Drôle …
La
vie quotidienne, sociale, familiale, personnelle, politique peut être marquée
du sceau de la drôlerie. Il nous arrive
de dire, de penser « c’est drôle ! » dans beaucoup de situations.
Et même en bon roussillonnais (je ne crois pas que l’expression ait cours
ailleurs), nous ajoutons « Oil ! C’est drôle ! » Nous
pouvons même aller dans le cas de très lourde drôlerie
jusqu’à« Oil-Oil-Oil ! Que c’est drôle ! »
Le
plus drôle, le plus paradoxal, c’est qu’il peut arriver que la drôlerie ne soit
pas drôle du tout et renvoie à la sinistrose ambiante. La drôlerie serait le
nouveau viatique pour s’amuser de ce qui ne nous amuse plus. Mais qui peut
avoir du sens. La preuve.
Tous ces pauvres
« -Vous
avez vu madame Trucmuche tous ces pauvres devant le bureau de poste qui
attendent l’ouverture pour toucher le RSA, ils faisaient la queue depuis plus
d’une heure. Ils n’ont vraiment rien à faire. C’est drôle !
-Le
plus drôle, madame Costeflouche, c’est que c’est notre argent qu’on leur
distribue. Ils pourraient bien travailler, mais non, c’est drôle ils préfèrent
attendre que ça leur tombe du ciel !
-Vous
savez, ça ne me fait pas rire, quand je vois les impôts qui augmentent…
-Oil-Oil-Oil
vous avez vu le fils de la voisine, madame Castagnole, la voiture qu’il a
achetée, il est au chômage pourtant, c’est drôle…
-Moi
à tous ces assistés, je leur couperai toutes les aides et je les mettrai au
travail, ça leur ferait tout drôle…
-On
vit une drôle d’époque, où on prend à ceux qui n’ont pas beaucoup comme nous
pour donner à ceux qui ont encore moins, tout en permettant aux riches de
l’être encore plus…
Ils sont drôles ces
socialistes
-Ils
sont drôles les socialistes ils font la politique des riches… et ils ont pas
honte ! Et Hollande il serait prêt à continuer, même s’il nous fait celui
qui n’a pas décidé… »
Madame
Parvenu, dans sa toilette bling-bling, se mêle à la conversation :
« -Bonjour
mesdames, je vous entends critiquer ce gouvernement, dire, du mal des riches et
tout et tout…C’est votre droit, nous sommes en démocratie ; mais avec mon
mari on a du bien parce que l’on a travaillé dur, qu’on a su faire de bons
placements… et c’est drôle, je n’ai pas envie de protester moi ! »
Et
la madame Costeflouche de penser très fort dans sa tête : Mon Dieu !
Mais pour qui elle se prend celle-là ! C’est drôle elle a pas été toujours
aussi fière.
Macron, un drôle
« -Les
socialistes, ils font ce qu’ils peuvent, et c’est drôle tout le monde leur en
veut, mais ils sont drôlement compétents pour tous ceux qui veulent s’en donner
la peine, comme mon Jordi de mari qui la fait tourner sa petite entreprise. Les
gens n’ont pas encore compris que la droite et la gauche c’est presque pareil.
Regardez Macron, il est beau garçon et il dit la même chose. Il ferait un
président drôlement efficace. Il n’y a que ces drôles de coco pour encore
croire le contraire… »
Et les drôles de coco
Un
drôle de coco, en mission tractage sur le marché, surprenant une aussi intense discussion politique
ne peut se retenir d’intervenir dans ce drôle de débat : «
Oil ! Oil ! Oil ! C’est drôle, Mesdames, d’entendre autant de
bêtises en si peu de temps… Mais le plus drôle c’est l’envie que ça me donne,
moi drôle de coco, de renverser les lourdes bornes qui vous encombrent la tête.
Et encore plus drôle encore, avec tous ceux qui souffrent, les drôles de coco
veulent construire la nécessité d’un espoir, la volonté de rendre possible
l’impossible et de mettre le monde et ceux qui l’habitent sur la voie d’une
humanité digne. Et même ils ont demandé leur avis aux gens. Et même ils veulent
un candidat commun pour le faire. Cela pourrait faire une drôle de
révolution ! »
Jean-Marie
Philibert
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