Préparons
ensemble le prochain chapitre
La plume, ou ce qu’il en reste, le clavier de l’ordi, c’est
comme un muscle, si vous le mettez au repos quelque temps le redémarrage sera difficile,
vous aurez des douleurs partout et vos performances seront modestes. C’est ce
que je ressens après une petite interruption de ce billet. Par contre si toutes
les semaines vous faites votre exercice
d’écriture, si vous exprimez sans retenue les humeurs qui vous agitent sur les
puissants du jour et leurs turpitudes, leurs coups fourrés, leur ambitions
jamais inassouvies d’éteindre vos espoirs, de désarmer vos solidarités, de vous
faire taire, vous aurez le sentiment que cet exercice est salutaire pour les
autres comme pour vous. Les plaisirs de l’écriture et ceux de la lecture
peuvent se rencontrer.
En piste donc, pour retrouver la force des mots, pour
construire les phrases qui vont nous aider à cerner le monde, à comprendre
un peu de la vie et, n’ayons pas peur de le dire, à faire de la politique avec
tous ceux qui luttent ici et maintenant. Même si la situation est d’un
compliqué à décourager Descartes lui-même.
Une issue
improbable
Pensez donc, il vous avait dit qu’il était l’ennemi de la
finance et que lui président ce ne serait pas comme avec l’autre … et puis très
vite vous avez compris que c’était du pareil au même. Le mou-mou et le faux dur
nous ont embarqués dans une même galère réactionnaire avec une incapacité
absolue de répondre aux besoins sociaux d’une société qui n’en peut plus.
Toujours plus d’austérité pour tous, sauf pour ceux qui ont de la tune. Avec
une seule perspective pour continuer : nous dire que si ce n’était pas eux ce
serait la fasciste d’à côté qui nous en ferait voir des pires. Si là-dessus
vous pimentez avec les vieux démons de la gauche de la gauche qui a du mal à
fabriquer de l’unité, avec ceux qui, au front de gauche, font dans le
cafouillage, avec les ambitions de
celui qui croit avoir raison tout seul, vous risquez de désespérer. C’est un
euphémisme de dire que l’issue de tout cela, à quelques mois des
présidentielles, est improbable.
Et pourtant
Dans ce maelstrom que le pouvoir tente d’opacifier un peu
plus encore par un état d’urgence qui sert surtout à gonfler les inquiétudes et
à dégonfler les libertés et les droits, le peuple se rassemble pour défendre un
code du travail menacé, de façon tenace et obstinée malgré la surdité du
pouvoir, malgré les menaces, en préservant un cadre unitaire qui montre la voie
de ce que pourrait être un syndicalisme retrouvé et qui fait plaisir à voir.
Tous les adeptes de la résignation qui, du patronat au syndicalisme mou, en
passant par nombre d’élus de droite et de « gôche » ont fait les
beaux jours des années précédentes jouent les étonnés devant une ardeur
retrouvée. Les raisons d’espérer sont dans cette démarche, dans les formes
qu’elle se donne, dans sa volonté d’aboutir. Dans le souci de définir ensemble
et lucidement cet avenir de progrès en
évitant tout racolage médiatique. Avec le peuple debout. La nuit comme le jour.
Agir et
écrire
Les raisons d’agir rejoignent les raisons d’écrire. Au TC
l’écriture nous ne l’aimons pas vaine et vide, limitée au pittoresque facile ou
aux faits divers qui ne sentent pas bon. Nous l’aimons en prise directe
avec un réel qui ne nous satisfait pas,
mais que nous pensons être en mesure de transformer (pas tout seul bien sûr),
mais avec tous ceux qui partagent ce qui est à la fois un espoir, une volonté
et une solidarité. C’est l’écriture du futur qui s’invente jour après
jour : au Bocal du Tech, par exemple dans quelques jours il nous reviendra
de rajouter un chapitre « Des 80 ans du journal à l’éternelle
jeunesse de la lutte d’aujourd’hui ». En attendant pour vous faire patienter
je vous offre ces quelques lignes, ma modeste contribution.
Jean-Marie Philibert.
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