Ce qu’ils ont dit…
Même si la
bande à Macron veut enterrer l’affaire pour faire oublier ses turpitudes et
continuer à passer pour ce qu’elle n’est pas, une oie blanche, les langues se délient.
Lisez le récit
et le dialogue reconstitué à partir des témoignages du «petit personnel »
de l’Elysée qui n‘en peut plus du mépris jupitérien et de la bande interlope
qui s’arroge tous les pouvoirs.
Nous
sommes dans les bas-fonds du palais présidentiel, à l’abri des regards
indiscrets, un certain 30 avril 2018 : ils sont plusieurs barbouzes à
entourer leur chef adoré qu’ils surnomment Manu-Lalchimiste (parce qu’il tente
de leur faire croire qu’avec la misère du peuple il peut faire de l’or et ils le
croient quand ils le voient distribuer aux riches tant de pognon). Il y a là Ben-Ben, l’homme à tout faire, le
toutou à Manu, avant l’élection, mais aussi pendant et après, il le suit comme
son ombre, cire ses pompes, le protège, l’écoute bouche bée. Tout à côté, son
pote, un ex-gendarme, mal dégrossi, un certain Vincent Crase qui ne sort que
lourdement armé, il a la cervelle dans le porte-flingue. Avec Ben-Ben ils se
disent spécialistes de sécurité et Manu leur a confié la sienne. Complètent le
tableau le personnel du cabinet, en complet veston, Strzoda et Kohler qui
s’occupent du quotidien, et assise sur un haut tabouret au milieu de tous ces
aigrefins Bribri, celle, allez savoir pourquoi, qu’entre eux ils appellent Mami
Nova.
Et
le Manu de prendre les choses en mains :
En finir
« Il
faut en finir avec ces manifestations
qui sont en train de nous gâcher le paysage. Ils ne semblent pas avoir
compris à la CGT, chez les cheminots, dans les usines, chez les fonctionnaires,
les retraités, les universités que l’on est plus dans le monde d’avant, le
monde ancien dans lequel l’action syndicale était un droit, la sécurité sociale
une protection, l’état un outil au service de la cohésion sociale et le
président un brave homme. Depuis mai 2017, ces imbéciles n’ont pas vu que nous
sommes entrés dans une nouvelle ère. Il faut leur donner une bonne leçon. Je
compte sur toi Ben-Ben, je sais que tu y as mis toute ta science… »
Aller au charbon
Ben-Ben,
immédiatement :
« -Avec les Black Blocs, c’est réglé, ils
m’ont assuré qu’ils allaient foutre le souk, oh pardon chef, semer le désordre,
ils savent faire. Et comme ça à la téloche on ne parlera que des gnons, de la violence, de la casse… Les poulagas sont
avertis, ils feront tout pour que ça dégénère. Mais pour être sûr que ça tourne
vraiment au vinaigre, avec Crase on va aller au charbon. On a acheté les
casques et les potes à Collomb nous ont fourni les brassards pour avoir l’air
de vrais flics. Tu sais Manu, c’est un rêve pour moi. Avec le brassard et un
gyrophare, je m’éclate…
-Tu
vas pas te plaindre Ben-Ben, grâce à mon pouvoir magique tu es devenu à 20 ans
lieutenant-colonel de gendarmerie ; tu as tes entrées à la préfecture de
police, et tu leur donnes de l’urticaire. Pense au bel appart du Quai Branly.
Et je t’ai même chargé de préparer la sauce qui va permettre de bouter hors du
château, ces fonctionnaires de flics qui n’arrêtent pas de me bassiner avec la
défense du service public et leur mission. Tu sais que je veux faire de toi le
barbouze en chef qui fera la pluie et le beau temps sans avoir à passer par
Collomb, complètement out. Ecoute les conseils de Bribri pour te donner un look
digne de ma majesté jupitérienne. Tu fais parfois un peu désordre ! Tu
sers un dieu, penses-y Ben-Ben, toi qui n’étais rien comme tous ceux qu’on voit
dans les gares. Tu peux devenir premier de cordée »
Ne jamais désespérer de la
duplicité humaine
Et
Bribri d’ajouter :
« -il y a du travail pour le rendre
présentable, mais il ne faut jamais désespérer de la duplicité humaine, il est
bien prédisposé le bougre. On va les faire aussi chics que Strzoda et
Kohler »
ET les deux d’acquiescer : « Merci
Bribri… Grand chef, tu peux compter sur notre adoration, notre dévouement et
notre discrétion… ».
Quelques semaines plus tard, on peut le dire, c’est
raté !
Jean-Marie Philibert
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