les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 26 février 2019

Benalla


Une drôle d’odeur !



On avait coutume de dire que les sénateurs ne servaient pas à grand-chose, qu’ils avaient dans le cadre agréable des jardins du Luxembourg une rente de situation lucrative, peu d’obligations, et des responsabilités minimes, puisque dans les conflits avec les députés ils n’avaient jamais le dernier mot. Tant et si bien que des sénats se sont depuis des lustres développés dans nos villages où, sur une place ombragée, des retraités se réunissent quotidiennement pour débattre des affaires du monde, pour le faire, le refaire … sans aucun effet sur ce monde qui tourne de moins en moins rond. Jusqu’à donner l’image d’une institution qui a surtout le souci de perdurer sans faire de vague et sans faire de peine au pouvoir.



Le sénat met le feu aux poudres

Avec l’affaire Benalla, c’est fini. Le sénat met le feu aux poudres, c’est d’ailleurs pour cela qu’après avoir nécessairement évoqué la sortie du rapport de la commission d’enquête sénatoriale, les média complaisants (presque tous) sont passés à autre chose et n’ont pas épilogué. Circulez ! Il n’y a rien à voir !

Il n’y  a rien qu’une affaire d’état !

Le cœur du pouvoir occupé par des aventuriers sans vergogne, sans foi, ni loi, sans contrôle, sans expérience, sans formation, mais pas sans ambition. En particulier celle de s’en mettre plein les poches. Avec toutes les complicités, au plus haut niveau. Et les relations troubles qui vont avec.

Quand le mensonge et la prévarication atteignent un tel niveau, l’inquiétude est de mise quant à la nature de notre démocratie. Les gilets jaunes, rouges, verts, multicolores n’ont pas fini d’en dénoncer les tares.

Les faits

Rappel des faits : l’homme de confiance du président, Benalla,  en charge de sa sécurité,  déguisé en policier, avec un acolyte, fait le coup de poing sur des manifestants le 1° mai, place de la Contrescarpe. Une mission officielle ? L’affaire devient publique, il est sanctionné. Mais entretemps on  lui a donné un logement de fonction, une voiture avec gyrophare, des passeports diplomatiques comme s’il en pleuvait, des téléphones ultra secrets, et même des armes (on ne sait jamais ce qui peut arriver).

La sanction : quelques jours de vacances. Sans doute pour prendre contact avec les oligarques russes et signer de lucratifs contrats pour leur sécurité. Des sous ! Des sous ! Entre temps, il fait toujours le toutou d’Emmanuel : on le repère à la panthéonisation de Simone Veil, on ne voit que lui lorsque l’équipe de France, championne du monde, est reçue à l’Elysée. La rumeur indique même que c’est lui qui aurait fait accélérer le bus pour qu’il arrive au Palais au moment du journal télévisé. Mais ça n’est pas un délit, seulement le signe d’une toute puissance et d’un dévouement exemplaire.

De la magie à la cabane

Quand il est mis en examen, le 28 Juillet 2018, on lui laisse tous les attributs de son pouvoir. Des négligences ? Elles lui permettent d’aller faire le cador en Afrique, sans doute pas pour des actions humanitaires, ce n’est pas le genre de la maison. Il a tout le loisir de poursuivre ses activités lucratives avec les oligarques russes et dautres. Convoqué par les commissions d’enquête de l’Assemblée nationale et du Sénat, il ment comme il respire. Un homme de confiance, je vous dis ! Et magicien en plus : il fait disparaître au moment d’une perquisition un coffre-fort de chez lui qui aurait contenu des « choses » compromettantes. Il continue à se moquer du monde et ne respecte pas les obligations que la justice lui impose, comme s’il était très au-dessus des lois. Il a pourtant cinq affaires judiciaires en cours sur la casaque… De la toute-puissance à la cabane le passage est direct. C’est bien fait ! Y restera-t-il ?

L’affaire d’état demeure. Le nouveau monde de Macron sent déjà le vermoulu. Une drôle d’odeur se dégage des ors du pouvoir.

Jean-Marie Philibert.


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