les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mercredi 21 février 2018

le bac nouveau: un chiffon ?


Le bac nouveau : un chiffon ?

Une des grandes acrobaties à laquelle se livre le gouvernement et plus particulièrement son ministre de l’éducation est de mettre en œuvre des réformes, qui sont censées améliorer une situation déficiente avec le souci que le grand public, comme on dit, y voit des améliorations tangibles par rapport à ce qui existe et, sous ces apparences flatteuses, comme un mauvais commerçant qui ne pense qu’à se débarrasser de ses vieux rossignols, de fourguer une marchandise frelatée, qui traîne dans les poubelles du ministère depuis des lustres, et qui enfoncera toujours un peu plus le service public dans les difficultés et l’austérité.

 Ce qui se prépare pour les lycées et le baccalauréat est de cet ordre-là.

Un formidable besoin de formation

Il y a un formidable besoin de formation dans le pays, pour beaucoup de familles et de jeunes, elle est l’arme essentielle pour asseoir un avenir qui échapperait un peu aux incertitudes de la précarité. Aujourd’hui la mixité sociale, le vivre ensemble, la démocratisation, la réussite pour le plus grand nombre, le maintien et le renforcement d’enseignements de haut niveau, en prise directe avec les réalités d’aujourd’hui, la mise en œuvre de méthodes de travail modernes et adaptées, la force et la valeur des diplômes obtenus pour favoriser toutes les poursuites d’études supérieures possibles, l’élitisme républicain devraient être les soucis majeurs d’un ministre conséquent. Avec l’ambition de s’attaquer à l’opacité d’un système, à ses divisions, ses ségrégations, ses lourdeurs. Comment un ministre, qui, de plus, a connu l’institution à différents postes éminents de responsabilité, peut-il oublier qu’il faut y mettre de la clarté, de la stabilité… et aussi des moyens humains et matériels.

Il fait le contraire.  Il est le roi de l’esbroufe !

Ça a commencé avec le supérieur dont on se sert pour bien faire comprendre aux futurs bacheliers que le bac n’est plus le sésame qui ouvre les portes de l’université. Le droit d’entrer à l’université avec le bac, c’est fini. « Parcoursup » est fait pour ça : le bac n’ouvre aucun droit. Il pouvait donner le sentiment d’avoir perdu de sa valeur. Là il a tout perdu. Il n’est rien.

Blanquer attaque son caractère national, général, anonyme, juste, clairement identifié, aux disciplines équilibrées (le plus souvent). En le découpant en tranche, du français en fin de première, des épreuves de spécialités au milieu de la terminale, plus le contrôle continu toute l’année, enfin, la philo, et le grand oral (la grande nouveauté !) en juin, on fabrique une usine à gaz qui contraindra les enseignants à passer leur temps en évaluation au détriment de la formation.  Les notes des disciplines hors examen intervenant pour 40 % : le bac deviendra un diplôme local et accroîtra les discriminations entre les lycées. Les bahuts « populaires » le seront un peu plus, les élitistes le seront toujours plus et les établissements privés  utiliseront tous les subterfuges pour attirer la clientèle fortunée.

Librement vers l’incohérence

De plus dans un monde où la part de la science est de plus en plus grande quelle aberration que de sortir du tronc commun, dès la première, les maths, la physique, la SVT. Mais les lycéens auront librement ( ?) choisi eux-mêmes un enseignement à la carte, modulaire, comme on dit, où les séries auront disparu, où le futur bachelier picorera de ci de là des embryons de savoirs et de formations dont la cohérence risque de poser problème. Malheur à ceux qui auront fait les mauvais choix. Une architecture telle qu’elle ne sera comprise que par les initiés. Il va sans dire que tous les lycées n’auront pas la possibilité d’offrir tous les choix : il y aura les riches et les autres. Avec à l’arrivée, pour tous,  moins d’heures d’enseignements, donc des postes en moins et le contrat rempli pour le ministre de réduire le nombre de fonctionnaires.

Il commence dès 2018 en diminuant le nombre de postes aux concours.

Une des clefs pour juger la réforme est là. Toujours rogner sur les dépenses tout en faisant croire qu’on fait le maximum et ripoliner la façade au nom d’une réforme in-con-tour-na-ble. Dont la jeunesse de ce pays fera les frais. Rien que cela !

Jean-Marie Philibert.

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