il pas compris que ce qu’on lui serine à longueur d’antenne, (qu’il faut réduire les déficits publics, bloquer les salaires, accepter le chômage et la précarité, vivre avec la crise et son cortège de misères, et accepter les divisions sociales …) est inscrit dans un désordre des choses auquel il ne faut pas toucher. Le peuple ne serait-il pas capable de comprendre qu’il est vain de parler de transformations sociales ? Que prendre aux riches pour donner à ceux qui n’ont rien ou peu est un sacrilège ? Que le patron est la figure moderne du saint ou du dieu antique et que saint Gattaz domine le mont Olympe de sa toute puissance.
Visiblement le peuple n’a pas compris !
Les incompréhensions.
Certes les élections municipales et européennes récentes ont montré de sa part des incompréhensions, des comportements parfois destructeurs et dangereux, plus généralement un désintérêt grave pour la chose publique (sans doute à la hauteur des espoirs déçus et des difficultés vécues). On peut avoir aussi le sentiment qu’il a été plus spectateur qu’acteur dans les mouvements sociaux qui ont émaillé la dernière année … et les conséquences ne se sont pas fait attendre. On peut déplorer la difficulté du syndicalisme à dépasser ses divisions et à s’unir. On peut ne pas comprendre ceux qui renoncent à la lutte au nom du réalisme … ou du copinage politique.
On se doute des difficultés de ceux qui veulent que la gauche, la vraie, fasse de la transformation de la société, de la réduction des inégalités, du bien-être du peuple et de l’émancipation de la classe ouvrière son horizon immédiat, ait à affronter quelques obstacles pour dresser des perspectives qui rassemblent, qui aient du sens et de la force ! Cela impose de sortir de sa tanière, de son trou, de sa boutique, de ses craintes.
Régénérer.
Quelle autre ambition que celle de faire front ! Mais pas n’importe comment, si l’on veut redonner confiance à ce peuple que les différentes forces politiques cherchent à capter pour le détourner de son ambition transformatrice. Le front du peuple est au cœur de l’ambition de ceux qui veulent régénérer une démarche politique qui entraîne  les masses, les gens, les victimes et les exclus, les salariés et les chômeurs, les jeunes en attente d’un avenir et les retraités qui veulent avoir de quoi vivre, tous ceux qui depuis trop de temps ont appris, à leurs dépens, à faire le gros dos, devant les difficultés de l’heure.
Le front du peuple, il y faut du monde, un parti, des partis, rassembleurs et rassemblés, des groupes, des citoyens organisés ou pas, une volonté forcenée d’ouverture aux convergences en tous genres, un sens très aigu de la solidarité, une ambition démesurée (comme toute ambition qui se respecte) et une idée fixe : ne plus subir et donc changer !
Gramsci, un des premiers dirigeants du parti communiste italien que le régime fasciste italien avait condamné à 20 ans de prison, décrivait le rôle du parti capable de renverser le cours de l’histoire, comme celui d’un Prince moderne. Le front du peuple ne pourrait-il pas être notre prince moderne à nous.
Jean-Marie Philibert.

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