les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 30 avril 2018

la vie syndicale n'est pas un long fleuve tranquille


La vie syndicale n’est pas un long fleuve tranquille

Le syndicat… J’aime ce singulier : c’est comme cela qu’on l’appelait dans les établissements scolaires où j’ai eu l’honneur, le mérite, le courage de travailler. Un gage de force et d’unité. Pour les autres, il fallait les désigner pour les reconnaître. Il y avait les autres et le syndicat. En ces temps de fête du travail, célébrons-les, tous,  eux qui ne sont pas toujours à la fête, mais qui font le corps, le cœur, le sang, de la vie sociale, eux qui donnent la migraine aux patrons, aux préfets, aux petits chefs. Eux que les grands pontes des media, du haut de leur suffisance, traitent comme des moins que rien, comme des extra-terrestres venus d’un sous-monde. Comme des survivances dépassées.

Des morts qui vivent

Ils sont au cœur de l’actualité, ils tentent d’empêcher les mauvais coups de Macron, ils manifestent, bloquent les transports, sèment le zinzin. Ils défendent les services publics, les droits sociaux, les salaires, les retraites… et je ne dis pas tout ! On les a dits morts, et ils vivent ! On les voit divisés et ils agissent souvent ensemble ! On les imagine attachés à des privilèges outranciers et ce sont souvent des gagne-petit ! On les voudrait dociles et ils ne savent que regimber. On les dit coupés des travailleurs et ils en mettent des milliers et des milliers dans les rues.

Défendons donc les syndicats, même si la vie qui les anime n’est pas  un fleuve tranquille. C’est à cette vie que je voudrais m’attacher. Pour la voir croître et proliférer, pour y attirer les plus jeunes générations. Pour que la messe laïque ne soit jamais dite dans la lutte des classes protéiforme : elle fait s’engraisser les possédants de tous horizons, exploite ceux qui n’ont que leur force de travail pour vivre. 

Peut-on envisager un salariat libéré ? Une vie digne ? Peut-on parler d’utopie vivante ?

Alimentaire et moral

Le combat syndical est, à la fois, un combat très alimentaire (pour les anciens : Pompidou des sous !) et très moral (pour les anciens, les nouveaux, pour hier, aujourd’hui et demain, ma dignité n’est jamais aussi grande que quand j’impose à celui qui me méprise le respect, fût-il contraint). Dans le destin de chacun, il est un élément central de la vie professionnelle. Dans le destin collectif, il est un pilier de la vie démocratique. Tous les pouvoirs autoritaires n’ont de cesse de  mettre les syndicats au trou ou au pas. Tous les pouvoirs (et pas seulement les autoritaires) rêvent d’un syndicalisme couché.

Il est vrai que tous les syndicalismes ne se tiennent pas debout avec la même vigueur, qu’il y a les mous du bulbe, les fatigués de naissance, les obsédés du compromis, les allergiques à la lutte des classes. Certains peuvent avoir des fibres unitaires vacillantes.  Il peut arriver qu’a contrario il y ait des adeptes du « Farem tot petar ! », j’en ai connus. Ce qui caractérise néanmoins la grande majorité des conflits sociaux, c’est l’esprit de responsabilité qui les anime parce qu’ils savent que la stratégie du progrès social  se joue sur le long terme, dans une dialectique savante de contestation et de proposition, dans une relation très étroite avec tous les camarades, dans la fermeté et dans l’ouverture. Jamais dans le reniement.

Vers un monde neuf

L’histoire du syndicalisme français peut sembler diverse et compliquée, traversée de courants antagonistes, manquant cruellement d’unité, d’un rapport contenu à la politique. A chacun de penser ce qu’il veut d’une situation mouvante : on doit souhaiter qu’elle draine vers  le syndicat tous ceux qui y ont leur place, en classe « affaires » bien sûr et pour des voyages au long cours vers un monde neuf. C’est plus que jamais une nécessité. Il y aura des turbulences !

Jean-Marie Philibert.




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