les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 28 août 2018

Retraités, macron vous aime !


Retraité(e)s, Macron vous aime !

Le gouvernement prépare son budget : en langage cru, il cherche du pognon (pour payer la piscine de Brégançon ? La faïence de l’Elysée ? Pour faire une fleur aux copains du CAC 40 ?) Devinez où il le trouve ! Le premier ministre annonce  ce dimanche que ce sera dans la poche des retraités. Des nantis sans doute ! Après l’augmentation toute récente de la CSG sur les retraites, l’année 2019 ne verra plus, ce qui était la loi et la règle, un alignement des retraites sur les prix. Les prix devraient augmenter  de 1.6  %, les retraites de 0.3 %. Cette diminution des revenus des retraités, en cumulant avec la CSG, signifie une perte de près de 3 %. Ce qui concrètement veut dire qu’un(e) retraité(e) qui touchait 1500 euro perdra 45 euro. Et il y a des millions de retraités. Leur seule consolation : ils ne seront pas perdus pour tout le monde…                               

dimanche 26 août 2018

La Catalogne, connais pas


La Catalogne, connais pas !



Il est de bon ton dans le landernau de considérer VISA POUR L’IMAGE comme une réussite exemplaire qui propulse notre sympathique ville sur le devant de l’actualité photographique, rituellement, au début du mois de septembre. Nous dénonçons assez souvent les « cagades *» locales pour ne pas nous réjouir de ce qui peut représenter un plus, d’autant que les chantres de la manifestation se répandent régulièrement en comptant tout ce qu’elle rapporte à la ville. Et la confirmation vient du milieu commerçant que l’on n’entend pas gémir pendant cette période, tout occupé qu’il est à remplir ses caisses. Nous ne chipoterons pas sur ces terrains-là. Pas plus que sur l’afflux de visiteurs d’ici, d’ailleurs, jeunes et moins jeunes qui semblent aimer ce qu’ils voient… Même si ce qu’ils voient est rarement réjouissant, c’est un euphémisme. Le monde n’est pas un jardin des délices et le journalisme ne se nourrit pas des aventures des bisounours, encore qu’une certaine presse fasse ses choux gras de la fréquentation des plus huppés d’entre eux. Visa nous propulse donc au milieu des malheurs du monde… à profusion… jusqu’à plus faim… jusqu’à plus soif, avec tous les styles, avec toutes les couleurs et aussi avec souvent beaucoup de talents.

Une pertinence à interroger

Mais l’uniformité de cette thématique, inlassablement répétée,  me pousse à m’interroger sur la pertinence de cette démarche, sur la part que peuvent y avoir les préjugés de gens qui se déclarent certes professionnels de la chose, et donc sans doute enclins au sensationnalisme de mise dans ces milieux, mais qui ne semblent pas vouloir intégrer dans leur présentation la réception de ces images, les effets qu’elles induisent. Et j’ai le sentiment que trop, c’est trop : on regarde en passant… en passant… sans se poser les questions morales, politiques, sociales, économiques qu’une démarche citoyenne pourrait, devrait,  éveiller.

Un choix contestable

Il y a un domaine où ici on s’est posé ces questions, mais que VISA 2018 a choisi de ne pas évoquer : La Catalogne. Elle  a fait la une de l’actualité. Tout près de chez nous, en résonance avec notre histoire. Il y fut, il y est toujours, question de liberté, de démocratie, de respect du suffrage universel, d’identité nationale, de droits politiques, historiques et culturels. Le référendum organisé par la Catalogne, son interdiction, la volonté populaire qui s’y est manifestée, en dépit d’une présence, d’une brutalité policières dignes d’un franquisme pas tout à fait mort, les arrestations, les luttes qui s’en sont suivies ont donné lieu à une floraison d’images pleines de sens et de leçons. VISA n’en parlera pas : pas assez trash ? Pas assez de sang ?  De larmes ? Et les manifs, ce n’est pas photogénique, c’est toujours pareil, c’est monotone… Pensez donc, des gens qui, par dizaines de milliers, se battent pour la démocratie ! Cela ne peut pas faire une expo… un argument de poids au moment où on s’extasie 50 ans après devant les photos de mai 68.

