Mai 68 : A vos plumes !
Un billet d’humeur précédent, celui consacré à la
commémoration du cinquantenaire de Mai 68, a eu quelques échos ; nous a
été suggérée l’idée de ne pas en rester là et de profiter de l’occasion pour
donner la parole à tous ceux qui estiment avoir un témoignage à apporter, un
souvenir à faire revivre, des éléments d’analyse à proposer à la lumière de ce
qu’ils ont vécu, vu, entendu au cours de ce qui reste comme un mouvement social
exceptionnel. L’espace d’une vie n’en offre pas
à profusion : il faut donc profiter de ceux que l’on a pour en
tirer les enseignements politiques aptes à éclairer les évolutions, celles d’hier,
comme d’aujourd’hui.
Pourquoi pas, pour nous qui avec Marx n’avons pas seulement
l’ambition de comprendre le monde, mais aussi de le transformer, ne pas saisir
le moment pour évoquer ce qui est en germe dans une société, gangrénée par les
inégalités, l’exclusion, la souffrance sociale, où une petite minorité de
nantis voudraient faire croire que l’horizon du désordre dominant actuel est
plombé et indépassable.
Mai 68 est apte à réveiller les consciences : elles en
ont besoin. A revivifier l’esprit de liberté et d’utopie, sans lesquelles l’humanité
vraie ne serait pas ce qu’elle est.
A vos plumes donc, pour nous parler de votre expérience, du
regard porté, du moment dans ses exubérances, comme dans ses doutes et ses
déceptions. La forme : celle que vous souhaitez.
On prend tout, textes, photos, documents, souvenirs … Pour
des raisons pratiques évitons les documents trop longs. De quelques lignes à
quelques pages tout nous intéresse. On souhaite bien sûr qu’elles soient
signées. Elles peuvent être d’ici ou d’ailleurs. Elles peuvent être gaies, tristes,
traiter de la grève, des manifestations,
des AG, des débats, des peurs, des espoirs, de la vie quotidienne, du
pittoresque d’un temps exceptionnel où un peuple prend la parole.
Cette prise de parole populaire, vous pouvez être sûrs que
tous les bonimenteurs officiels, tous les habitués de la petite lucarne, les
soixantehuitards bien en cour qui ont investi les sphères du pouvoir pour un
plat de lentilles, et parfois un peu plus, vont tout faire pour qu’elle soit
détournée, occultée, au profit d’une vision mythique d’un temps définitivement
passé.
La récupération de la mémoire, de la mémoire vraie, est une
tâche politique d’ampleur. Allons-y sans retenue. A nos-vos-leurs plumes !
Jean-Marie Philibert.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire