les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 5 décembre 2016

ce qu'il aurait pu dire


Ce qu’il aurait pu dire

Pendant ces dernières années François Hollande nous a plus habitués au pire qu’au meilleur, son intervention du 1° décembre a quelque peu tranché, elle avait de la tenue. Mon mauvais esprit s’est plu à imaginer ce qu’il aurait pu dire… en pire.

Mes chers concitoyens, bonsoir, c’est François qui vous parle. Vous savez celui qui fait président normal, depuis quelque temps. Celui qui vous a fait quelques misères contre lesquelles vous regimbez en vain. Celui qui a un scooter et un pédalo. Celui qui parle trop aux journalistes du Monde. Et pas assez à la classe ouvrière. Celui qui vit des temps difficiles  dans ce palais de l’Elysée où les Brutus se multiplient pour me faire peur, pour que je rejoigne la Corrèze profonde, pour que je lâche les rênes d’un pouvoir que je n’ai jamais vraiment tenues.

Je doute

Je sens devant l’accumulation de pressions, de conseils, de critiques, d’hollandbashing qui prolifèrent que je dois parler. Je vous parle donc, mais c’est difficile parce qu’au moment où je vous parle, mon indécision naturelle ne m’a pas dit ce que je devais dire. Je doute, certes. Je sur-doute même.

Au fond, bien au fond,  je n’ai pas fait que des bêtises. Regardez Gattaz, il n’a jamais été aussi content. Ecoutez les patrons, ils rêvaient que l’on torde enfin le cou au code du travail, c’est fait. Regardez la droite, ils souhaitaient que je m’enlise dans une politique économique et sociale qui tournait le dos aux revendications des travailleurs (pour leur préparer le terrain sans doute), je me suis enlisé au-delà de toute espérance. J’ai déroulé le tapis rouge au plus à droite d’entre eux qui fut le premier surpris.

Reconnaissant

Même la Marine a de quoi être satisfaite, je lui ai laissé le créneau du discours populiste qui sent bon ses moules-frites ; et par moment j’ai même fait dans le racisme ambiant. C’était une erreur, sous le coup d’une émotion. Je m’en excuse. Mais elle a bien compris l’aide que je lui ai apportée. Je pense qu’elle, et tous les autres, m’en seront reconnaissants.

Mon naturel bonace me pousse toujours à aider mon prochain. C’est notre défaut majeur au parti socialiste, on veut toujours faire plaisir à tout le monde. Les seuls qui nous enquiquinent et qu’on n’écoute jamais ce sont les syndicalistes rouges et bornés. Beurk !

Etre ou ne pas être

Je cause, je cause, et je ne sais toujours pas où je vais. Je suis indéterminé, flottant, vague, nébuleux, flou… C’est quasiment philosophique. Comme Hamlet « Etre ou ne pas être … Partir ? Rester ? » Il me reste encore quelques lignes pour me décider. Profitons de ces instants de grâce où vous êtes pendus à mes lèvres, à mon visage, à mon air contrit, en vous demandant anxieusement « Il part ? Il reste ? ». Ces instants où vous m’écoutez enfin parce que vous avez compris que je ne vais pas parler pour ne rien dire. Ces moments où vous avez encore une fois peur que je vous déçoive.

Je sais, je sais, j’ai beaucoup déçu. Mais peut-être ce soir je  vous décevrai en vous annonçant que je…. ne sais pas encore. Cela ne devrait pas trop tarder. La page du TC se termine, les lecteurs du billet d’humeur de Philibert trouvent que ça suffit de tourner autour du pot.  Mes chers concitoyens, une conclusion s’impose… si peu que je me vois dans l’impossibilité de la formuler.

Pile ou face

Comment s’en tirer ?

Le hasard : Pile ou face…amstramsgam … une-souris-verte ?

L’engagement : cela me correspond si peu…

L’humour et la fuite : courage Fillon ! Ah ! Ah ! Elle est bonne n’est-ce pas ?

L’émotion : ne me quitte pas…

Ou bien le quotidien : ferme bien la porte en partant.

 Ça y est ! Je pars…

Jean-Marie Philibert

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