A début de mon propos je parlais des « cagades *» locales : je crains que cela en soit une !

Jean-Marie Philibert.

*pour les oreilles sensibles et les estrangés, remplacer « cagade » par « erreur »

mercredi 22 août 2018

une vieille nouveauté


Une vieille nouveauté

Le temps est fait d’un conflit incessant entre l’ancien qui n’en finit pas de durer et le nouveau qui tente de le remplacer. La vie politique rentre aussi dans ce schéma et l’intérêt des périodes de vacances tient aussi à la distance que l’on peut y prendre par rapport à un temps qui se ralentit alors : on peut sans doute y voir le présent avec toute l’acuité nécessaire. Ainsi au TC on a décidé de se servir de ce numéro de rentrée pour mesurer le chemin parcouru vers la nouveauté promise par Macron et sa bande d’opportunistes. Et on n’est pas déçu en matière de neuf.

Du neuf pur jus, tous azimuts !

Du haut du Fort de Brégançon, symbole de nouveauté s’il en est, avec une vraie nouveauté, la piscine, payée avec nos sous, (en effet la mer est si loin !) notre fringant et jeune président peut contempler ses chantiers de la nouveauté : un champ de ruines pour le code du travail où se mesurent déjà les premiers effets de la « modernisation », quant aux conséquences sur le marché de l’emploi... chômage et précarité se portent toujours aussi bien. Autre «nouveauté », les bacheliers qui sont sans nouvelles de Parcours-Sup et qui attendent toujours une affectation en université en mesurent tout l’intérêt. La SNCF et ses cheminots mis à mal... Les retraites baissées… Les prestations sociales réduites... Les droits du Parlement attaqués… Les salaires gelés... La police aux ordres et omni présente avec des consignes musclées… Les prisons bondées…Les migrants condamnés à le rester « on ne veut pas de ça chez nous ! » ou à se noyer.

2022 et encore de la nouveauté !

Voilà pour la nouveauté au présent, mais l’avenir se prépare aussi sur ce thème-là, perspective 2022, ce sera austérité partout, tous les crédits sont concernés : les services publics bien sûr, les prestations sociales, le nombre de fonctionnaires, leurs statuts. Au nom bien sûr de la réforme de l’état, nécessaire, indispensable, incontournable.

Prenons quelques propositions  au hasard. La 22 : « Faire payer directement l’usager de certains services publics ». Du pognon de dingue pour ceux qui en ont déjà. La 10 : « Mettre le demandeur d’emploi en capacité de construire sa recherche d’emploi », Pole-Emploi liquidé ! La 18 : « Supprimer les doublons et améliorer le partenariat entre l’Etat et les collectivités territoriales », aux maires , il ne reste que les yeux pour pleurer. Et la 19 qui peut tout permettre : « Mettre un terme à toutes les interventions publiques dont l’efficacité n’est pas démontrée »… Comme les coups de matraques lors des manifestations, par exemple ?

Le déjà vu

Question naïve : ces nouveautés-là, ne les avez-vous pas entendues et réentendues depuis des années et des années et ne les avez-vous pas combattues sans cesse ? N’avez-vous pas quelque part le sentiment d’être pris pour un(e) imbécile.
La seule nouveauté est sans doute dans l’ampleur de l’attaque, dans sa brutalité, dans le refus d’entendre la voix qui vient d’un peuple qui aspire à mieux vivre, dans le mépris d’un pouvoir qui porte des coups à une démocratie que l’on veut définitivement détournée du progrès social.

Et pourtant la seule nouveauté tangible serait là : dans le progrès social ! Pas dans les vieilleries « ripolinées » qu’ils nous préparent.

Jean-Marie Philibert 

lundi 20 août 2018

ce qu'ils ont dit


Ce qu’ils ont dit…

Même si la bande à Macron veut enterrer l’affaire pour faire oublier ses turpitudes et continuer à passer pour ce qu’elle n’est pas, une oie blanche, les langues se délient.

Lisez le récit et le dialogue reconstitué à partir des témoignages du «petit personnel » de l’Elysée qui n‘en peut plus du mépris jupitérien et de la bande interlope qui s’arroge tous les pouvoirs.

