les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mercredi 20 juin 2018

le pognon de dingue


Le pognon de dingue…

Que s’est-il passé dans la tête de Macron, ce soir-là à l’Elysée ? Il devait annoncer le lendemain au congrès de la mutualité la réalisation d’une promesse de campagne : le remboursement des prothèses auditives, des lunettes, des couronnes dentaires (un remboursement qui ne lui coûtait rien, ou pas grand chose, puisqu’il avait demandé aux mutuelles de le prendre, au moins en partie,  en charge). Sans doute une incapacité chronique à faire un tout petit peu dans le social : à une heure avancée de la nuit il se met à éructer sur les réseaux sociaux une diatribe enflammée contre les pauvres à qui on distribue, dit-il, «  un pognon de dingue » et qui ont l’outrecuidance de rester pauvres. En « même temps » un coup de social et un coup emblématique du mépris de classe qui l’anime. Les pauvres le perturbent : les ouvrières illétrées de Bretagne, les riens qui traversent les gares, les fainéants qui ne pensent qu’à la grève que sont-ils face aux premiers de cordée dont bien sûr il est l’exemple absolu ? Et il ne s’agit pas là de propos de circonstances, c’est toute une politique violemment antisociale qui se dessine dont nous voulons donner un aperçu. Nous n’en sommes qu’aux prémices. Beaucoup à droite, mais pas que (comme on dit aujourd’hui) s’y sont essayés mais sans parvenir à réduire à néant un modèle social qui est la richesse de tous.

JMP

la saga de bribri


La saga de Bribri

Certes il y a le côté « jupi t’es rien » d’Emmanuel qui veut être plus que rien, puisqu’il a vertement houspillé un jeune garçon qui avait eu l’outrecuidance de lui donner du Manu. Vous avez sans doute vu ça à la téloche. Mais à la même téloche, parmi les œuvres courtisanes à la gloire du couple présidentiel,  vous avez pu voir la semaine dernière, en prime time un film, que dis-je un film,  une œuvre journalistique de haute volée, surpassant tout ce que la presse pipeule peut faire, intitulée « Brigitte Macron, un roman français ». Sa passion  l’a conduite à transcender les conventions bourgeoises pour suivre un destin … politique dont on vous taira tout au long des images qu’il est viscéralement de droite. Et pourtant ça crève les yeux…

mardi 19 juin 2018

parcoursup : les faits


Parcoursup : du processus scandaleux aux réalités intolérables

Il y avait les craintes, les avertissements, les promesses qui n’engagent que ce qui les font, une volonté réformatrice jupiterienne qui arrache tout sur son passage, une bande de godillots qui applaudissaient, des jeunes inquiets et mobilisés, beaucoup d’universitaires lucides sur la perversité du processus… Il y avait eu l’année précédente le scandale du tirage au sort pour départager  des candidats trop nombreux dans certaines formations… Il y a toujours un manque criant de places dans l’enseignement supérieur : une aspiration des jeunes à poursuivre au-delà du bac des études, la prise de conscience qu’il y a là un enjeu démocratique important. La mise en œuvre d’une évolution progressiste pour une société où les barrières sociales ne seraient plus des obstacles infranchissables, conçus pour durer, pour trier, pour exclure…

Tout cela a nourri le débat autour de Parcoursup, la plateforme informatique surpuissante et incorruptible capable de trouver pour chaque futur étudiant la bonne place, au bon endroit, correspondant sans le moindre doute aux mérites, aux vœux, aux ambitions du candidat. L’informatique, c’est magique… romance connue pour naïfs incorrigibles.

Les faits !

Le débat, c’est le passé, le présent, c’est le réel. Là les propos lénifiants perdent toute leur superbe. L’exclusion est en marche ! Les faits dans leur brutalité.

Les chiffres annoncés par les ministères concernés bougent sans cesse et le nombre des élus pour rentrer dans le supérieur augmente heureusement, comme l’on est parti de très bas cette évolution-là était attendue, mais les formations proposées ne répondent souvent que très imparfaitement aux sections choisies. Et surtout, les exclus restent légion ! Les futurs étudiants et leurs familles ayant anticipé les difficultés, avaient  pour préserver leurs arrières élargi au maximum les possibilités. Mais les discriminations sociales, le lycée d’origine, sa côte, sa situation géographique, le mystère des algorithmes mis en œuvre, la vigilance insuffisante ont fait le reste et mis à mal ce qui fondait, même avec des insuffisances criantes, l’accès à l’enseignement supérieur : un processus de démocratisation qui avait nécessairement des retombées sur les terrains sociaux. Des familles, des jeunes sont dans la panade et en révolte : ne cherchez pas d’où ils viennent. Ils ne sont pas issus de beaux quartiers. Mais des banlieues, de la province, des sections déshéritées, des enseignements techniques ou professionnels. Ils auront peut-être le bac, mais les portes qui s’ouvrent, ce n’est pas pour eux. C’est tout simplement IN-TO-LE-RA-BLE ! C’est un droit majeur qui s’effondre : le droit d’entrer à l’université !

Jean-Marie Philibert