les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

dimanche 29 mai 2016

les enclumes


Les enclumes

C’est pourtant le B.A.BA, celui que l’on tente d’inculquer aux enfants et que même les plus récalcitrants comprennent pour peu qu’ils aient une once de bon sens. Certes les enclumes avérées restent hors-jeu, mais une enclume ne trouve sa raison d’être que quand on lui tape dessus. Conclusion immédiate : ce sont des enclumes. Mais qui donc ? Je pense que vous avez deviné…

Faire des bêtises ça se soigne

En effet quand on a fait une bêtise, qu’elle est notoire, visible, énorme, la première des choses à faire c’est de tout tenter, et vite, pour la faire oublier, de faire gentil-gentil avec ceux que l’on a essayé de rouler dans la farine, d’en effacer les traces et d’en faire oublier jusqu’au souvenir, pour montrer qu’on a compris la leçon. Les enfants, les jeunes, les élèves, mais aussi les adultes, fonctionnent comme cela. Et après l’engueulade, après le petit moment de bouderie, on aura droit à un retour de flamme, à un regain d’intérêt qui vous montrera que vous avez réussi votre tâche pédagogique. Les bêtises peuvent rapprocher à condition de ne pas s’y enferrer.

Ce principe d’éducation, digne d’un ouvrage qu’on pourrait appeler « la pédagogie pour les nuls » est inconnu à l’Elysée, à Matignon, aux ministères du Travail, des Finances…

Dans ses nuits d’insomnie, j’imagine le François pensant, prostré, paralysé. … « Avec la loi El Khomry on en a fait une grosse, les syndicats le disent, le peuple ne cesse de la répéter, le pays se paralyse, les députés socialistes ont eu honte et peur de perdre leur siège, on me dit au fond du trou. Pour 2017, c’est râpé !!! Comment en est-on arrivé là ? J’ai tout raté… » Puis dans un sursaut d’orgueil : «Le ratage généralisé serait-il devenu ma raison d’être ? Non ! Je ne reculerai pas », affirme-t-il dans sa molle dignité. Sottise…

Face au taureau CGT

Pas très loin du côté de l’hôtel Matignon, l’atmosphère est aussi tendue, mais le Manuel, lui, trompe son anxiété en bougeant, en engueulant son monde, en convoquant les chefs de police pour leur dire de taper encore plus fort, en crachant sur le poste qui lui montre des images de manifestations. Des flashes lui traversent la tête : un taureau, avec à chaque corne un badge de la CGT, et lui la muleta à la main qui tente de dompter l’animal. «  Olé ! On ne recule pas ! » Sottise…

Dans les entourages, c’est la consternation. A la CFDT, c’est la cata. A droite on est partagé : « Laissons les faire le sale boulot et puis banco ! Mais il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps. » Chez Gattaz, brusquement on se réveille : « Mais le peuple ça existe donc ! » Chez les financiers on se demande si au bout du compte on ne va pas y laisser quelques plumes : « On en avait perdu l’habitude ». La sottise a un coût.

Tourneboulé

Le propre de  la bêtise (il n’y a rien de propre dans la bêtise, elle est même plutôt crade, c’est juste une façon de parler), est d’être excessivement facile d’accès, y compris chez les puissants, ou ceux qui se croient tels, de ne pas apparaître à première vue pour ce que l’on est, d’être facilitée par des flatteurs et des flagorneurs sans scrupule, de s’incruster comme une maladie incurable, de devenir une seconde nature qui imprègne tous vos comportements.

Elle emporte  tout sur son passage. Vous oubliez le peuple, vos promesses, votre haine de la finance, votre engagement à gauche. Vous ne savez plus ce qu’on appelle le code du travail. Vous n’avez plus aucun souvenir de ce que sont les travailleurs, la grève, les mouvements sociaux. Vous êtes dans l’incapacité absolue de retrouver le chemin de la raison. La bêtise vous a tourneboulé les neurones, les fastes du pouvoir et l’idéologie de la résignation, version PS, ont fait le reste. Vous êtes devenu une enclume.

Et on tapera dessus autant de fois que nécessaire jusqu’à ce que l’enclume retrouve enfin un brin de lucidité…

Jean-Marie Philibert.

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