Ce qu’il
aurait pu dire
Pendant ces
dernières années François Hollande nous a plus habitués au pire qu’au meilleur,
son intervention du 1° décembre a quelque peu tranché, elle avait de la tenue.
Mon mauvais esprit s’est plu à imaginer ce qu’il aurait pu dire… en pire.
Mes chers concitoyens, bonsoir, c’est François qui vous
parle. Vous savez celui qui fait président normal, depuis quelque temps. Celui
qui vous a fait quelques misères contre lesquelles vous regimbez en vain. Celui
qui a un scooter et un pédalo. Celui qui parle trop aux journalistes du Monde.
Et pas assez à la classe ouvrière. Celui qui vit des temps difficiles dans ce palais de l’Elysée où les Brutus se
multiplient pour me faire peur, pour que je rejoigne la Corrèze profonde, pour
que je lâche les rênes d’un pouvoir que je n’ai jamais vraiment tenues.
Je doute
Je sens devant l’accumulation de pressions, de conseils, de
critiques, d’hollandbashing qui prolifèrent que je dois parler. Je vous parle
donc, mais c’est difficile parce qu’au moment où je vous parle, mon indécision
naturelle ne m’a pas dit ce que je devais dire. Je doute, certes. Je sur-doute
même.
Au fond, bien au fond,
je n’ai pas fait que des bêtises. Regardez Gattaz, il n’a jamais été
aussi content. Ecoutez les patrons, ils rêvaient que l’on torde enfin le cou au
code du travail, c’est fait. Regardez la droite, ils souhaitaient que je
m’enlise dans une politique économique et sociale qui tournait le dos aux revendications
des travailleurs (pour leur préparer le terrain sans doute), je me suis enlisé
au-delà de toute espérance. J’ai déroulé le tapis rouge au plus à droite
d’entre eux qui fut le premier surpris.
Reconnaissant
Même la Marine a de quoi être satisfaite, je lui ai laissé le
créneau du discours populiste qui sent bon ses moules-frites ; et par
moment j’ai même fait dans le racisme ambiant. C’était une erreur, sous le coup
d’une émotion. Je m’en excuse. Mais elle a bien compris l’aide que je lui ai apportée.
Je pense qu’elle, et tous les autres, m’en seront reconnaissants.
Mon naturel bonace me pousse toujours à aider mon prochain.
C’est notre défaut majeur au parti socialiste, on veut toujours faire plaisir à
tout le monde. Les seuls qui nous enquiquinent et qu’on n’écoute jamais ce sont
les syndicalistes rouges et bornés. Beurk !
Etre ou ne
pas être
Je cause, je cause, et je ne sais toujours pas où je vais. Je
suis indéterminé, flottant, vague, nébuleux, flou… C’est quasiment
philosophique. Comme Hamlet « Etre ou ne pas être … Partir ?
Rester ? » Il me reste encore quelques lignes pour me décider.
Profitons de ces instants de grâce où vous êtes pendus à mes lèvres, à mon
visage, à mon air contrit, en vous demandant anxieusement « Il part ?
Il reste ? ». Ces instants où vous m’écoutez enfin parce que vous
avez compris que je ne vais pas parler pour ne rien dire. Ces moments où vous
avez encore une fois peur que je vous déçoive.
Je sais, je sais, j’ai beaucoup déçu. Mais peut-être ce soir
je vous décevrai en vous annonçant que
je…. ne sais pas encore. Cela ne devrait pas trop tarder. La page du TC se
termine, les lecteurs du billet d’humeur de Philibert trouvent que ça suffit de
tourner autour du pot. Mes chers concitoyens,
une conclusion s’impose… si peu que je me vois dans l’impossibilité de la
formuler.
Pile ou
face
Comment s’en tirer ?
Le hasard : Pile ou face…amstramsgam …
une-souris-verte ?
L’engagement : cela me correspond si peu…
L’humour et la fuite : courage Fillon ! Ah !
Ah ! Elle est bonne n’est-ce pas ?
L’émotion : ne me quitte pas…
Ou bien le quotidien : ferme bien la porte en partant.
Ça y est ! Je
pars…
Jean-Marie Philibert
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