les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 12 décembre 2016

la grande métamorphose


La grande métamorphose





Un des signes que nous vivons des temps troublés : tout bouge à la vitesse grand V. N’évoquons que pour mémoire toutes les technologies qui si tôt apparues se retrouvent dans les marchés aux puces de France et de Navarre. Regardons, par exemple, le visage des villes : des centres urbains anciens, actifs et beaux sont devenus des morts-vivants. Observons la vie paysanne qui a animé pendant des siècles nos campagnes, nos montagnes : des friches, des larmes et des souvenirs. Attachons-nous aux rapports humains, aux relations que les femmes, les hommes pouvaient nouer dans les lieux publics, sur les places, dans les rues, lieux de convivialité… Actuellement ils sont traversés par des zombies solitaires  qui surtout ne regardent pas leur voisins pour se concentrer sur leurs téléphones portables qui leur permettent de dire qu’ils vont incessamment rentrer à la maison.

Ne plus savoir qui est qui

Mais nos modes de vie ne sont pas les seuls à subir la grande métamorphose : les êtres que nous sommes, ne sont plus exactement ce qu’ils sont, comme emportés dans un tourbillon qui nous conduit à ne plus exactement savoir qui est qui.

Certes la transparence absolue n’a jamais été de mise, et le changement, c’est la vie. Mais la convergence d’évolutions brutales qui tourneboulent toute une société est une caractéristique actuelle. Et la vie politique nous en offre une animale illustration.

La chienne est une oie

Observons l’échiquier politique, la Marine le Pen n’est plus le roquet fascisant et aboyeur qui n’a de cesse de faire peur à tout ce qui l’approche pour préserver l’enclos barbelé que son père avait construit pour elle, elle y avait rassemblé des chiens tous aussi patibulaires les uns que les autres, et ils y menaient une sinistre sarabande. Tout ça a totalement disparu, la chienne est devenue oie blanche qui s’offre à tous les regards pour dévoiler sa séduction, sa grâce et sa pureté. (Enfin faut aimer l’esthétique « oie »!)

Les pioupious et l’aigle

Le discret Fillon, ombrageux homme de l’ombre, collaborateur silencieux, est devenu en quelques semaines un chef de guerre sociale, intrépide et inspiré. Vous allez voir ce que vous allez voir ! Juppé et Sarkozy ont déjà vu s’effondrer leur surpuissance : les cadors ont perdu leur superbe, leur faconde et leurs illusions. Ils croyaient être tout, ils ne sont rien. Les paons deviennent vulgaires pioupious pendant que la pie voleuse se prend pour un aigle.

Quant à la biche Macron qui nous la jouait façon bambi. « Je vais enjoliver vos vies, vous envelopper d’une atmosphère féérique, vous faire croire au père Noël quel que soit votre âge ». Les propos qu’elle tient sont d’une vieillerie sans nom : « la gauche et la droite c’est tout comme, et je suis les deux à la fois ». Ils  la transforment inexorablement en vieille bique gâteuse. Son temps est compté, tant et si bien qu’il n’est pas sûr qu’elle vive encore à la fin de ce billet d’humeur.

Anda toro

Un animal quasi sauvage ne cessait de s’agiter dans le toril : Torrrro Manuelito ! Il n’attendait pas que las muletas s’agitent pour charger. Il avait fait fuir de l’arène tous ceux qui voulaient l’approcher. Il fonçait cornes en avant sur toutes les banderoles syndicales qu’il voyait et qu’il déchirait rageusement, il était arrogant, vindicatif et fier… Ne voilà-t-il pas qu’il a perdu en quelques heures los cojones de son arrogance. Il est devenu doux comme un agneau. On lui donnerait le bon dieu sans confession. Avec tous les agneaux, l’âne, marie, joseph, et le caganer,  on pourrait même le mettre dans la pessebre de noël. C’est la saison. Le taureau devenu bœuf décoratif !

Mais on le mettrait à gauche du petit jésus. Parce que Manuelito est à gauche, bien sûr. C’est grâce à ce genre de petits détails que, dans le monde de la grande métamorphose, on ne se perd pas tout à fait.

Jean-Marie Philibert

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