Manuel fait des bêtises…
Le fait d'être premier
ministre ne vous met à l'abri de faire des bêtises et même de les faire à
répétition : Manuel Valls en a fait la démonstration lors d'un de ces derniers
week-end. Et quand on veut jouer au rigoureux, à l'exemplaire, à l'incorruptible, la chute est d'autant plus
grande. On rigole dans les chaumières !
Retour sur les faits : le
congrès du PS est réuni à Poitiers. Après des tergiversations à n'en plus finir
une majorité a fait de Cambadelis son champion, a apporté son soutien à la
politique menée par Hollande et Valls, a limité la casse du côté des frondeurs.
Le congrès ronronne, (certains ont même affirmé s’ennuyer ferme), mais il
n'hésite pas à faire une standing ovation au président (absent) et au premier
ministre (présent, mais pas pour longtemps), avant de continuer à ronronner.
Valls lui ne ronronne pas, il est à Poitiers, mais il a la tête ailleurs, à
Berlin où va se jouer la finale de la coupe des champions. Il piaffe d'aller
soutenir le Barça face à la Juve. Et que je te plante tous Mes camarades en
train de disserter sur le bien-fondé de toutes les couleuvres à faire avaler à
Mon bon peuple, pour prendre avec Ma suite un avion de Ma république et
rejoindre dare dare Berlin en ayant soin de ne pas oublier d'embarquer Mes deux
rejetons à qui j’offrirai ainsi, en direct live, l'occasion de voir la fine fleur des footeux
mondiaux.
Aux frais de la princesse… Marianne
D'une pierre, il est
agréable de faire plusieurs coups, de joindre l'utile, le politique, à
l'agréable, le foot, sans oublier la famille... Et aux frais de la princesse,
même si elle s'appelle Marianne !
Le seul problème est que
tout cela est public, que tous les camarades ne sont pas nécessairement des
imbéciles, que tous les citoyens ont entendu les discours de Valls sur
l'impératif des restrictions budgétaires, sur les sacrifices à faire, sur la
rigueur à renforcer, Ne voilà-t-il pas qu'il s'offre une escapade à 20 000
euro, lui le chantre de l'austérité .... pour
les autres ? Et que la main prise dans le pot de confiture, il se
mettrait presque en colère pour nous faire comprendre qu'on n'a pas à se mêler
de la façon dont il dilapide les fonds publics. Tous les collaborateurs s'y
mettent pour défendre l'indéfendable. "La présence des enfants du premier
ministre n'implique aucun surcoût. Si l'avion était allé à Berlin sans les
enfants le prix aurait été le même."
Personne ne semble
convaincu de la force de l'argument puisqu'il est question de rembourser les
deux places.
Les cerises sur le gâteau
Je crains que ce ne soit
qu'une toute petite partie visible de la gabegie dans la gestion des fonds
publics. Mais comme tout acte politique elle a du sens pour tous ceux qui,
confrontés à la maigreur de leurs budgets (école, hôpitaux et services publics),
comme à celle de leurs comptes en banque privé, tirent le diable par la queue,
comme on dit. Mais trêve de critique, cette escapade berlinoise était de la
plus haute importance, il fallait que Valls discute avec Platini de l'organisation
de l'euro 2016. C'était la cerise sur le
gâteau du foutage de gueule !
Et les bêtises, comme les
emmerdements, volent en escadrille : de retour de Berlin, Valls a donné un
nouvel aperçu de son savoir-faire en faisant évacuer avec toute la douceur dont
la police est capable dans les grands moments un campement de migrants soutenus
par des élus de la gauche de la gauche. Même au PS on est gêné aux entournures.
Il fallait sans doute montrer que le gouvernement et son chef sont des gens
sérieux fermes et décidés, des adversaires résolus de l'immigration et qu'ils
sont prêts à aller se perdre du côté des idées du FN.
Parait-il qu’une nouvelle
bêtise est en préparation : l’utilisation du 49-3 pour faire passer la loi
Macron ?
Conclusion
Quitter le congrès du PS
pour faire le cador sur les stades avec l'argent public est une insulte aux
camarades surtout quand on prône l'austérité pour tous ceux qui ont le moins,
taper sur ceux qui n'ont plus rien que l'espoir d'un asile improbable est une
faute, faire taire par des manœuvres insignes toute contestation politique est
une erreur grave qui porte atteinte à la démocratie.
Jean-Marie Philibert.
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