BBBBBUUUUUUUTTTTTTTTT !!!!!!!!!
Mes
petits copains et copines du TC entrainent mon humeur sur des voies où mes
penchants naturels ne me conduiraient pas nécessairement. Je ne souviens d’un
premier billet d’humeur qui remonte à quelques années (quand on aime on ne
compte pas) : il m’avait fallu disserter aimablement, humoristiquement, mais
aussi satiriquement sur une visite du pape chez la fille aînée de l’église,
notre France chrétienne, apostolique et romaine. Mais très vite au fil des TC
la politique nationale, comme locale était devenue ma tasse de thé. Ce qui fait
le quotidien de notre vie, le concret, la réalité, ses luttes ( de classe), le
tout bien sûr sous la vigilance de ma mémé et mon pépé. Pour ce dernier numéro
avant les vacances, une grande première sous ma plume: je deviens commentateur
sportif. Je n’y connais rien ou si peu. J’ai un mal fou à suivre un match en
entier. Mais Mondial oblige !
AVANT LA FINALE
Au
moment où j’écris ces lignes la finale n’a pas eu lieu : l’attente angoissée de
mes petits-fils de 12 et 1O ans présents à la maison pendant ces vacances me
permet de savoir tout ce qu’il est utile de connaitre. Ils croient dur comme
fer que l’affaire est faite et se reconnaissent dans les drapeaux tricolores
qui sillonnent les rues. Ils m’interrogent sur mes souvenirs bien brumeux de
98.
Y
aurait-il quelque chose de la construction identitaire ? Sans doute, même si on
peut déplorer qu’elle passe par les exploits de jeunes garçons jouant à la
baballe devant des foules survoltées et des téléspectateurs anesthésiés.
Reconnaissons que c’est bien moins sanguinaire pour le pays que les victimes
des guerres. On reste ici dans l’ordre du symbolique, mais un symbolique
surmultiplié par l’aura médiatique de l’événement, le sentiment d’en être un
peu acteur.
Mais
soyons lucides, la part d’irrationnel n’est pas négligeable. De l’histoire en
direct sans sang, mais pas sans sens !
N’ATTENDONS PAS LE RÉSULTAT FINAL
J’ai
envie de dire sans attendre le résultat final (même si positif il mythifiera un
peu plus l’événement) que le jeu en vaut la chandelle, que par-delà la place
prise par le pognon, par-delà ce qui
peut apparaître comme de l’aliénation collective et des comportements
lourdingues, ces événements sportifs renforcent, pour ceux qui ont peu ou rien ou presque rien,
la part d’humanité, la part de rêve, un besoin d’exister ensemble, de partager
une aventure que la marche quotidienne d’un monde, violent, dangereux, injuste
et éclaté met à mal avec une constance
sans cesse renouvelée sous la houlette des puissants du jour. De l’oxygène pour
ceux qui en manquent !
Il est
heureux que cela passe par le sport. Cela doit permettre d’aller encore plus
avant dans sa philosophie, de faire mieux partager ses valeurs positives :
l’effort physique, la nécessite de l’apprentissage, la persévérance, le
dépassement de soi, la construction de l’esprit d’équipe, la nécessité de la
cohésion et de la modestie. Sur ces
terrains-là, l’exemplarité de la démarche initié par DD, champion du monde et
maintenant entraîneur doit faire école.
LE TERRAIN SOCIAL
Enfin
pour en terminer par ces prémices avant l’affrontement final, le terrain est
aussi social, et vert d’espérance comme le gazon de toutes les pelouses du
mondial. Dans un pays où le racisme
aurait tendance à se répandre, la réussite d’une équipe qui rassemble les
origines, les couleurs, les histoires est une leçon de morale pour tous et un
magnifique pied de nez à tous les malades de l’exclusion. Dans sa diversité
cette équipe est notre France. POURVU QU’ELLE RÉUSSISSE !
QUELQUES HEURES PLUS TARD
Et puis
l’heure tourne, le temps de l’affrontement approche, les drapeaux sortent. Les
bistrots retrouvent la vie et on s’y entasse parés aux couleurs tricolores. La
Marseillaise et le match dont je ne peux évoquer que l’affrontement très
rugueux, la volonté de dominer un adversaire respectable et respecté, la soif
de gagner. Les buts qui déchaînent les cris et les joies. Le sentiment
progressif que le rêve devient réalité. La libération au coup de sifflet final;
Et puis je n’ai plus rien à ajouter. La foule partout, du fond de la campagne
aux Champs Élysées. Le vin est tiré, il faut le boire. Il fait d’autant plus de
bien que nous sommes très-très nombreux à en goûter toute la richesse.
Jean-Marie
Philibert
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