les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 19 juin 2018

parcoursup : les faits


Parcoursup : du processus scandaleux aux réalités intolérables

Il y avait les craintes, les avertissements, les promesses qui n’engagent que ce qui les font, une volonté réformatrice jupiterienne qui arrache tout sur son passage, une bande de godillots qui applaudissaient, des jeunes inquiets et mobilisés, beaucoup d’universitaires lucides sur la perversité du processus… Il y avait eu l’année précédente le scandale du tirage au sort pour départager  des candidats trop nombreux dans certaines formations… Il y a toujours un manque criant de places dans l’enseignement supérieur : une aspiration des jeunes à poursuivre au-delà du bac des études, la prise de conscience qu’il y a là un enjeu démocratique important. La mise en œuvre d’une évolution progressiste pour une société où les barrières sociales ne seraient plus des obstacles infranchissables, conçus pour durer, pour trier, pour exclure…

Tout cela a nourri le débat autour de Parcoursup, la plateforme informatique surpuissante et incorruptible capable de trouver pour chaque futur étudiant la bonne place, au bon endroit, correspondant sans le moindre doute aux mérites, aux vœux, aux ambitions du candidat. L’informatique, c’est magique… romance connue pour naïfs incorrigibles.

Les faits !

Le débat, c’est le passé, le présent, c’est le réel. Là les propos lénifiants perdent toute leur superbe. L’exclusion est en marche ! Les faits dans leur brutalité.

Les chiffres annoncés par les ministères concernés bougent sans cesse et le nombre des élus pour rentrer dans le supérieur augmente heureusement, comme l’on est parti de très bas cette évolution-là était attendue, mais les formations proposées ne répondent souvent que très imparfaitement aux sections choisies. Et surtout, les exclus restent légion ! Les futurs étudiants et leurs familles ayant anticipé les difficultés, avaient  pour préserver leurs arrières élargi au maximum les possibilités. Mais les discriminations sociales, le lycée d’origine, sa côte, sa situation géographique, le mystère des algorithmes mis en œuvre, la vigilance insuffisante ont fait le reste et mis à mal ce qui fondait, même avec des insuffisances criantes, l’accès à l’enseignement supérieur : un processus de démocratisation qui avait nécessairement des retombées sur les terrains sociaux. Des familles, des jeunes sont dans la panade et en révolte : ne cherchez pas d’où ils viennent. Ils ne sont pas issus de beaux quartiers. Mais des banlieues, de la province, des sections déshéritées, des enseignements techniques ou professionnels. Ils auront peut-être le bac, mais les portes qui s’ouvrent, ce n’est pas pour eux. C’est tout simplement IN-TO-LE-RA-BLE ! C’est un droit majeur qui s’effondre : le droit d’entrer à l’université !

Jean-Marie Philibert

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