les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 15 juin 2015

manuel fait des bêtises



Manuel fait des bêtises…

Le fait d'être premier ministre ne vous met à l'abri de faire des bêtises et même de les faire à répétition : Manuel Valls en a fait la démonstration lors d'un de ces derniers week-end. Et quand on veut jouer au rigoureux, à l'exemplaire, à  l'incorruptible, la chute est d'autant plus grande. On rigole dans les chaumières !
Retour sur les faits : le congrès du PS est réuni à Poitiers. Après des tergiversations à n'en plus finir une majorité a fait de Cambadelis son champion, a apporté son soutien à la politique menée par Hollande et Valls, a limité la casse du côté des frondeurs. Le congrès ronronne, (certains ont même affirmé s’ennuyer ferme), mais il n'hésite pas à faire une standing ovation au président (absent) et au premier ministre (présent, mais pas pour longtemps), avant de continuer à ronronner. Valls lui ne ronronne pas, il est à Poitiers, mais il a la tête ailleurs, à Berlin où va se jouer la finale de la coupe des champions. Il piaffe d'aller soutenir le Barça face à la Juve. Et que je te plante tous Mes camarades en train de disserter sur le bien-fondé de toutes les couleuvres à faire avaler à Mon bon peuple, pour prendre avec Ma suite un avion de Ma république et rejoindre dare dare Berlin en ayant soin de ne pas oublier d'embarquer Mes deux rejetons à qui j’offrirai ainsi, en direct live,  l'occasion de voir la fine fleur des footeux mondiaux.
Aux frais de la princesse… Marianne
D'une pierre, il est agréable de faire plusieurs coups, de joindre l'utile, le politique, à l'agréable, le foot, sans oublier la famille... Et aux frais de la princesse, même si elle s'appelle Marianne !
Le seul problème est que tout cela est public, que tous les camarades ne sont pas nécessairement des imbéciles, que tous les citoyens ont entendu les discours de Valls sur l'impératif des restrictions budgétaires, sur les sacrifices à faire, sur la rigueur à renforcer, Ne voilà-t-il pas qu'il s'offre une escapade à 20 000 euro, lui le chantre de l'austérité .... pour  les autres ? Et que la main prise dans le pot de confiture, il se mettrait presque en colère pour nous faire comprendre qu'on n'a pas à se mêler de la façon dont il dilapide les fonds publics. Tous les collaborateurs s'y mettent pour défendre l'indéfendable. "La présence des enfants du premier ministre n'implique aucun surcoût. Si l'avion était allé à Berlin sans les enfants le prix aurait été le même."
Personne ne semble convaincu de la force de l'argument puisqu'il est question de rembourser les deux places.
Les cerises sur le gâteau
Je crains que ce ne soit qu'une toute petite partie visible de la gabegie dans la gestion des fonds publics. Mais comme tout acte politique elle a du sens pour tous ceux qui, confrontés à la maigreur de leurs budgets (école, hôpitaux et services publics), comme à celle de leurs comptes en banque privé, tirent le diable par la queue, comme on dit. Mais trêve de critique, cette escapade berlinoise était de la plus haute importance, il fallait que Valls discute avec Platini de l'organisation de l'euro 2016.  C'était la cerise sur le gâteau du foutage de gueule !
Et les bêtises, comme les emmerdements, volent en escadrille : de retour de Berlin, Valls a donné un nouvel aperçu de son savoir-faire en faisant évacuer avec toute la douceur dont la police est capable dans les grands moments un campement de migrants soutenus par des élus de la gauche de la gauche. Même au PS on est gêné aux entournures. Il fallait sans doute montrer que le gouvernement et son chef sont des gens sérieux fermes et décidés, des adversaires résolus de l'immigration et qu'ils sont prêts à aller se perdre du côté des idées du FN.
Parait-il qu’une nouvelle bêtise est en préparation : l’utilisation du 49-3 pour faire passer la loi Macron ?
Conclusion
Quitter le congrès du PS pour faire le cador sur les stades avec l'argent public est une insulte aux camarades surtout quand on prône l'austérité pour tous ceux qui ont le moins, taper sur ceux qui n'ont plus rien que l'espoir d'un asile improbable est une faute, faire taire par des manœuvres insignes toute contestation politique est une erreur grave qui porte atteinte à la démocratie.
Jean-Marie Philibert.

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