Nous sommes dans les bas-fonds du palais présidentiel, à l’abri des regards indiscrets, un certain 30 avril 2018 : ils sont plusieurs barbouzes à entourer leur chef adoré qu’ils surnomment Manu-Lalchimiste (parce qu’il tente de leur faire croire qu’avec la misère du peuple il peut faire de l’or et ils le croient quand ils le voient distribuer aux riches tant de pognon).  Il y a là Ben-Ben, l’homme à tout faire, le toutou à Manu, avant l’élection, mais aussi pendant et après, il le suit comme son ombre, cire ses pompes, le protège, l’écoute bouche bée. Tout à côté, son pote, un ex-gendarme, mal dégrossi, un certain Vincent Crase qui ne sort que lourdement armé, il a la cervelle dans le porte-flingue. Avec Ben-Ben ils se disent spécialistes de sécurité et Manu leur a confié la sienne. Complètent le tableau le personnel du cabinet, en complet veston, Strzoda et Kohler qui s’occupent du quotidien, et assise sur un haut tabouret au milieu de tous ces aigrefins Bribri, celle, allez savoir pourquoi, qu’entre eux ils appellent Mami Nova.

Et le Manu de prendre les choses en mains :

En finir

« Il faut en finir avec ces manifestations  qui sont en train de nous gâcher le paysage. Ils ne semblent pas avoir compris à la CGT, chez les cheminots, dans les usines, chez les fonctionnaires, les retraités, les universités que l’on est plus dans le monde d’avant, le monde ancien dans lequel l’action syndicale était un droit, la sécurité sociale une protection, l’état un outil au service de la cohésion sociale et le président un brave homme. Depuis mai 2017, ces imbéciles n’ont pas vu que nous sommes entrés dans une nouvelle ère. Il faut leur donner une bonne leçon. Je compte sur toi Ben-Ben, je sais que tu y as mis toute ta science… »

Aller au charbon

Ben-Ben, immédiatement :

 « -Avec les Black Blocs, c’est réglé, ils m’ont assuré qu’ils allaient foutre le souk, oh pardon chef, semer le désordre, ils savent faire. Et comme ça à la téloche on ne parlera que des gnons, de  la violence, de la casse… Les poulagas sont avertis, ils feront tout pour que ça dégénère. Mais pour être sûr que ça tourne vraiment au vinaigre, avec Crase on va aller au charbon. On a acheté les casques et les potes à Collomb nous ont fourni les brassards pour avoir l’air de vrais flics. Tu sais Manu, c’est un rêve pour moi. Avec le brassard et un gyrophare, je m’éclate…

-Tu vas pas te plaindre Ben-Ben, grâce à mon pouvoir magique tu es devenu à 20 ans lieutenant-colonel de gendarmerie ; tu as tes entrées à la préfecture de police, et tu leur donnes de l’urticaire. Pense au bel appart du Quai Branly. Et je t’ai même chargé de préparer la sauce qui va permettre de bouter hors du château, ces fonctionnaires de flics qui n’arrêtent pas de me bassiner avec la défense du service public et leur mission. Tu sais que je veux faire de toi le barbouze en chef qui fera la pluie et le beau temps sans avoir à passer par Collomb, complètement out. Ecoute les conseils de Bribri pour te donner un look digne de ma majesté jupitérienne. Tu fais parfois un peu désordre ! Tu sers un dieu, penses-y Ben-Ben, toi qui n’étais rien comme tous ceux qu’on voit dans les gares. Tu peux devenir premier de cordée »

Ne jamais désespérer de la duplicité humaine

Et Bribri d’ajouter :

« -il y a du travail pour le rendre présentable, mais il ne faut jamais désespérer de la duplicité humaine, il est bien prédisposé le bougre. On va les faire aussi chics que Strzoda et Kohler »

ET les deux d’acquiescer : « Merci Bribri… Grand chef, tu peux compter sur notre adoration, notre dévouement et notre discrétion… ».

Quelques semaines plus tard, on peut le dire, c’est raté !

Jean-Marie Philibert