les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 10 octobre 2016

drôle


Drôle …

La vie quotidienne, sociale, familiale, personnelle, politique peut être marquée du sceau de la drôlerie. Il nous arrive  de dire, de penser « c’est drôle ! » dans beaucoup de situations. Et même en bon roussillonnais (je ne crois pas que l’expression ait cours ailleurs), nous ajoutons « Oil ! C’est drôle ! » Nous pouvons même aller dans le cas de très lourde drôlerie jusqu’à« Oil-Oil-Oil ! Que c’est drôle ! »

Le plus drôle, le plus paradoxal, c’est qu’il peut arriver que la drôlerie ne soit pas drôle du tout et renvoie à la sinistrose ambiante. La drôlerie serait le nouveau viatique pour s’amuser de ce qui ne nous amuse plus. Mais qui peut avoir du sens. La preuve.

Tous ces pauvres

« -Vous avez vu madame Trucmuche tous ces pauvres devant le bureau de poste qui attendent l’ouverture pour toucher le RSA, ils faisaient la queue depuis plus d’une heure. Ils n’ont vraiment rien à faire. C’est drôle !

-Le plus drôle, madame Costeflouche, c’est que c’est notre argent qu’on leur distribue. Ils pourraient bien travailler, mais non, c’est drôle ils préfèrent attendre que ça leur tombe du ciel !

-Vous savez, ça ne me fait pas rire, quand je vois les impôts qui augmentent…

-Oil-Oil-Oil vous avez vu le fils de la voisine, madame Castagnole, la voiture qu’il a achetée, il est au chômage pourtant, c’est drôle…

-Moi à tous ces assistés, je leur couperai toutes les aides et je les mettrai au travail, ça leur ferait tout drôle…

-On vit une drôle d’époque, où on prend à ceux qui n’ont pas beaucoup comme nous pour donner à ceux qui ont encore moins, tout en permettant aux riches de l’être encore plus…

Ils sont drôles ces socialistes

-Ils sont drôles les socialistes ils font la politique des riches… et ils ont pas honte ! Et Hollande il serait prêt à continuer, même s’il nous fait celui qui n’a pas décidé… »

Madame Parvenu, dans sa toilette bling-bling, se mêle à la conversation :

« -Bonjour mesdames, je vous entends critiquer ce gouvernement, dire, du mal des riches et tout et tout…C’est votre droit, nous sommes en démocratie ; mais avec mon mari on a du bien parce que l’on a travaillé dur, qu’on a su faire de bons placements… et c’est drôle, je n’ai pas envie de protester moi ! »

Et la madame Costeflouche de penser très fort dans sa tête : Mon Dieu ! Mais pour qui elle se prend celle-là ! C’est drôle elle a pas été toujours aussi fière.

Macron, un drôle

« -Les socialistes, ils font ce qu’ils peuvent, et c’est drôle tout le monde leur en veut, mais ils sont drôlement compétents pour tous ceux qui veulent s’en donner la peine, comme mon Jordi de mari qui la fait tourner sa petite entreprise. Les gens n’ont pas encore compris que la droite et la gauche c’est presque pareil. Regardez Macron, il est beau garçon et il dit la même chose. Il ferait un président drôlement efficace. Il n’y a que ces drôles de coco pour encore croire le contraire… »

Et les drôles de coco

Un drôle de coco, en mission tractage sur le marché,  surprenant une aussi intense discussion politique ne peut se retenir d’intervenir dans ce drôle de débat : «  Oil ! Oil ! Oil ! C’est drôle, Mesdames, d’entendre autant de bêtises en si peu de temps… Mais le plus drôle c’est l’envie que ça me donne, moi drôle de coco, de renverser les lourdes bornes qui vous encombrent la tête. Et encore plus drôle encore, avec tous ceux qui souffrent, les drôles de coco veulent construire la nécessité d’un espoir, la volonté de rendre possible l’impossible et de mettre le monde et ceux qui l’habitent sur la voie d’une humanité digne. Et même ils ont demandé leur avis aux gens. Et même ils veulent un candidat commun pour le faire. Cela pourrait faire une drôle de révolution ! »

Jean-Marie Philibert




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